Celtic valley

Un verre en solitaire



La taverne était plutôt vide ce soir-là, au plus grand soulagement de Liam.
S’il voulait passer une soirée tranquille, c’était à la seule condition que personne ne le reconnaisse et ne vienne lui chercher des ennuis. Donc moins il y avait de gens, plus il était tranquille.

Quelques soldats étaient passés boire une chopine mais étaient bien vite repartis sans même avoir remarqué que le comte qu’ils étaient censés protéger et servir était assis quelques tables plus loin, dans l’ombre d’une poutre, devant une bière tiède qu’il avait déjà à moitié bu.

Ce genre de petite sortie nocturne était plutôt rare de sa part, mais cela lui permettait un peu de relâcher la pression. La vie au château n’était pas très agréable en ce moment : entre son conseiller qui le suivait pas à pas et l’agrippait au moindre prétexte pour lui dispenser des leçons de gestion, son frère qui le regardait étrangement et dont le charme attirait de plus en plus Liam comme un aimant, ce n’était pas évident…
Il avait besoin parfois de décompresser et de tout oublier, aussi fuguait-il en secret pour venir boire une bière ici.
Il savait que ce n’était pas très prudent de sa part mais il adorait les défis et puis ces petits moments de solitude le rendaient plus heureux que jamais. Cela lui permettait au moins de faire le point.

Il porta le verre à ses lèvres et but une gorgée de bière tiède : elle était délicieuse, bien meilleure qu’au château… A croire que la liberté lui donnait un goût meilleur !
Il soupira d’aise et observa les quelques badauds qui traînaient encore dans la taverne à une heure aussi avancée de la nuit. Il y avait quelques ivrognes et des amis du tenancier visiblement, qui discutaient joyeusement avec lui en jouant aux dés. La soirée s’annonçait longue pour eux, aussi Liam avait un peu de temps pour lui avant de devoir quitter sa table.

Il appuya son coude sur la table et posa son menton dessus, un peu rêveur. La bière avait le don de l’emmener loin, dans des contrés où personne ne venait jamais le chercher… Mais il aimait ça. Se savoir perdu pour tout le monde… Et même pour lui.

Un petit soupir s’échappa de sa bouche et il joua distraitement avant son verre, le faisant tourner sur lui-même.
Il ne s’ennuyait pas, malgré les apparences. Il avait tellement peu de temps pour lui-même au château que cette petite pause était la bienvenue.

Le grelot de la porte résonna dans la taverne et il haussa un sourcil vaguement intéressé. Un homme venait d’entrer mais il n’intéressa pas plus que cela Liam dont l’attention revint se porter sur sa bière.
Si son conseiller pouvait le voir en ce moment, il pousserait des cris d’horreur : lui, le comte Cameron, se mêler à la population et à des vulgaires écossais ?
Il savait bien que ce n’était pas très noble de sa part mais parfois, on trouvait les meilleurs moments dans les pires endroits. La vie était mal faite.

Le verre se leva de nouveau et il avala une autre gorgée d’alcool…

Depuis plusieurs mois , Loic avait décidé qu'il était temps d'agir. Suffit les petits duels avec quelques soldats anglais, il fallait frapper là où cela faisait mal. Abattre le Seigneur Cameron et ainsi briser les autres petits seigneurs qui terrorisait le peuple. Maintenant, après cela, plus aucun écossais aurait à baisser la tête face à un anglais. Alors depuis sa décision prise, il se renseignait sur ce seigneur de bas étage. Enfin, restant toujours discret avec la malice anglaise, il avait apprit que cet anglais appréciait particulièrement ce pub parce que ... il ne savait pas pourquoi et il ne voulait pas savoir pourquoi. Le simple fait qu'il venait ici le révulsait au plus haut point. Ses complices faisaient la surveillance rapprochée, mais ce soir c'était le bon soir. Il allai enfin pouvoir agir. s'infiltrer lui-même et ainsi frapper!

Après le départ des soldats rouges, il dut prendre sur lui pour ne pas les égorger quand ils passèrent proche, sa mission avant tout après cela le plaisir, il attendit, puis on lui signala que la voie était libre, il entra dans la taverne. Il fut regardé par les gens du comptoir, ceux-ci le connaissait aussi bien que les soldats le connaissaient. Le respect était notable même si le propriétaire avait aussi dans le regard cette petite lueur de : pas d'emmerde ici. Il acquiesça à cette demande silencieuse, avant de trouver sa proie.

Il marcha jusqu'au fond où ce presque inconnu était assis, il tira une chaise en lui demandant si il pouvait se joindre à lui pour la soirée. « Boire seul n'est guère un plaisir , mais à deux ... » Il fit signe au tavernier d'apporter deux nouveaux verres et un pichet qu'il paya avant de border son regard sur ce lord... Il devait resté calme et aimable, comme si il avait affaire à n'importe qui d'autre... Se faire ami avec lui, il aurait pu le poignarder, mais par respect envers l'homme de service, il n'allait pas refaire la décoration des lieux et de toute façon, il était écossai, il ne pouvait pas aller et venir comme il voulait armé...

Il leva son verre vers le jeune homme, puis but avec un sourire. Même si il avait le goût de se saouler, il fallait beaucoup à un écossai pour ça, il devait se retenir un peu, après tout, c'était plutôt cette chose qui devait perdre le nord pour qu'il puisse le tuer, mais avant cela pourquoi ne pas en apprendre un peu plus sur lui. Quoique cela l'étonnerai beaucoup qu'il parle immédiatement de son identité, des trous dans la défense des anglais, après tout, il pouvait pas être si con que cela!

- Alors qu'est-ce qui vous amène ici à ce temps-ci de l'année? Vous êtes qui?

Liam avait à peine jeté un coup d’œil sur celui qui venait d’entrer, trop absorbé dans la contemplation de son verre.
La nuit était déjà tombée dehors et une petite brise fraîche vint le faire frissonner quand la porte de referma doucement. L’hiver approchait et avec lui les temps plus durs. Les villageois allaient encore venir réclamer au château qu’on les aide, comme si Liam n’avait que de ça à s’occuper, et certains provoqueraient des émeutes pour le faire réagir…
Comme tous les ans en somme… C’était d’un ennui !

Mais il aimait la région, et ne comptait pas en partir de sitôt. L’endroit était sauvage, propice à la chasse et à l’entraînement au combat. Et puis au moins il était loin de la cour et de ses mondanités. Il n’y avait pas passé énormément de temps mais les rares fois où il avait dû y aller, il s’y était toujours profondément ennuyé.
Son univers était ici désormais, c’était son chez lui…

Une ombre passa soudain devant lui et il eut juste le temps de lever la tête qu’un homme s’asseyait en face de lui. Liam fronça les sourcils et lui signala qu’il y avait d’autres tables de libres, mais il répliqua que boire à deux était bien plus agréable.

Le jeune anglais, perturbé, le regarda d’un air froid, acceptant malgré lui le verre d’alcool qu’il lui tendit après l’avoir demandé à l’aubergiste. Il le prit avec méfiance : il détestait qu’on l’aborde ainsi, surtout quand il ne connaissait absolument pas la personne !
Et même si l’inconnu lui sourit, cela ne lui disait rien qui vaille.

Cependant le vin était bon, l’endroit chaleureux… Qu’aurait-il bien pu lui arriver ici ? Liam baissa stupidement sa garde, se disant qu’après tout, boire à deux ne serait pas plus mal.
Les questions de l’inconnu lui firent froncer les sourcils et il haussa les épaules, n’étant pas assez stupide, ni assez saoul, pour dévoiler qui il était.

« Le vin est bon et jusque là, la compagnie était agréable…. »

Il appuya volontairement sur ses mots, signalant ainsi à l’inconnu qu’il n’était pas vraiment le bienvenu à sa table.

« Et je ne suis personne… Monsieur le curieux. Votre mère ne vous a jamais dit que la curiosité est un vilain défaut ? Surtout pour un écossais… » rajouta-t-il sournoisement, ses paroles se teintant à peine de menace envers l’homme.

Puis un petit sourire narquois naquit sur ses lèvres et il leva son verre pour trinquer :

« Mais puisque vous tenez absolument à boire avec moi, trinquons donc au roi d’Angleterre ! »

Il le provoquait exprès et savait que cela énerverait l’écossais… Bien fait pour lui, il n’avait qu’à pas venir à sa table !

À force de serrer son propre verre avec une poigne de fer, ses jointures étaient aussi blanche que de la craie. Comment ce rustre pouvait-il ainsi se montrer aussi snob et hautain!? Irrespectueux!? Il devait se retenir de ne pas lui sauter carrément dessus pour l'étrangler. Mais bon, une promesse est une promesse et il avait juré au tavernier de ne pas l'égorger dans son établissement... Alors il vida d'un seul trait son verre avant de s'en servir un autre, sans même répondre à la provocation ouverte qu'il lui faisait. Loïc devait se contenir pour ne pas lui cracher au visage son opinion.

- Navré ma mère n'a pas eu le temps de m'apprendre les bonnes manières, elle était trop occupée à empêcher les anglais de la violer comme la majorité des femmes d'ici. Mais peut-être pourriez vous me les apprendre, il semble que vous ayez eu une mère fort pieuse qui a su, j'en suis sur, élever son fils dans cette pensée.

Sa voix était tranchante et froide. Sans même le regarder préférant fixer le vide derrière lui. Ne ne voyait guère que rajouter de plus que ce qu'ils avaient déjà échangé, mais malheureusement, si il voulait réussir la mission qu'il s'était donné, il allait devoir... se plier aux caprices de ce!! Il préféra taire son compliment abject. Alors il chercha à regarder son calme, mais c'était extrêmement difficile pour lui que de marcher sur son orgueil, ses principes, ses valeurs, ses convictions et ce pourquoi il se battait, pour se contenir et faire ami ... être courtois avec cet anglais qui avait gâché la vie des villageois. Il lui ferait payer tout cela le plus tôt possible il se le promettait.

- Mais si la compagnie des écossais, des gens d'ici, vous est désagréable sachez que, je suis sur, que personne ne vous retiendra de retourner chez vous en Angleterre pour y vivre. Vous pouvez partir quand vous voulez, vous avez même toutes nos meilleurs pensées à ce propos.

Même si il il avait dit cela avec le ton le plus naturel et invitant possible, il n'en restait pas moins qu'il était sur les dents et qu'il avait eu du mal. Il devait se retenir de trop boire, mais l'envie était forte, très même, puisse que la situation n'avait rien d'agréable. Être assis sur un porc-épic n'a rien d'enviable.

Le fait que l'écossais se permette de mentionner sa mère ne plut pas énormément à Liam dont le petit sourire ironique disparu aussitôt.
De quel droit ce rustre se permettait-il? Il l'avait déjà laissé s'installer à sa table sans que cela soit en toute joie, il n'allait pas non plus se mettre à faire des réflexions sur sa famille !
Cela faisait des années que Liam n'avait pas revu sa mère mais le sujet était resté douloureusement sensible dans son esprit. Après tout, c'était en partie à cause d'elle qu'il se retrouvait dans cette contrée... Et même s'il aimait la région; le fait de se savoir banni de la cour n'était pas très joyeux.

Il remarqua cependant les doigts de l'écossais serrés sur son verre au risque de le briser et il sourit, amusé. Allons donc, le paysan se sentait blessé ? Sa remarque n'était pourtant pas bien méchante... Ironique mais pas méchante.
Décidément ces écossais ne comprenaient rien à rien ! Tout justes bons à remuer la terre pour eux.

Il porta le verre de vin à ses lèvres mais n'en but pas tout de suite : il commençait à en sentir les effets désastreux sur son esprit et il n'aimait pas ça. Il se contenta d'en humer le parfum suave tout en écoutant les propos de son compagnon de table d'une oreille distraite.

Il ricana en l'entendant parler de leurs souhaits de le voir quitter la région. Non seulement cet écossais était stupide mais en plus vindicatif. Comprenait-il seulement la portée de ses propos...?
Cependant Liam devait faire attention à ne pas être reconnu et il ne pouvait pas trop montrer son désaccord, alors il se contenta de sourire, narquois et de répondre tranquillement :

" Et qui vous dirigera sur les anglais ne sont plus là, hein? Vous êtes tous justes bons à vous entretuer entre clans, je m'en voudrais de provoquer un massacre avec mon départ..."

Il rit doucement, lançant à l'écossais un regard de braise, se moquant ouvertement de lui. Et il ne pu s'empêcher d'ajouter, le provocant de plus en plus, sans doute à cause de l'alcool qui lui montait à la tête :

" Et puis, même si vous n'êtes bons qu'à cela, la bière est excellente ! "

Il faillit éclater de rire mais se reprit au dernier moment et adopta une fausse moue d'excuse, avant de se reprendre aussitôt :

"Mais pardonnez-moi, je me montre impoli alors que vous teniez tellement à boire ce verre avec moi... A votre santé mon bon ami! "

Loic devait se mordre la langue pour s'éviter de dire quoique ce fut qui pourrait mettre sa mission en péril, mais il devait trop marcher sur son orgueil, il était pas capable! Comment pourrait il boire encore une seule goutte avec cette chose ignoble qui en plus d'insulter sa mère personnellement, s'autorisait le droit d'humilier les écossais et de !!! Il allait se lever, lui envoyer son poing à la figure et sortir dehors tabasser quelques anglais, parce que non , il ne pouvait pas rester à cette table avec cet anglais en le laissant le rabaisser comme ça! Il déposa son verre pour prendre congé avec grossièreté à son tour, mais l'anglais semblait l'avoir sentit ou bien vouloir rattraper ces bêtises, il faut dire qu'il était seul contre quelques uns de ses ennemis ici...

Alors l'écossais repris son verre et après un geste très sous entendu sur sa pensée pour l'anglais, il but à son tour ce breuvage qu'il aurait souhaité plus amer ce qui lui aurait donner une raison de quitter, mais le tavernier avait bien sur choisi son meilleur... Il garda silence pour ne pas dire de bêtise, mais bien sur, il ne pouvait pas juste rester là à boire, il devait trouver un moyen d'amener ce lord à un endroit outre pour .... le tuer ... il lui fallait maintenant trouver sous quel prétexte, si au moins ce dernier buvrait... il pourrait sortir pour qu'il gerbe, mais non, il se contentait de humer l'alcool.

- Et bien pour quelqu'un qui aime notre boisson, vous êtes pas très assoiffé. Vous pensez que voudrais vous empoisonner? Pourtant j'ai bien bu du même breuvage que vous.

D'ailleurs pour donner l'exemple, il se servit encore une fois, pour en boire encore un peu. Bon là si il commandait pas de quoi, il allait rapidement rouler sous la table à vider le pichet à lui tout seul. Il fit revenir le tavernier pour en demander un autre, plus un bon repas, et demanda alors au jeunot si il voulait manger également. Assurant à celui-ci qu'il allait payer lui-même la soirée. Bon là il devait se fermer la bouche avant de vomir sur ses propres mots, payer pour un anglais !!! Une chance que c'était l'argent des soldats anglais qui allait y passer.

Liam était d’une relative bonne humeur ce soir-là. Même si cet étranger était venu le déranger dans son moment de solitude, il devait reconnaître qu’il avait un certain charme et puis se moquer de lui était une véritable distraction pour le jeune lord qui en profitait allégrement.
Il avait si peu l’occasion de se moquer des autres, à part lorsqu’il sortait au village où il s’en donnait à cœur joie, que ce rustre était le bienvenu.

Comment aurait-il pu se douter que sous son masque de paysan écossais se cachait un rebelle dont il aurait vraiment dû se méfier ?

En tout cas, il huma le vin, se régalant par avance de cette odeur légèrement amère mais si délicate du nectar alcoolisé. C’est vrai qu’ici, l’aubergiste ne se moquait pas des anglais et les servait toujours très bien. C’était en grande partie pour cela qu’il venait.

Il fronça légèrement les sourcils en entendant la remarque de son compagnon de table et il ricana :

« Non, je ne pense pas que vous ayez empoisonné ma coupe, il faut un minimum d’intelligence pour calculer ce genre de choses… »

Il adressa un sourire parfaitement moqueur à l’écossais avant de porter le verre à ses lèvres.
Délicieux… Le vin était sublime et il sourit, conquis.

Par contre, la suite le surprit agréablement. Il mourait de faim, cette invitation ne pouvait pas mieux tomber !
Mais il leva la main dans un geste de refus et répliqua aussitôt :

« Merci mais je paierai ma part. Malgré ce que vous semblez penser, j’ai une sainte horreur de vivre sur le dos des autres. »

Il se tourna vers le tavernier et lui assura qu’il paierait sa part, avant de lui commander un solide morceau de viande. Quand il mangeait, Liam n’y allait jamais par quatre chemins : c’était tout ou rien !

Le tavernier s’éloigna, la commande en main et Liam reporta son attention sur l’écossais en face de lui, lui souriant doucement.
Malgré ses airs un peu rustres, il était agréable à regarder. Un visage carré, des cheveux d’un roux magnifique, la couleur des écossais, et un regard qui perçait l’âme. Il soupira, se trouvant stupide de regarder un vulgaire écossais de cette manière, d’autant plus qu’il devait être largement plus âgé que lui.

« Et vous alors ? Vous êtes bien étrange pour un écossais… Venir manger avec un anglais… Vous n’avez pas peur qu’on vous prenne pour un traître ? »

Il osait dire qu'il fallait être intelligent pour tuer maintenant? Insinuer que les écossais étaient stupides? Il aurait craché de mépris, mais il se retint, après tout, il n'allait quand même pas faire scandale dans l'établissement neutre qu'était la taverne... Mais son regard noir était clair. Il fallait surtout être lâche pour utiliser le poison. Lui comme tout bon écossais qui se respectait on ne tuait pas les gens avec lâcheté, on le regardait droit dans les yeux avant de planter son épée à travers son corps. Il but encore un peu, avant de se dire qu'il serait mieux t'attendre le repas avant de continuer. Mais bien évidement, il dut se mordre la langue pour ne pas répliquer à voix haute se qu'il avait penser.

Le coup suivant était aussi exécrable que le reste. Certes Loic, aurait pu passé pour un traitre, si la majorité des gens ici ne le connaissait pas de réputation. Il suffisait qu'on dise son nom, pour que tout ceux qui aurait pu trouver son comportement comme trahison acquiesce et le laisse faire, car bien sur, si il était à table avec son ennemi à boire c'était uniquement dans le but de parvenir à trouver sa faiblesse et le tuer. Le tuer, oui, il prendrait sa propre arme pour le transpercer et faire couler son sang. La seule question à laquelle il devait trouver réponse maintenant, était comment il allait s'y prendre pour aller dans un endroit seul avec lui pour le faire, en maquillant cela pour que ce soit un anglais qui ait commis le meurtre... Facile à faire comme échappatoire, mais c'était de se rendre jusqu'à là, le défi!

- Alors c'est bien étonnant, je croyais que les anglais aimait à vivre sur le dos des écossais. Vous savez les exploiter, les faire travailler comme des bêtes pour leur prendre tout, leurs récoltes, leurs argents, leurs armes, leurs terres, leurs filles et leurs fils. J'aurai cru que ma bonne volonté vous aurez plus.

Il parla avec sarcasme, après tout pourquoi prendre des gants blancs avec cette chose qui se croyait meilleur que lui. Aussi abject que répugnant. Avec ce sourire de « fais chier » qu'il aurait bien eu le goût de frapper! Ce jeunot se pensait supérieur, et bien qu'à cela ne tienne, il se ferait un plaisir avant de le faire gémir et de le dominer. Oui, il allait le faire supplier en larme à ses pieds avant de lui accorder sa bonne grâce et de le tuer.

- Je suis fort surpris que vous vous inquiétez de ma sécurité auprès des miens, mais bon, il faut savoir ... où se trouvent ses intérêts.

Il pouvait quand même pas lui dire qu'il risquait rien de ses compagnons d'armes, après tout, il devait encore accomplir sa mission.

- Et pour les vôtres, traîner ici chez les écossais avec un écossais... c'est pas étrange également? Je vous trouve bien ... courageux... pour un anglais d'être ici, surtout sans escorte. Vous êtes pas un soldat puisse que ceux-ci ne viennent qu'en groupe et en uniforme.

Bon si il voulait pas se faire passer qui il était mieux valait justifier sa réponse, avec une excuse très valable, rattrapant ainsi ce qui aurait pu sembler une bourde pour quelqu'un d'averti. Il regarda alors vers le comptoir pour regarder le tavernier et savoir si les choses bougeaient par là bas, sans prêter attention au jeune homme dont il avait décidé d'investir la table sans demander, même si son regard gardait un angle sur lui pour juger de sa réaction avec une discrétion à faire rougir.

L’écossais enrageait sur place et Liam trouvait cela jouissif.
Cet imbécile n’avait qu’à pas s’asseoir à sa table après tout. Il l’avait cherché, tant pis pour lui, qu’il ne vienne pas s’en plaindre maintenant !

Ses paroles transpiraient l’amertume et le sarcasme mais le lord anglais ne les écouta que d’une oreille distraite. Les plaintes de ce pauvres bougres d’écossais, il les connaissait par cœur.
Ils n’étaient bons qu’à venir pleurer toute la journée à ses portes, suppliant toujours les même requêtes fatigantes. Mais Liam n’en avait cure. Après tout, qui leur avait apporté la paix ? Qui leur avait apporté la modernité ? Et qui prenait soin d’eux, alors qu’ils ne le méritaient pas ?
C’était bien les anglais alors qu’ils arrêtent leurs jérémiades, Liam commençait à en être las.

Par contre, il approuva quand l’autre parla de savoir où se situait ses intérêts. Il leva même un regard surpris sur lui.
Tiens, un écossais qui savait réfléchir ? C’était étonnant et assez incongru. Cependant un léger sourire se dessina sur ses lèvres et il approuva en hochant silencieusement la tête.
La suite ne fut pas d’un grand intérêt et Liam reposa son verre en répondant doucement :

« Non je ne suis pas un soldat. Vous êtes perspicace ma parole ! »

C’était plus sarcastique qu’autre chose.

« Et puis ce n’est pas si courageux que cela de venir boire un verre ici. Le patron tremble de peur à l’idée d’avoir des ennuis alors il ne peut rien m’arriver ici… »

Il lança soudain un regard vaguement amusé mais soupçonneux sur l’écossais et rétorqua :

« Pourquoi ces questions ? Mon identité vous intéresse tant que ça ? Je croyais que pour boire un verre, on n’avait besoin que d’un prénom… »

Il secoua la tête alors que son compagnon tournait la tête vers le tavernier et il ajouta calmement :

« Moi, c’est Liam… Puisque cela vous tient tant à cœur. »

Malgré les sarcasmes qu'utilisaient son vis-à-vis, il finit par avoir ce qu'il voulait, un nom. Même un prénom était suffisant avec un sourire soulagé, il vida son verre mais ne le remplit pas cette fois. Liam collaborait enfin, un peu, même si c'était presque de mauvaise grâce, il avait gagner sur ce point!

- Pour ma part, je serais Loic. D'ailleurs, connaître votre ascendance ne m'intéresse pas pour le moment, la seule que je voulais en demandant votre nom, était d'avoir un prénom ou un nom, un surnom, peu importe pour ne pas avoir à vous appelez Anglais tout simplement quand je vous parle.

Puis il fit silence, ne devant pas trop parler mais en même temps, il devait trouver un moyen pour que ce dernier se confie. C'est en voyant le verre de son interlocuteur en partie vide, qu'il décide de prendre le pichet et de remplir presque au maximum de sa capacité le verre de ce dernier, espérant vider le pichet mais cela ne fut pas le cas, et il versa les dernières gouttes dans le sien.

Après cela, il le regarda, jugeant des yeux celui qu'il avait juré de tuer. Son regard de renard était d'un bleu si clair avec quelques mèches qui lui retombaient sur le visage. Il semble rebelle de cette façon, n'ayant pas cette coiffure raide et droite de ses anglais buté, mais il ne devait pas se laisser prendre, malgré ses traits délicats et la couleur de ses cheveux trop près du roux à ses yeux, il était anglais, pas écossais, pas des siens !

Reprenant un peu plus le contrôle, il soupira et vida son verre avant de se rendre compte que l'alcool commençait à faire effet sur lui. Ich! Il allait devoir faire attention sinon il allait y laisser sa peau et son âme! Son regard scrutateur et invitant se baissa pour regarder la table, comme si il aurait espérer que son assiette soit là, mais ce n'était pas le cas, il repoussa un peu sa chaise pour regarder le tavernier et demander ainsi qu'il se dépêche un peu plus...

Liam avait avoué son prénom, histoire de meubler la conversation. Il savait bien que cela ne le mettait nullement en danger et ne révélait pas qui il était vraiment, alors il n’était guère inquiété.
Et puis il préférait que ce rustre d’écossais l’appelle par son prénom plutôt que de lui trouver un surnom ridicule…

Il écouta ce qu’il lui disait et hocha à peine la tête pour lui montrer qu’il avait entendu.
Ainsi donc il s’appeler Loïc… C’était assez beau comme prénom, et plutôt digne. Somme toute, ça lui allait même très bien.
Il remarqua à peine que l’écossais venait de lui remplir son verre mais quand il le vit verser les dernières gouttes dans le sien, il eut un petit ricanement amusé et répliqua :

« Vous cherchez à me saoûler Loïc ? »

Il secoua la tête amusé, et son regard croisa celui de l’écossais. D’un vert très clair, presque transparent. Et si direct. Liam avait rarement croisé un regard comme cela, qui reflétait autant de charisme et de droiture, et il rougit soudain, comme un gamin de douze ans.
Il se sentit idiot et baissa le visage, portant son verre à ses lèvres pour se donner bonne contenance. Bon sang, il s’était laissé avoir par le regard d’un de ces chiens d’écossais ! Quel imbécile !

Un raclement de chaise attira son attention et il vit Loïc réclamer du regard leur repas. Il soupira, heureux qu’il en prenne l’initiative. Il commençait lui-même à ressentir les effets de l’alcool s’insinuer dans ses veines et il n’aimait pas ça. Pourvu qu’on leur amène vite de quoi manger, sans quoi il risquait de se retrouver complètement saoul !
Gabrielle allait lui faire une scène s’il le croisait en rentrant…

Liam soupira et ferma un instant les yeux : le monde s’était mis à tourner un peu trop vite, il allait avoir besoin de reprendre son calme. Son cœur battait la chamade et il se força à retrouver un souffle normal, parlant un peu pour oublier son état :

« Vous êtes quand même le premier écossais que j’invite à ma table… ou du moins que j’accepte, vous devriez vous sentir flatté Loïc. Mais remarquez… Je ne suis pas contre un peu de compagnie. Surtout quand c’est avec un homme qui ose dire ce qu’il pense. »

Il ricana doucement. Pour sa part, il commençait à en avoir marre des courtisans qui baissaient la tête devant lui et parlaient dans son dos. Il n’y avait rien de plus méprisable.
Et parfois, sa solitude lui pesait un peu trop…

L'écossais au comptoir compris commande et alla voir à l'arrière si son cuisinier avait bientôt finit, avec ces deux personnes à la table, un anglais et le chef de la rébellion, il se pouvait de pousser le service à son meilleur avec leur caprice. Loic après ce consentement, tourna son regard avec le jeune homme appréciant son compliment, car le fait de dire qu'il était de meilleur compagnie que tous ces anglais de la cours lui plaisait en un sens pas mal, mais il préféra lui offrir que son sourire franc pour le moment, pour ne pas qu'il revienne sur ses paroles, même si sans ça il y avait toujours un risque.

- Vous saoulez ? Cela serait un idée ... mais qu'est-ce que j'y gagnerai vous croyez ?

Le tavernier revint alors dans la salle avec les repas et les déposa sur la table « avec les compliments de la maison » et en « espérant ne pas vous avoir fait trop attendre ». Mackenzie sortit sa bourse dont il délia les cordons pour payer. Il était assez intelligent pour transférer l'argent que les anglais portaient sur eux dans sa propre bourse au couleur de son pays, voir un de son peuple avec la bourse anglaise n'était jamais une bonne chose, puis il paya l'homme en lui demandant un nouveau pichet.

Il posa ensuite attentivement les yeux sur Liam pour l'analyser. Il était vilain avec ses traits et même que ce petit air hautain lui allait bien, mais bon, il quitterait pas son amant pour lui, surtout que anglais, il y avait une grosse barrière à sauter avant de le sauter lui. Mais cela offrait quand même une possibilité intéressant, niveau domination. Son sourire ne dévoilait pas sa pensée, si qu'elle lui plaisait bien, finalement, cela serait peut-être pas trop pire comme soirée...

Aw! mais qu'est-ce qu'il pensait là? Il devait se reprendre là, sauter un anglais, et puis quoi encore? Il secoua sa coiffure d'un roux de braise pour remercier l'homme qui retourna leur chercher leur alcool.

Vous saoulez ? Cela serait une idée ... mais qu'est-ce que j'y gagnerai vous croyez ?

Liam sourit, l’esprit légèrement embrumé par l’alcool. Bon sang, s’il ne mangeait pas rapidement, il ne pourrait jamais se lever de sa chaise… Et ce serait probablement la honte de sa vie de s’avouer saoul devant un écossais !
Il secoua la tête, amusé par les propos de Loïc et répondit, taquin :

« Oh, ce que cherchent tous les hommes quand ils en saoulent un autre… Vous voulez un dessin ? »

Il ricana, amusé par ses propres bêtises et vit arriver le repas comme s’il s’agissait du nectar des dieux apporté par Jupiter en personne !
Il poussa une exclamation de joie et sortit sa bourse en même temps que l’écossais. Il prit aussitôt quelques piécettes qu’il déposa à côté de celle de Loïc, montrant ainsi qu’il respectait sa parole et payerait sa part. Pas question de se faire offrir le repas par un paysan, il aurait l’air de quoi après ça ?

Liam prit aussitôt son assiette et planta sa fourchette dans un morceau de viande appétissant. Il mourait de faim et l’alcool avait poussé à son maximum cette envie. Il ne remarqua pas les yeux de l’écossais posés sur lui et dévora son assiette avec une certaine élégance tout de même.
On est pas lord pour rien que diable !

Mais quand il releva son visage et croisa le regard de Loïc posé intensément sur lui, il eut un charmant sourire et faillit rire mais se retint à temps.
Il savait qu’il avait un certain charme et l’écossais ne serait sûrement pas le premier homme qu’il séduirait, mais cela l’amusait beaucoup.
Il appuya son coude sur la table et ricana :

« Ah, vous voyez que vous commencez à saisir l’intérêt de me saouler… »

Il secoua la tête et rétorqua soudain, son aveu encouragé par l’alcool qui coulait dans ses veines :

« Mais remarquez, vous n’êtes pas mal non plus. Pour un écossais évidemment ! »

Il ne pouvait pas s’empêcher de rajouter ce genre de petites piques acerbes.

Avec un sourire pour sa réponse, il répondit que cela serait approprié puisqu'il n'en avait pas la moindre idée, la suite par contre lui fit l'effet d'une douche froide. Les yeux grands ouverts sous la surprise il ne sut comment réagir attend. Le sarcasme il ne l'entendit pas, l'anglais, son ennemi venait de dire qu'il était pas mal. Il avait presque envie de rire, vu les pensées qu'il avait eu. Peut-être même s'en doutait-il? Alors il fallait mettre cela au clair pour savoir si il avait une chance ou non.

- Et dites moi, Liam... Ai-je mes chances ou non?

Cette fois, pas de colère, de haine, de mépris, de supériorité ou de grossièreté dans ses paroles, juste des mots qu'il laissa glisser sur ses lèvres avec un sourire doux tout en continuant de river son regard au sien pour en connaître l'effet. Après un moment, il regarda son repas, et commença à manger. Lui-même avait besoin d'un bon repas pour couper les idées de l'alcool qui prenait soudainement de plus en plus de place dans son sang.

Ce morceau de viande était excellent, tendre et juteux. Mieux que cuit à la broche dans les landes ou encore sous terre dans l'humidité. Il en profiterait pour se remplir l'estomac comme il convient avec l'or anglais. Mais il n'était pas moins propre en mangeant, ne se goinfrant pas ni en en mettant partout comme un affamé. Il se servait du couteau et de la fourchette pour prendre des bouchés proportionnelles à sa bouche voilà tout.

Puis le tavernier revint avec le pichet d'alcool qu'il laissa sur la table. Loic s'en servit alors un verre jusqu'à ce qu'il regarde celui de son acolyte qui n'avait presque rien pris. Aussi ne leva-t-il pas le coude pour étancher sa soif. Après tout, il ne devait pas briser l'image que ce « lord » c'était fait de lui si il voulait des chances pour le conduire à la bonne place. Il commença même à se demander si la bonne place serait pas un lit ...

L'écossais était d'une impudence...!
Oser lui demander s'il avait ses chances avec lui... S'il n'avait pas été légèrement enivré par l'alcool, Liam lui aurait probablement fait ravaler ses mots, mais apaisé par l'effet léthargique de l'alcool, il se contenta de sourire doucement et haussa les épaules:

"Qui sait? Quoique vous êtes peut-être trop vieux pour moi..."

Il ricana, heureux de sa pique. Il y avait de quoi blesser un homme avec une réflexion pareille, mais cela apprendrait à cet écossais de ne pas aller trop loin.
Et puis Liam appréciait de plus en plus ce jeu qui s'installait entre eux : on verrait bien qui gagnerait à la fin...
Mais il détourna rapidement son attention de son compagnon de table pour se consacrer uniquement à son assiette : l'alcool lui avait creusé l'estomac et il mourrait de faim !
Il remarqua cependant la délicatesse avec laquelle mangeait Loïc, bien loin de l'image de rustre fini qu'avait Liam. Il haussa un sourcil étonné puis lui sourit doucement. Loïc était si loin d'être ce qu'il imaginait au début que l'anglais se sentait soudain un peu dépaysé. Il laissa échapper malgré lui :

"Mais qui êtes-vous réellement Loïc, vos manières en tout cas ne sont pas celles d'un paysan..."

Ses paroles furent coupées par l'arrivée du tavernier qui leur amenait un nouveau pichet de vin et si l'écossais se servit, il n'en but cependant pas une goutte et Liam releva la tête, intrigué :

"Vous avez peur d'être saoul avant moi Loïc?"

Un petit rire s'échappa de ses lèvres maculées par la sauce de la viande et comme en défi à l'écossais, il prit soudain son verre, le porta à ses lèvres et le vida d'un trait, laissant le vin couler en lui avant de reposer son verre vide.

"Et voilà, maintenant vous pouvez boire !"

Jamais il n'aurait agi ainsi en temps normal mais il fallait croire que le vin obscurcissait complètement sa faculté de raisonner correctement...

Ah ah ... certes si l'anglais voulait l'insulter en disant qu'il était vieux c'était mal juger Loic. Ce dernier voyait plutôt qu'il avait l'expérience et l'avantage dans ce cas et c'était pour cela que ce Liam ne voulait pas se mouiller. Il mangea donc retenant un sourire trop évidant alors que ses manières d'être furent abordées... ouin... qu'est-ce qu'il pourrait bien dire par rapport à ça... Pourquoi ne pas tenter la carte de l'innocence et de la religion, quoique du coups il pourrait aussi bien dire la vérité quoique si ce lord savait qu'il était lui-même un déchu il aurait peur de ...

- On est pas des mal propres au manière de chien, comme vous semblez le penser. Orphelin, j'ai été élevé par des moines, disons que ça forge pas juste la patience mais tout le reste.

Puis après cela, son courage fut mis en doute. Désagréable ça, parce que un écossait cela n'avait pas peur de rien, pas même de la mort, alors qu'un chien d'anglais ose dire qu'il avait peur de l'alcool c'était à faire des ulcères, quand il le vit boire son verre, il fit de même avant de dire sa réplique qui vint naturellement.

- Pas vraiment non... En fait, j'avais craint que vous vous sentiez mal de voir que je pouvais prendre autant d'alcool alors que vous sembliez si peu boire.

Il prit le pichet et remplit de nouveau à rebord le verre de son vis-à-vis pour ensuite remplir le sien également, mais n'en but pas plus préférant lui sourire même si derrière cette avenante, il y avait tout autre chose ou presque parce que le vin faisait son effet, alors il continua de manger. Après plusieurs bouchées, il regarda toujours avec plaisir l'anglais. Les réserves fondant comme neige au soleil...

- Alors comme ça vous pensez que je suis vieux, l'expérience qui veut ça, mais parfois cela à ses avantages, tout comme ... son opposé. Et vous, vous vous placez où? Peut-être aussi avez-vous peur de succomber, et d'aimer ça avec un homme d'expérience, vous savez, qu'il puisse vous en montrer. Enfin, je vous oblige pas à répondre, moi tout ce que je dis c'est pas de juger à la première apparence.

Bon là, il se tut, il fallait pas trop en dire au risque de vendre la mèche, alors il continua son repas comme si de rien n'était.

Liam fut surpris d’entendre l’écossais lui avouer qu’il avait été éduqué par des moines. Il releva un regard étonné sur lui : alors Loïc n’était sûrement pas un simple paysan, et cela lui mit la puce à l’oreille. Seuls les nobles étaient accepté dans les abbayes… Ici comme en Angleterre.
De ce fait, son regard qu’il posait sur l’écossais changea et il fut piqué de curiosité envers cet homme étrange qui semblait d’origine noble et qui acceptait de venir manger à la table d’un anglais. C’était le monde à l’envers…
D’autant plus qu’il pensait que les anglais s’étaient débarrassé de tous les nobles écossais… Il irait voir Gabrielle pour avoir plus d’informations sur ce sujet.

Par contre, il prit mal la remarque de Loïc qui se moqua de sa résistance à boire de l’alcool. Il fronça les sourcils, vexé, et sa bouche adopta une petite moue rigide alors qu’il détournait son regard. On aurait dit un gamin, et à vrai dire, Liam n’était pas loin d’en être un. A 19 ans, on ne peut pas encore affirmer qu’on est un homme accompli…
Et quand Loïc se permit de lui remplir de nouveau son verre, il lui lança un regard noir et porta son verre à ses lèvres pour le boire aussitôt. Il lui montrerait qu’il supportait bien l’alcool, qu’il n’était plus un enfant !!

Il écouta avec attention les paroles qui suivirent. L’écossais continuait à le provoquer et cela énervait de plus en plus Liam, que l’alcool ne rendait plus tellement maître de lui-même.
Il n’aurait jamais du boire autant mais maintenant c’était trop tard…
Il eut un geste de mépris et déclara :

« Vous m’ennuyez avec toutes vos questions ! Et puis je vous trouve un peu trop vantard si vous voulez mon avis, mais après tout, c’est le défaut de tous les écossais. Rustres et orgueilleux alors que franchement, ils n’ont pas de quoi se vanter… »

Liam était cette fois-ci bien saoul et il ne se rendit même pas compte de ce qu’il disait, l’alcool circulant en grande quantité dans ses veines.
Il lança un regard furieux à Loïc et se releva soudain. Il tituba quelques instants, ayant un peu de mal à tenir debout, et il pointa un doigt énervé sur l’écossais :

« Vous pensiez vraiment avoir une seule chance avec moi ? Désolé de contredire vos illusions, mais je ne couche pas avec des moins que rien ! »

Titubant sur place, Liam prit sa respiration en exagérant et se décida à sortir de l’auberge. Il en avait marre, il voulait rentrer au château et se coucher rapidement. La tête lui tournait et la compagnie de l’écossais l’énervait de plus en plus…

« Sur ce, bonsoir ! »

Loic regarda le regard de l'homme jusqu'à ce dernier se lève , s'ulcère de ses propos pour ensuite après insultes , quitter la taverne en manquant de tomber par terre , une chance qu'il n'y avait pas de vent . Il prit une dernière bonne bouchée , à moitié frustré de devoir quitter ainsi une si bonne assiette , il remercia le propriétaire avant de rejoindre Liam qui était rendu presque à la porte en s'essuyant la bouche du revers de la main . Il ouvrit galamment la porte en souriant franchement au pauvre anglais qui devait avoir la tête qui tournait. C'était fort plaisant à voir comme spectacle. Il aurait du le pousser plus tôt à boire , presque ...

Une fois dehors, il crut qu'il allait tomber face première dans un trou de boue , il faut dire qu'avec son pied mal assuré , c'était ça aussi . Il le rattrapa par la chemise et le pris sous son bras comme un jeune frère . Il regarda rapidement des yeux les alentours tout en riant comme si il jouait avec un autre saoulons dehors pour cuver le vin du bâtiment.

- Allons Sir! Il ne faudrait pas vous couvrir de vase! Que dirait les vôtres si vous reviendrez tout crotté comme un petit garçon de la porcherie. Aller je vous raccompagner jusqu'à chez votre mère!

Il dit cela sans vouloir être méchant, après tout c'était dans la poche à peu de chose près . Il sourit franchement à son ennemi comme si il avait affaire à un ami, puis bifurqua pour se retrouver dans l'ombre de bâtiment.

- Je vous en pris mon cher Liam , je ne cherchais pas à vous insulter, mais vous n'aviez de cesse de me provoquer et même votre sortie ne pouvait que m'inviter à vous relancer. Aller, revenez un peu finir ce vin que vous trouviez si bon, en signe d'amitié? Ou mieux encore, laissez moi vous guider jusqu'à chez vous, je crois que dans votre état cela ne sera pas une mauvaise chose...

Si la première phrase lancer à peine sortie avait été d'un joyeux ton de voix, ce qu'il dit par la suite était certes joyeux mais de beaucoup plus sobre et poli. Il ne voulait pas cette fois perdre cette chance, ils étaient seuls et il devait se retrouver assez loin du village pour pouvoir faire ce qu'il s'était juré de faire, tuer ce salaud d'anglais, mais son esprit avait quand même quelques vapeurs d'alcool, et la beauté du jeune homme le troublait, aussi, si il lui offrait de ... non jamais ... mais si, juste un peu ... non! Il s'envoya une bonne claque contre sa tempe pour arrêter ce duel de conscience.

- Allez qu'en dites-vous? On arrête de chercher noise chez l'autre?

Après ça c'est sur! Dès qu'il rentrerait de sa nuit, ça serait une bonne douche et la confesse, si il vomissait pas avant, mais là est-ce que cela serait de l'alcool ou bien de son amitié qu'il tentait de développer avec l'ennemi de tous les écossais??

Il eut la désagréable sensation de sentir quelqu’un à ses côtés et il se rendit compte soudain qu’il s’agissait de Loïc qui l’avait rejoint, le regardant en souriant comme s’il était le dernier des abrutis.
Liam en fut un instant déstabilisé et il faillit tomber tête la première dans la flaque de boue nauséabonde qui maculait l’entrée de la taverne mais il fut rattrapé par une poigne puissante qui le maintint solidement debout.
Les moqueries et railleries de Loïc lui parvinrent et il maudit le ciel de paraître aussi pitoyable devant un écossais ! Son amour propre en prenait un sacré coup, mais qu’y pouvait-il ? Il était bel et bien saoul !

Il sentit soudain l’écossais l’entraîner dans la rue, prétextant qu’il le ramenait chez sa mère et Liam tenta en vain de se débattre, grognant comme un damné.
Visiblement cela énerva son compagnon car il s’arrêta et lui proposa une alternative à leur semi-dispute qui n’en était pas vraiment une. Ils avaient tous les deux trop bu, c’était tout. Et maintenant Liam se sentait parfaitement idiot !
Il baissa la tête, un peu démoralisé de voir qu’un écossais, un de ces rustre d’écossais, avait plus de bon sens que lui et il répliqua dans un geste las :

« Comme vous voulez Loïc… Mais je crois que je vais arrêter la boisson pour ce soir. »

Il releva un regard ironique et ricana :

« Vous avez gagné cette partie, je suis décidément complètement saoul ! »

Cependant une idée lui traversa l’esprit et il se sentit brusquement démoralisé : il ne pouvait pas rentrer au château ainsi ! Non seulement Loïc apprendrait qui il était et les rumeurs iraient bon train dans le village le lendemain, il serait la risée de tout le monde, mais en plus l’écossais ne pourrait pas entrer et Liam sentait qu’il n’aurait jamais la force d’aller jusqu’à son lit. Et s’endormir dans le couloir pour être réveillé par ses gardes ne l’enchantait pas du tout !

Il leva alors un regard un peu plus humble sur son compagnon et murmura :

« Mais je ne peux pas rentrer… Pas dans cet état… Il n’y a pas une auberge au village que je puisse y passer la nuit ? »

Loic avait proposé de ramener le lord chez lui mais c'était à gros risque si l'anglais acceptait, il savait qu'il finirait en gibier de potence alors qu'un refus lui faisait perdre la plus belle chance qu'il avait eu de tuer ce rustre d'ennemi! Mais si il ne l'aurait pas proposé, cette chose aurait pu garder des doute, il s'offrait lui même à le conduire et à entrer dans sa tanière, mais bon, par chance l'anglais devait se douter que c'était pas une bonne idée, car il préférait rester au village mais proposa de dormir à l'auberge. Certes, il ne pourra pas n'en plus l'y tuer, mais si il parvenait à ce que celui-ci ne le fuit pas trop vite et lui fasse ... confiance ... il pourrait l'amener ailleurs dans les landes ou en forêt et là le tuer. L'écorcher comme on égorge le cochon peut-être, il s'imaginer le tracer un beau sourire de sang sur la gorge.

En souriant avec plaisir à cette idée, il prit par la taille le jeune homme sans vraiment le remarquer pour retourner en direction de la place du village que les conduiraient à l'auberge. Un vieil ami tenait la place, il espérait qu'il pourrait lui expliquer prochainement ce que cela avait été, une simple mission pour tuer ce seigneur anglais qui les traitait comme de la merde et non pas coucher avec l'ennemi, même si ce faire cet anglais lui donnait une soudaine poussée d'hormones. Il le voyait bien couché sur le lit, attaché, livré à ses pulsions, alors qu'il lui enlèverait ses vêtements pour ensuite le pénétrer avec sauvagerie et le dominer dans un crescendo blanc de jouissance! La tête lui tourna un peu, dès qu'il secoua sa tête pour reprendre contact avec la réalité, il sentit l'emplacement de sa main trop près des fesses de Liam à son goût alors il remonta sa main pour le prendre par les épaules.

Ils traversèrent quelques rues pour enfin arriver devant l'auberge! Bon et bien, les voilà rendu. Il s'arrêta pas trop loin et regarda avec attention ce jeune noble de dix neuf ans qui se tenait à ses côtés, non il embrasserait pas ses lèvres.

- Alors je vais vous border ou pas?

Loïc posa sa main sur sa taille, mais Liam y fit à peine attention. L’alcool l’abrutissait complètement et il avait du mal à garder les idées claires.
Et puis, cette main sur sa hanche… Si chaude… Si proche… Si troublante…
Bon sang il fallait qu’il se ressaisisse absolument ! Il n’allait pas craquer pour un vulgaire écossais ! Loïc avait beau être intéressant physiquement, il avait cette tare génétique qui ne pouvait pas s’effacer : en lui coulait un sang écossais, né des landes couvertes de bruyères et de la nature sauvage. Un barbare ! Ce serait une honte de céder face à un homme telle que lui. Liam secoua la tête et se laissa entraîner vers l’auberge, marchant avec difficultés.

Le chemin ne fut pas long mais au fur et à mesure qu’ils avançaient, Liam se sentait de moins en moins bien et quand ils arrivèrent enfin devant la porte de l’auberge, le jeune homme lâcha soudain les bras de Loïc et s’écarta de lui rapidement pour aller s’appuyer un peu plus loin contre le mur. Il se pencha et vomit l’alcool qu’il avait ingéré, dans des râles de fatigue et de douleur.

Mais quel abruti, quel abruti !!! L’écossais allait se moquer de lui, il profiterait du spectacle avec allégresse et pourrait le raconter le lendemain à ses amis.

Se sentant un peu mieux, Liam se redressa et foudroya Loïc du regard, se montrant hargneux maintenant qu’il avait avoué cette faiblesse.

« Je vous interdis de vous moquer ! Et je n’ai sûrement pas besoin d’un imbécile écossais pour me border, je ne suis plus un gamin !!! »

Il était furieux et s’en prenait à la seule personne sur qui il pourrait passer ses nerfs, à savoir Loïc. Et tant pis si ce dernier le prenait mal ! Liam s’en moquait royalement, de toute façon il s’était toujours moqué des écossais !
Il eut un léger vertige, résultat de son enivrement et gémit en s’appuyant sur le mur de l’auberge. Il fit un geste méprisant de la main à l’adresse de son compagnon et ronchonna :

« Vous pouvez partir maintenant, le spectacle est fini… Laissez-moi tranquille. J’ai assez vu d’écossais pour ce soir. »

Quand Liam était de mauvaise humeur, cela se sentait….

Loic le regarda se détacher de lui pour aller cuver son vin! Il aurait certainement rit de l'anglais puisqu'il ne tenait pas l'alcool, mais bon, il devait pas faire de bêtise non plus de toute façon les odeurs peu flatteuses qui entourait maintenant Liam lui coupait un peu l'envie de faire une partie de jambe en l'air avec, mais malheureusement il ne pouvait pas se refuser après toute sa mise en scène à la taverne... Bah il demanderait juste une grande chambre avec un bain pour nettoyer cette horreur pas plus compliqué que cela. Malheureusement l'anglais se redressa à peine que déjà il l'envoyait sur les roses et l'informa avec grossièreté qu'il ne voulait pas le voir.

- Tant mieux parce que avec ton haleine je préfère pas t'embrasser.

Ba quoi? il l'avait cherché. Et puis cela lui faisait plaisir de l'envoyer comme ça à son tour dans le fumier. Mouah ah ah. Alors il le regarda avec supérieurorité parce qu'il tenait l'alcool au moins lui, avant de regarder de nouveau pour être sur qu'ils étaient seuls dehors `une heure de la nuit aussi avancée. Puis il marcha vers lui et l'obligea à coller son dos au mur.

- Au fait Liam, tu imagines une auberge pleine d'écossais et de soldats anglais qui vont se faire un plaisir de te dévisager et de conter ça à leur amis. J'espère que ta tête sera pas trop reconnaissable.

après un sourire vicieux, il se décolla de lui et le laissa là pour s'éloigner en jetant à peine un regard victorieux sur l'anglais pour s'éloigner attendant une dernière réaction de sa part. Bon il avait pas été capable de le tuer, mais tant pis, au moins il savait que sa proie était un anglais de bas étage qui pouvait tomber sous son charme et dont il ne supportait pas l'alcool, cela pourrait être des informations très utiles... tout comme qu'il venait ainsi en catimini et ne rentrait pas chez lui une fois qu'il sentait l'alcool, il mit toute ses belles informations dans sa tête.

Les remarques sur son haleine firent froncer les sourcils de Liam. Il était déjà assez mal comme ça sans que cet écossais en rajoute bon sang ! Et il se croyait drôle en plus ?
Si seulement Liam n’avait pas été aussi saoul, il lui aurait montré ce qu’il pensait de sa plaisanterie, à la pointe de sa lame !
Malheureusement, il craignait qu’avec tout l’alcool qu’il avait dans le sang, il ne se blesse accidentellement avec sa propre épée, ce qui serait d’un ridicule encore pire !!

Loïc fonça soudain sur lui et le plaqua contre le mur sans même le prévenir, avant de lui murmurer avec un petit sourire narquois la honte qu’allait subir Liam. Ce dernier pâlit en fronçant les sourcils, énervé par cette proximité et en même temps… étrangement troublé.

Liam, c’est un écossais, un écossais !!!! Rentre-toi ça bien dans la tête et ne l’oublie pas ! Un Lord anglais ne va pas se déshonorer avec un vulgaire écossais quand même !!

Mais Loïc ne resta pas longtemps près de lui et s’éloigna rapidement, le laissant seul avec l’angoisse terrible de ses propres paroles. Si jamais personne ne l’aidait à entrer et à marcher correctement jusqu’à la chambre, il allait se tourner en ridicule pour le restant de sa vie et plus personne ne daignerait lui obéir à l’avenir sans sourire ironiquement…
Il déglutit, soudain mal à l’aise et regarda la silhouette de Loïc s’éloigner dans la nuit.

« At… Attendez ! Loïc, je… S’il vous plaît, attendez… Je ne voulais pas dire ça… »

Se sentant pitoyable, il baissa la tête et resta appuyé contre le mur. Il se retrouvait maintenant à devoir s’excuser envers un écossais ! C’était vraiment le ponpon !

« S’il vous plaît, aidez-moi… A gagner ma chambre… Je vous donnerai de l’argent si vous voulez… Je vous payerai mais aidez-moi… C’est tout ce que je vous demande. »

À peine avait-il fait quelques pas que son "ami" Liam le rappelait en le suppliant. Il faut dire que même lui était amer de devoir laisser ainsi quelqu'un de tentant comme ça, mais bon finalement, il valait mieux qu'il s'éloigne, mais quand il entendit paiement, c'était trop beau, il se retourna souriant, le jugeant dans sa détresse avant de retourner contre lui. Bien sur, il le fit pas comme une bête en rut ! Il le regarda montrant bien qu'il pensait à des choses, quand enfin, il posa ses mains sur la taille de l'anglais pour ensuite pencher sa tête sur lui et aller embrasser ses lèvres. Léger quand même, il préférait qu'il ait rincé sa bouche avant, mais non. Tout simplement pour pas se faire mordre la langue. Il glissa ses mains sur son corps remontant doucement pour agripper le collet de sa veste, et la faire descendre de ses épaules d'un geste raide, alors qu'il était contre lui.

- Votre veste est anglaise et reconnaissable à des lieues. Si vous entrez là-dedans Liam on vous étiquettera anglais. Moi à ma tête je suis écossais. Pour le reste je crois que cela va bien passer. Vous voulez que je sauve votre honneur non? Alors vous allez faire ce que je dis.

Il lui retira sa veste puis la laissa tomber dans un coin plus sec et hors de vu, alors il se montrait plus entreprenant en insinuant une jambe entre les siennes. Puis après un sourire, il glissa sa main dans ses cheveux pour les mêler davantage.

- Là vous commencez à être potable. Alors vous allez juste rester près de moi et vous faire discret, je m'occupe du reste.

Il glissa son bras derrière ses épaules pour le garder contre lui, comme un frère et tous les deux entrèrent à l'intérieur de l'auberge. Jetant un rapide coup d'oeil, il vit des anglais à une table qui mangeaient. Après d'être dévisagé mutuellement, Loic alla au comptoir et demanda un chambre, il paya de sa poche alors qu'on lui remit la clé et qu'on lui assurait d'un hochement de tête qu'il serait loin des anglais.

Alors il traversa la salle sous les remarques obscènes puis monta à l'étage et ouvrit la porte du fond. Une fois entré, il libéra Liam de sa prise et verrouilla derrière lui, plus sur.

Liam se sentit stupide mais il avait vite comprit qu’il ne pourrait rien faire sans Loïc.
Rester ici et passer la nuit dehors, au risque qu’un anglais passe et le reconnaisse ? Ou bien tenter d’entrer dans cette maudite auberge, devant les soldats anglais qui étaient sûrement là et qui se moqueraient en voyant l’état du jeune homme ? Non, tout mais pas ça ! Son honneur était toute sa vie, et si Liam devait choisir entre la honte devant un homme seul, ou bien la honte devant ses soldats, et bien il préférait encore s’humilier devant Loïc !

Heureusement ce dernier ne se fit pas prier et il revint aussitôt, s’approchant de lui avec sa démarche féline et souple. Il le colla soudain, et Liam fronça les soucils mais il n’eut pas le temps de répliquer quoi que ce soit que l’écossais capturait déjà ses lèvres pour un petit baiser plutôt chaste qui lui laissait un étrange goût amer…
Il se maudit de désirer que Loïc approfondisse son baiser ! Bon sang, c’était un écossais ! Mignon certes mais un écossais avant tout !

Il creusa légèrement les reins quand la main de Loïc se glissa sur ses vêtements, le faisant frissonner. Son regard noir ne quittait pas Loïc d’un centimètre, le défiant d’aller plus loin, même si au fond de lui, Liam en mourait d’envie.
Sa veste lui fut retirée rapidement à sa plus grande surprise et quand Loïc, se montrant tout d’un coup drôlement autoritaire, lui dit de suivre ses ordres, il perdit son regard noir et hocha la tête en silence, soudain bien décidé à obéir.

Il sursauta quand la jambe de l’écossais vint se glisser entre les siennes et alors qu’il voulut s’écarter, la grande main de son compagnon vint ébouriffer ses cheveux. Il apprécia malgré les circonstances cette caresses un peu rude et un petit sourire naquit sur ses lèvres.

« D’accord, je vous promet de faire de mon mieux…. »

Et c’est ce qu’il fit, devenant soudain très docile avec son compagnon qu’il avait pourtant insulté et repoussé à peine plus tôt.
Loïc se débrouilla extrêmement bien, n’attirant pas les regards ni les soupçons, et conduisit rapidement Liam jusqu’à une petite chambre simple mais coquette et surtout confortable.

Son bras libéra aussitôt Liam qui en regretta presque la chaleur et celui-ci, l’esprit un peu embrumé par l’alcool, se dirigea vers le petit miroir pendu au mur de la chambre, devant lequel une petite bassine remplie d’eau attendait, posée sur une commode en bois. Liam s’aspergea aussitôt le visage, se débarbouillant avec soin afin d’essayer de chasser les derniers vestiges d’alcool sur son visage.
Puis il attrapa la petite serviette posées à côté et s’essuya la figure avant de se retourner vers Loïc en soupirant :

« Merci beaucoup, sans vous je crois que je serais resté dehors… Je vais vous payer, comme promis. Vous préférez des pièces écossaises ou anglaises ? » dit-il en ouvrant la bourse qu’il avait à la ceinture.