De la qualité des panoramas

Il faisait beau et chaud. Si vous n'étiez pas doué avec les ontrepétries, vous auriez annoncé qu'il faisait chaud et beau. Néanmoins alors que le soleil brillait sans discontinuer sur la ville, un humain continuait d'explorer la cité. Il estimait qu'à cette heure, il connaissait à peu près toutes les grndes artères et un bon quart de la ville ne pouvait plus rien lui apprendre. Il était posté là à cette heure, à l'ombre d'un grand immeuble. La chaleur devenait insoutenable et le peu de vent qui prodiguait encore un peu de fraîcheur venait de s'éteindre comme une luciole à la fin de sa vie. L'humain déboutonna la totalité de sa chemise. Tant pis pour les 'désirs' de sa maîtresse. Il avait trop chaud. Le collier de cuir noir qu'il portait autour du cou rompait maintenant avec la blancheur de sa chemise et celle un peu moins blanche de sa peau. Il fallait avouer qu'à force de se trimballer dans la ville, il avait un peu bronzé. Il avait même attrapé quelques coups de soleil dont un sur le bras droit qui le faisait assez souffrir. Bon, il fallait rester dans les bonnes proportions : en comparaison avec d'autres... choses qui lui étaient tombées sur la tête -ou ailleurs. Il avala sa salive et se decida à repartir.

Ses pas le conduisirent devant la piscine muniscipale de la ville. Il ne remarqua pas tout de suite qu'il s'agissait de ça. Ce fut tout d'abord une énorme file d'attente qui attira son attention. Il la dépassa se demandant ce que c'était et eut un sourire lorsqu'il vit enfin l'entrée. C'était vrai qu'un bon bain à cette heure ci devait être bien agréable. Amadäus s'éloigna de l'entrée. De une, il n'avait pas envie d'attendre tout ce temps, de deux il n'avait pas d'argent pour payer l'enrtée. Comme ça, cela résolvait le problème, il devait se résigner. Il reprit son chemin et là tomba devant une autre entrée, plus discrète mais nettement plus décorée et riche d'ornements. Il s'approcha et vit qu'il était là aux bassins de la ville. De part leurs natures, les deux bâtiments se jouxtait mais l'un était bondé de types qui se marchaient les uns sur les autres dans une atmosphère chlorée et artificielle tandis que l'autre était paisible, calme et réservée aux riches personnes qui pouvaient se permettre de payer l'entrée. En effet, au prix de celle-ci ce n'était pas n'importe qui pouvait rentrer. Et lui le pouvait encore moins. Il s'aprocha et s'amusa à regarder la grille des tarifs et des prestations, un grand sourire aux lèvres.

La chaleur...Kaname ne l'appréciait pas beaucoup, et en plus si celle si était vraiment écrasante. Il ne savait pas comment occuper sa journée, et le fait qu'il fasse chaud l'agaçait du plus haut point. Il voulait se reposer, être au calme, être dans un endroit frais. Malgré son envie, aucun lieu ne lui venait à l'esprit et le peu de vent lui faisait du bien, mais une fois ce dernier partit, il se sentit frustré. Non content d'avoir perdu le peu de fraicheur, il se reposa dans un coin d'ombre qu'il trouva. Tandis qu'il se reposait il réfléchissait toujours à ce lieu, cet endroit qu'il pourrait appeler "Eden" juste le temps que la chaleur s'en aille. Il soupira bien fort en respirant assez rapidement à cause de la température. Alors qu'il était plongé dans ses pensées, une idée lui traversa l'esprit. Pourquoi il ne changerait pas de vêtements pour se sentir plus à l'aise ? C'était une idée qui l'intéressait, mais il y renonça bien rapidement car ses blessures qu'il ne voulait pas montrer seraient visible, et ceci ne lui donna pas l'envie. Ouvrir sa chemise ? Pourquoi pas, mais il ne le fit pas. Il ne croyais pas que ceci allait changer grand chose. Il finit par se lever quand l'idée d'aller dans une piscine ou des bassins lui fit plaisir. Il finit donc par partir en direction de ce lieu, qu'il espérait calme et rafraichissant, même si la première option n'allait pas être au rendez-vous.

Arrivant enfin devant ce qu'il espérait, il vit l'objet de son désir. Malheureusement, la file d'attente ne lui donna pas envie d'attendre 3 heures pour rentrer, rien faire, et repartir 5 minutes après. Et surtout, dépenser de l'argent pour si peu. Argent qui lui servirait à autre chose cela dit. Il retourne sur ses pas quand il vit une autre entrée. Chose qu'il n'avait pas remarqué à son arrivée. Il s'en approcha pour voir de plus près de quoi cela sagissait. Il resta stoïque devant l'édifice qui se présentait à lui. Les mots lui traversant l'esprit devaient être "Plus calme" ou "Plus agréable" sachant qu'il n'y avait personne qui se bousculait devant l'entrée. Ni brouhaha, ni gamins qui braillaient, parents qui s'énervaient du à l'impatience.

C'est alors que ses pieds le conduisirent au niveau des tarifs. En voyant les prix présentés, ceux-ci lui paraissaient exorbitants, mais il allait bien dépenser ce qu'il fallait juste pour se sentir au frais. Maintenant plus aucune question lui traversait l'esprit. Mis à part qui pouvait être cet homme avec un sourir aux lèvres, qui attira son attention pendant un instant.

Un autre passant s'approcha. Lui aussi avait l'air suffoqué par la chaleur. Il s'approcha de la grille des tarifs et Amadäus s'écarta un peu pour qu'il puisse voir à son tour. Il continua à lire la feuille plastifiée, ses lèvres bougeant parfois au rythme des mots qu'il lisait. Il sentit le regard du passant sur lui et le regarda. Il croisia son regard. Amadäus se redressa un peu et le regarda :

"Vous me regardez ? je sais ! Vous comptez m'offrir la place pour entrer là dedans en échange d'un peu de conversation ?"

Il se retourna vers la grille des tarifs et lu :

"Quoique j'imagine qu'on en a pas besoin pour un 'sauna aux essences de pin' il doit faire si chaud à l'intérieur qu'on doit y cuire. Surtout quand ça coute ce prix là. Z'avez vu ?"

Il laissa ses yeux contempler un peu plus longtemps la feuille et reprit :

"Jacuzzi raffraichissant aux oligo éléments de l'antartique. Qu'est ce que ça doit être bien, n'empêche ! Pas comme cette bouilloire qui nous sert de ville !"

L'esclave au collier de cuir se retourna vers son interlocuteur pendant que derrière eux, d'autres personnes rentraient dans la place.

"Ma proposition tient toujours, si vous voulez un peu de compagnie... !"

Quand l'homme se décala pour que Kaname puisse mieux voir l'affiche, ce dernier s'approcha un peu plus. Il avait toujours les yeux sur la personne à côté de lui tandis que d'autres personnes entraient, et une fois cette phrase prononcée, Kaname tourna la tête vers l'affiche tout en répondant calmement.

"Je hais les saunas. Déjà que je déteste cette chaleur et que c'est un miracle de trouver un endroit rafraichissant ici, ce n'est pas pour m'enfermer dans une pièce de 3m² pour crever de chaud. De plus je n'ai pas envie de finir en rôti."

Tandis que l'homme inspectait toujours l'affiche, Kaname sortit un portefeuille de sa poche pour voir combien il avait sur lui. Alors qu'il faisait un commentaire sur le jacuzzi, l'hybride regardait combien il avait sur lui. Il jeta un oeil sur les prix, puis sur son argent. Il le rangea puis tira l'homme par le bras. La proposition de ce dernier lui donna l'envie d'y aller avec lui.

"Bien, va pour un jacuzzi alors. Un peu de compagnie ne me fera pas de mal, surtout dans un endroit comme celui-ci. De plus, il m'a l'air pas mal. Et c'est moi qui invite."

Kaname entra donc à l'intérieur, le tirant toujours par le bras, et paya donc les entrées pour eux deux. Il semblait enthousiaste à cette idée. Sa main toujours accroché au membre de l'autre homme, l'hybride les conduit tous deux dans le jacuzzi.

*C'est moi qui invite ? Bin heureusement, parce que j'ai pas de fric, moi !*

Il fallait dire que la Prïam avait son grain mais n'était pas folle sur tous les points. Il se laissa prendre la main par ce type -fortuné, il fallait bien l'avouer- et entraîner finalement dans le bâtiment. Il en fallu moins de temps pour le dire pour qu'il se retrouve dans l'eau bouillonante et agréablement fraîche du bain. Le passage dans le vestiaire avait été des plus expresses à tel point qu'Amadäus se souvint surtout s'être inquiété pour son costume. Costume de bain également mais comme quoi le prix exhorbitant des bains de la ville avait plein d'avantages, il y avait aussi une foule de serviettes à disposition des deux hommes. Ce fut donc une serviette autour de la taille que l'humain profita pendant quelques instants de silence sa présence en ses lieux. Et sa chance également. Jamais il n'aurait cru que fonctionner ainsi au culot aurait pu le faire entrer dans cet endroit hautement select de la ville. A moins qu'il ne fut tombé sur un pigeon complet. Il haussa les épaules en pensant que de toute façon, sa partie du contat lui permettrait de déterminer cela. Il porta ses doigts mouillés sous son collier pour se rafraîchir également et resta quelques instants à contempler le ciel.

Puis il se redressa et se décida à honorer sa partie du contrat. Il étaient tous les deux bien plus frais qu'il y avaient quelques instants. Et donc aptes à la causette.

"Et bien, avant tout chose, je me dois de vous remercier pour votre générosité, monsieur. Je crois que sans vous je serais toujours dehors a regarder de loin les chanceux qui pouvent se tremper comme nous le faisons en ce moment. Mais je crois que je ne me suis pas présenté : Herr Amadäus Weisser."

Il tendit une main trempée à son interlocuteur. La situation pouvait paraître comique et l'était plutôt. D'ailleurs cela arracha sans aucun mal un sourire à l'esclave qui se comportait comme un libre par pure fierté.

"Par ailleurs, je ne crois pas à la destinée. Quel est donc le heureux hasard qui vous a fait apparaître sur mon chemin ?"

Ce ne fut qu'un passage éclair par les vestiaires, mais Kaname regardait tout ce qui l'entourait. Il mit également une serviette autour de sa taille, sans faire attention aux blessures de son corps. Il pénétra alors dans l'eau. Elle lui faisait le plus grand bien. Kaname était content d'être au frais et il se fichait du reste. Le frais, le calme, et de la compagnie, c'était cela qu'il voulait.

Les mots que prononça l'homme fit rie l'hybride. Se faire appeler "Monsieur" est une chose qu'il n'avait pas apprécié pour deux sous. Mais bon, il fallait qu'il s'y habitue. Il écoutait une à une les paroles de cet homme, d' Amadäus. Ce nom lui parut bien étrange mais cette pensée s'envola une fois arrivée dans son esprit.

La main que lui présenta Amadäus, Kaname la serra sans aucune gêne, et le plus naturellement du monde. Il pourrait peut-être s'en faire un "Ami" sans avoir rien d'autre derrière la tête. Cela changerait des habitudes de l'hybride et ça ne serait pas plus mal. Un court silence dura, et il finit enfin par décrocher quelques mots.

"Ca me fait plaisir de payer pour toi. quand je veux de la compagnie je n'hésite pas à dépenser...Enfin bref. Appelle-moi Kaname. Le "Monsieur" c'est pas ce que je préfère. Et l'histoire de la destinée...Je n'y crois pas du tout. Le destin, le hasard, la chance, je n'y crois pas."

Une main mouillée sur une autre. Les deux se serrèrent dans un commun accord avant de retomber dans l’eau. Du moins pour celle de l’humain. Amadäus attendait une réponse mais rien ne vint. Il se demanda s’il l’autre n’était pas pas très bavard de nature. Auquel cas, il aurait fait une excellente affaire. Il aurait eu le beurre et l’argent du beurre. Il était en train de se dire cela lorsque l’autre reprit.

L’humain se sentit un peu mal à l’aise quand l’autre parla de payer pour avoir de la compagnie. Il se demandait bien qui il pouvait être. Pourquoi, au prix où il avait payé ce petit divertissment, il ne pouvait s’offrir un esclave pour avoir de la « compagnie » ? a moins qu’il ne fut fervent défenseur de la liberté, qu’il ait l’habitude des gigolos ou encore… Amadäus secoua la tête, s’interrompant dans ses pensées, projetant de fines gouttelettes d’eau fraîche aux alentours. Il pouvait y avoir mille et une raisons diverses et variées pour expliquer ceci et cela.

« Okay, Je ne vous donnerais pas du ‘monsieur’ Kaname. Dans un sens, je dois avouer que je préfère également cette façon de faire. »

L’humain posa également un instant. Il décolla le dos du bord du bassin vainquant l’adhérence de sa peau contre le carrelage et se passa un peu d’eau dans le dos. Sa main s’arrêta un instant sur la cicatrice du fer rouge faite il y avait bien longtemps. Il haïssait cette marque, ce symbole. Il se demandait par ailleurs quelle était la signification de la croix qu’il avait aperçue sur le torse de ce type. Il demanderait. Plus tard : pour l’instant, il avait une autre question. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pseudo philosophé avec qui que ce fut. La dernière avait été à son arrivée dans la baraque de sa maîtresse.

«Donc, Kaname, vous ne croyez ni dans le destin ni dans le hasard. Mais alors, comment voyez-vous que les choses arrivent en ce bas monde ? Si les évènements ne sont ni écrits par le destin et n’arrivent pas non plus par hasard, comment sont-ils décidés ? »

L’esclave se recula sans quitter le libre du regard. Il posa à nouveau son dos contre la paroi et étendit les bras sur le rebord du jacuzzi.

Quand l'homme se décolla du rebord pour se passer de l'eau dans le dos, Kaname le regarde faire sans le quitter des yeux. Il écouta sa remarque et ses question sans dire un seul mot. Tandis qu'Amadäus se remit contre la paroi et étendait ses bras, Kaname détourna son regard et se décala de quelques centimètres sur le côté histoire d'être un peu plus disposé pour lui parler. Il n'aimait pas vraiment discuter avec une personne alors qu'il était à côté de lui. L'hybride le regarda alors et répondit à son interlocuteur.

"C'est exact, je ne crois pas au hasard ni au destin. Quant aux choses qui arrivent en ce bas monde, je pense plutôt qu'elles arrivent à causes de successions d'évènements fais par les êtres vivants. Les évènements en question...hm...Je ne pense pas qu'ils soient écrits. Je pense que le destin a déjà peut-être une partie d'écrite mais certains d'entres nous décident de ne pas suivre cette voie et de choisir d'autres chemins plus difficiles ou plus simples. De plus pour la décision je n'en ai pas la moindre idée."

Kaname venait de déballer ce qu'il pensait sur la question. Après si il fallait approfondir ce sujet il allait le faire sans aucune gêne et sans refuser. Cela faisait longtemps qu'il avait eu une discution assez sérieuse, mais il n'avait pas encore abordé le sujet du destin, de la chance, du hasard.

L'hybride s'étira sans faire de manière puis croisa les bras et s'enfonça un peu plus dans l'eau. Scrutant toujours son interlocuteur, il se passa un peu d'eau sur le torse, en espérant que la peau de ce dernier n'allait pas se coller à celle de ses bras, pour enfin remettre ceux-ci comme ils étaient. Ne quittant toujours pas son interlocuteur, il finit par reprendre la parole.

"En fait je pense que la décision vient de nous-même. De notre subconscient, ou de notre ego. Je ne pourrais pas te dire, je n'ai vraiment vraiment d'avis là dessus. En parlant d'avis, quelle opinion as-tu sur la question ? Je te donne mon avis, mais j'aimerai aussi entendre le tiens."