Il y a un début à tout

Humiliation. C'était le sentiment dominant. Une humiliation complète et totale. Heureusement pour lui, Amadäus ne rougissait pas. Au contraire, il était blême de fureur, de râge et evidemment de honte. Le matin, il avait été amené ici comme un vulgaire meuble. Son ancien "propriétaire" avait discutaillé avec deux ou trois marchands avant d'en trouver un qui accepte apparemment de bien vouloir le vendre. Un esclave fugueur et marqué n'était pas au meilleur de sa cotation et n'avait que peu de chances, habituellement, d'être vendu.

Amadäus aurait pourtant préféré tout sauf cette humiliation. A peine son ancien maître parti, le marchand était venu le voir, l'avait à moitié assommé avant de lui ordonner à retirer ses vêtements et de l'attacher les bras tels qu'Amadäus aurait préféré être deux fois manchot plutôt que de subir cette douleur qui lui tiraillait jusque dans les poumons. Il n'entendait encore que trop bien le marchand expliquer à une angelette les rouages du métier : 'Tu vois avec les rebelles et surtout les rebelles humains, ce qu'il faut c'est les dégoûter de toi, comme ça, ils en ont tellement marre qu'ils font tout ce qu'ils peuvent pour être acheté par quelqu'un d'autre. De toute façon, les humains sont comme les animaux, ils ne marchent que comme ça !'. Amadäus avait dû protester d'une manière ou d'une autre après avoir entendu cela et s'en était tiré avec trois coup de pied dans les côtes.

Il n'empêchait que ce type ventripotent et graisseux avait raison, Amadäus n'avait envie que d'une chose, c'était de partir d'ici -mais libre. Le jeune homme réfléchissait, déconnectant son esprit avec la réalité des choses, afin de trouver un moyen de s'en aller, de s'échapper. Il fut ramené immédiatement à la réalité lorsqu'il sentit qu'on lui tâtait les muscles comme on tapait sur la croupe d'un cheval. Amadäus essaya de protester mais son exclamation fut avorté lorsque le type commença à lui ouvrir la bouche pour lui regarder la dentition :

"Mmmh, il lui manque une molaire à celui-là.
-Mais cela ne change rien, monsieur, il lui reste encore toutes ses autres dents. Allez, je vais être beau joueur, je vous fais une ristourne.
-Mmouais, je suis pas convaincu. Eh ! Mais il est passé au fer !
-Une erreur de jeunesse, honorable client. Depuis, il est tout à fait docile.
-Non, désolé, cela ne m'interresse pas. Au revoir.
-Toi !"

Le marchand s'était tourné l'air menaçant vers Amadäus pendant que l'autre allait voir ailleurs. Amadäus essaya vainement de reculer pour éviter les foudres -aussi bien au sens propre qu'au figuré - de l'ange marchand. Dans un éclair de lucidité, juste avant de tomber à genoux, le souffle court, le jeune homme comprit la tactique du marchand : tout plutôt que de rester ici.

Jun se sentait étrangement énervée au jour d'aujourd'hui. Pourquoi ? La raison était on ne peut plus simple...son dernier jouet avait cassé ! Elle avait enfin réussit à dompter ce dernier, qu'il s'était cassé ! Marchandise de pacotille ! Elle voulait du solide cette fois-ci, d'où la raison pour laquelle la jeune femme marchait en direction du Sero. Ce magasin vendait habituellement des esclaves de bonnes qualités, mais certains se trouvaient être bas de gamme selon Jun.
M'enfin, son dernier esclave en date se trouvait être une jeune fille appartenant à la race des anges....hum, elle serait bien intéréssé par un mâle d'une race entre humain et démon....mais il lui faudrait un jouet solide !

C'est plongée dans de telles pensées que la jeune femme passa la porte de cet étrange magasin, si peu commun. Immédiatement, un vendeur s'approcha d'elle et commença à lui parler. Un pauvre petit angelot qui commençait sérieusement à lui taper sur le système. Il pensait bien vendre en parlant tout le temps, sans même demandé avis à son client ? Non mais je vous jure...perdant son sang froid, la jeune femme fussilla du regard le malheureux et lui lança :

"Je suis à la recherche d'un mâle...il me le faudrait robuste, qu'importe sa race...tant que ce n'est pas un ange. J'aime diversifié mes choix."

A l'entente des mots de Jun, dit d'une voix polaire et sans la moindre place au commentaire, l'ange pâlit. Il avait déjà eu affaire à cette cliente il y a plusieurs mois...et il savait à quel point elle pouvait être exigente et capricieuse. Une démone dans toute sa splendeur, on pourrait même la qualifier de monstre parfois ! Mais bon....elle aimait cette sensation la jeune femme, aussi, reprit-elle :

"Tu n'as donc rien à me proposer ?
- Euh, bien sûr...suivez moi je vous prit..."

Marchant calmement, on pouvait voir certains esclaves en cages, d'autre attaché au mur par les poignets. Certains avaient le regard vide, sans la moindre flamme. Trop soumit...

"Nous avons ce jeune homme. Robuste, un hybride. Il est arrivé hier dans la soirée."

Observant de plus prés le spécimen, elle ne trouva pas la petite flamme dans le regard....la flamme qui laissait penser qu'il ne serait pas aisé de le dominer....elle aimait qu'on lui résiste, pour mieux briser les espoirs de liberté, et mieux posséder...une folle quoi !
C'est alors que son regard apperçut un autre corps. Un homme possédant une carure assez dévellopé. Il devait être légérement plus grand qu'elle, et on ressentait une étrange aura de détermination et d'intelligence autour de lui.
Son sourire s'agrandit...elle avait peut-être trouvé son nouveau jouet...

"Et celui-là ? Qu'en est-il ?"

Alertez, le vendeur tourna son regard dans la direction des yeux de la démone. Il pâlit légérement à la vue du dit spécimen...et fronça les sourcils avant de répondre :

"C'est un humain, il vient tout juste d'arriver.
- Il m'a l'air robuste...tiens, ne serait-il pas marqué ?
- Et bien...oui. Il a autrefois était un rebelle, mais il est docile à présent !
- Docile ? Allons voir ça de plus prêt..."

La jeune démone délaissa le vendeur et l'autre esclave, pour arriver devant l'autre jeune homme. Il devait avoir entre une vingtaine et une trentaine d'année. Son regard transperçé une pointe de je ne sais quoi, qui intriguait Jun. Un corps bien musclé, une chevelure soyeuse...d'ailleurs, il était étrange de constater qu'elle virait sur le blanc, malgré son blond pur...et la pâleur de son corps...il lui était assez semblable physiquement.
Après tout, n'était pas pâle comme la mort ? Si...et elle aussi avez des cheveux d'une couleur blanche-argenté...une similitude qui l'amusait d'autant plus.
Glissant ses doigts fin sous le menton de l'homme, elle ancra ses yeux gris-bleu dans ceux de l'esclave avant de lui dire...d'une voix suave et sensuelle, une voix digne des ruisseaux de l'éveil :

"As-tu un nom, esclave ?"

Amadäus attendait. De toute façon, il ne pouvait faire grand chose d'autre, à part essayer de trouver une postion un peu plus confortable pour lui, mais en vain. Il regardait d'un oeil plus ou moins indifférent et plus ou moins rageur, l'ange en train d'essayer de refourguer sa "marchandise." Amadäus ferma un instant les yeux essayant de penser à autre chose pendant un instant. Il les rouvrit cependant presque immédiatement, le dos parcouru par un étrange frisson de haine. Les yeux ecore flamboyant de rage, il leva la tête d'un air fier et croisa Ses yeux. La fille qui était avec le négociant, il y avait à peine quelques instant se trouvait juste devant lui et le toisait.

Leurs regards se croisèrent un instant, un fugace instant où il lui sembla que chacun essayait de sonder l'âme de l'autre. Puis l'oeil du jeune homme fut attiré par le marchand qui gesticulait derrière la fille. Celui emettait des gestes et des mimiques incompréhensible mais Amadäus conmprit sans aucune difficulté le message : il avait intérêt à se montrer sous son meilleur jour s'il ne voulait pas subir une nouvelle fois sa colère. Cette pensée, cette constatation de son impuissance face à ce tas de graisse rendit le jeune homme tremblant de fureur. Et lorsqu'il sentit des doigts se glisser sous son menton, il ne réfléchit plus. Son regard s'enflamma de la haine qu'il avait également pour tous les anges et les démons et tout en reculant la tête pour échapper au contact de ses doigts, il répondit à la question posée par une voix dure et sans pitié :

"Pas pour les démons !"

Ce fut à ces paroles, qu'il se demanda de quelle race elle était. Si c'était une ange, il aurait l'air bien stupide. Alors il essaya de vérifier discrètement juste avant de replonger son regard dans le sien, plus comme un défi que par amour de la beauté de ses prunelles. Pourtant dans la dixième de seconde où il avait laissé son regard s'attarder sur l'acquéreur potentiel, il n'avait absolument pas pu distinguer qui elle était. Elle était bien foutu et n'avait pas apercu ses ailes dans son dos. Bon de toute façon, ce qui était fait était fait et cela ne changerait rien au regard haineux qu'il lui lança.

Des prunelles de haine...des yeux flamboyants qui étincelent d'une rage peu commune. Un ancien rebelle ? Foutaise ! Cet homme était encore un rebelle...et cela était pour le plus plaisir de notre démone à l'esprit retor et peu commun.
L'ange derrière elle semblait outré du comportement de l'esclave, alors que Jun, elle, s'en amusait. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas trouvé un jouet à l'esprit libre...un jouet qui durerait probablement un bon moment. Oui, elle était heureuse la folle ! Avec l'étrange intonnation de sa voix, la démone répondit...un petit sourire en coin laissant voir qu'elle apréciait la verve de l'esclave...

"Pas pour les démons ? Intéréssant...je pourrais donc te nommer..."

Le nommer...je craint le pire pour cet humain. Jun n'est pas réellement dangereuse, enfin, si, mais disons qu'elle aime bien trop jouer pour tuer simplement. Oui...si cet humain devait mourir, elle le tuerait, après l'avoir brisé.
Mais bon, sa main quitta le menton du rebelle, pour se glisser sous le sien. Elle donnait une impression pensante, avant de déclarer :

"Hum...j'hésite entre Médort et Pakun...lequel préféres-tu ?"

Plus de doute, elle allait le prendre ! Il avait réussit avec son esprit revéche à se faire apprécier de la démone. Oui...un humain pourrait être distrayant...et au pire des cas, elle emploierait son don, pour manipuler l'esprit de cet homme et obtenir ce qu'elle désirait. Cependant, la patience faisait partit de ses qualités, et elle mettra en oeuvre tout ses moyens pour obtenir de son nouvel esclave, ce qu'elle désirait clairement, et simplement.
Dans un signe envers le vendeur, la jeune femme reprit, quittant le ton sensuel et amusé de sa voix, pour un plus rude...plus glaciale...

"Je le prend
- Vous...vous le prenez ?
- Oui, cela te poserait-il un problème ?
- Bien sûr que non...
- Dans ce cas, combien coûte-t-il ?
- Euh....500 pièces madame..."

D'un mouvement lent et sans le moindre ennui, Jun sortit les piéces et les jeta au nez du vendeur. Elle n'allait pas se souiller avec une telle laideur, et encore moins avec un ange ne sachant aligné deux mots ! C'était une chose qu'elle n'appréciait définitivement pas : l'incompétence.
Alors qu'elle observait l'esclave, le vendeur ramassait les piéces...et, une fois cela fait, il détacha les chaînes retenant le prisonnier. Se penchant vers l'homme, elle glissa son index de l'oreille à la jugulaire de son nouveau jeu...avant de lui dire :

"Tu es à moi...et ne compte pas t'enfuir, où tu en perdras jusqu'à ton libre arbitre..."

Oui...s'il comptait s'enfuir, elle utiliserait son don, quitte à se bousiller un peu plus la santé ! Après tout...en faire un jouet obéissant serait marrant, mais la lasserait bien vite...un légume ne vaut rien s'il ne posséde plus son âme ni son venin...
Se redressant, elle se retourna vers le vendeur et lui offrit quelques pièces suplémentaire. Gardant toujours un oeil sur son esclave, qui devait se remettre de la position peu confortable, le vendeur revint avec un collier...
Ce dernier était fait de cuir, et possédait un dessin tribal sur tout le long. S'en emparant, la démone prit le cou de son esclave entre ses doigt fins et lui apposa le collier...

"Med... ?"

Amadäus ne put balbutier que la première syllabe, le souffle coupé et la bouche maintenant bée face à la réponse qu'elle lui avait donné. Il s'était attendu à tout sauf à ça. La surprise avait supplanté la rage instantanément. Après une seconde infinie de surprise où son cerveau essaya d'enregistrer la réponse, il pensa à refermer la bouche, détourna les yeux et la tête et se mit à réfléchir. Bien sur, un esclave. Elle pouvait tout aussi bien changer son nom qu'autre chose. C'était son droit. Etait-il pourtant tactique de lui donner son vrai nom ? Si jamais il réussissait à s'en aller, demander "Médor" était plus avantageux pour lui. Quoique... Il suffirait de donner sa photo aux autorités.

Cependant, elle sembla se retourner vers le marchand. Amadäus en fut soulagé. Il n'aurait pas à répondre à cette question. Elle s'en irait fâchée, le marchand lui décocherait une taloche et puis tout se passerait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais, pour la deuxième fois en l'espace de deux minutes, le jeune homme ouvrit de grands yeux ronds. Ses mots résonnaient à ses oreilles avec, en prime, de l'écho dans son crâne, "Je le prends. Je le prends. Je le prends. Je le prends."Amadäus leva la tête pour regarder enfin celle qui serait son maître. Elle se trouvait dans une posture suffisante et certaine de sa supériorité, à parler au vendeur sans le regarder, à le regarder lui, son futur esclave.

Amadäus eut un sourire mesquin et furtif en voyant le marchand se ramasser les pièces en pleine figure. Celui-ci les ramassa tout en disant :

"Je le détache et je vous apporte ses papiers tout de suite, madame."

Amadäus se pencha légèrement en avant pour le laisser enlever les chaînes. Ceci fait, pendant que le vendeur repartait, le jeune homme ramena douloureusement ses bras devant lui et se massa les épaules en tirant une grimace de douleur. Puis se rappelant subitement qu'il n'avait toujours pas de vêtements, il plaça ses mains pudiquement alors que sa maîtresse désormais se penchait vers lui. Son libre arbitre ? Intrigué mais pas vraiment effrayé par ce qu'il considérait comme une menace vaine et impossible à réaliser, il releva la tête, la tournant un peu sur le côté, haussant les sourcils et demanda :

"Vraiment ? Mon libre arbitre ? Et... le cas échéant, comment compteriez vous mettre cette... hypothèse à exécution ?"

Le vendeur arriva cependant tenant entre les mains une liasse de papiers et énonçant et expliquant en montrant du doigt :

"Bien. Alors, vous avez ici son certificat de naissance, avec son nom complet : Amadäus Kunz Ludwig Weisser. Son carnet de santé. Alors, il est à jour dans ses vaccins. Aucun problème pour le BCG, la vaccination antitétanique, antipoliomyélite et antidiphtérique. On lui a fait la rage, la grippe et l'hépatite aussi. Pas de problème de ce côté, il est passé chez le vétau y'a pas longtemps. Par contre, je vous conseille de faire attention la loi va peut-être changer, il faudra sûrement le faire pucer ou tatouer dans deux, trois mois. D'ici là, c'est facultatif. Et enfin. Le pedigree. Voilà Madame. Désirez vous autre chose ?"

Amadäus était bouillant de rage après avoir entendu ce type libidineux. A tel point qu'il ne comprit pas les paroles de la fille et qu'il ne sut pourquoi ce vendeur était reparti à moitié en courant. L'esclave était blême de rage et tremblait de fureur. On lui en aurait laissé l'occasion, il aurait étripé le marchand sans aucune hésitation, à mains nues et avec le sourire. Il aurait même chanté l'Hymne de la ville pendant le travail. Non mais ! Il n'était pas un animal ! C'était un homme ! Cependant, Amadäus ferma un instant les yeux sous un reste de douleur dans son bras. Préoccupé par la gêne portant le bras gauche à masser le droit, il ne vit ni n'entendit revenir le marchand pas plus qu'il ne sentit la démone s'approcher.

Lorsqu'il sentit le cuir contre son cou, il était trop tard. Il n'eut pas le temps d'ouvrir les yeux ni de se redresser qu'elle avait déjà refermé la serrure. L'espoir fait vivre... Amadäus porta tout de même la main au collier, cherchant des doigts le fermoir pour enlever le signe extérieur et évident de sa condition. Condition qu'il reniait absolument ! Tout en faisant cela, il ne put s'empêcher de crier, non pas une requête mais un ordre :

"Enlevez moi ça !"

Comment le priver de son libre arbitre...elle ne lui avait pas répondu, et assisté à son "réveil" lorsque le collier fut attaché autour de son cou plus à la jeune démone. Cette dernière, toisant de haut son nouveau jouet, déclara d'une voix que l'on prendrai en parlant de la pluie et du beau temps...

"Je te l'ai dit, non ? Je te priverais de ton libre arbitre...la première phase et de te proclamer mien, Amadäus..."

Elle avait prit les papiers de "l'animal"...qui pour elle n'en était guère un. Mais bon, un jouet ne posséde de choix, un animal peut désobéir à son maître alors : les esclaves ne sont pas des animaux mais des objets qu'on achéte et revend, voir qu'on jette quand on se lasse. Douce vision des choses, n'est-ce pas ?
Ancrant son regard dans celui déchaîné de l'humain, elle reprit avec son air aristocratique et ses allures de reine, ses allures supérieurs :

"Bien, estime toi heureux de garder ton identité Amadäus, un jouet banal ne m'intérésse pas."

Voilà, cet homme savait enfin ce qu'il était aux yeux de sa maîtresse. Pour elle, il ne vallait guère mieux qu'une poupée, mais poupée fort utile et apréciable...autant à la vue qu'au toucher.
D'ailleur, elle se fichait de le savoir dans une situation honteuse, après tout, valait-il la peine qu'il cache une aussi belle marchandise ? Hum...il avait l'air gêné tout de même...
Prenant un manteau noir qu'ele avait apporté, assez grand, pour le cas où la tenue de son esclave laisserait à désirer, Jun le lança sur cet humain qui n'avait rien demandé si ce n'est vivre en paix.

"Je doute que sortir dans cette tenue te sied à ravir. Enfile ce manteau, et nous partons."

Il était clair qu'elle n'accepterait aucunement qu'il vienne à se plaindre de sa désicion, qui plus est, elle n'aimait vraiment pas cet ange qui gérait la boutique, et comptait bien quitter ces lieux au plus vite ! Et si elle devait utiliser son don sur l'humain pour le faire obéir, elle le ferait...mais il paierait les conséquences de sa mauvaise humeur...pauvre de lui, car quoiqu'il arrive, il sera dur pour lui d'être tranquille...

Les doigts d'Amadäus recherchait toujours à ouvrir le fermoir mais sans succès. Il ne se calma pas pour autant et chercha discrètement à arracher l'objet de son cou, quitte à se faire mal. Malheureusement le cuir et la serrure valaient le prix pour lesquels elle avait payé : ils ne cédèrent pas. Impuissant et rageur, il leva la tête et regarda la démone qui lui parlait d'un ton badin. Ses paroles ne firent qu'appraitre un sourire méprisant sur le visage d'Amadäus. D'accord, elle était pareil que tous les autres. Elle avait eu beau agrémenter ses propos d'un "première phase", il n'en restait pas moins que c'était du bluff. Il n'avait strictement rien à craindre de ce côté là. Rassénéré, il se redressa inconsciemment, laissant paraître une certaine grandeur. Etrangement, sa maîtresse avait également pris un air supérieur et leurs regards se croisèrent.

Il pouvait sembler à un quelconque observateur de la scène de se trouver face à deux rois, l'un déchu réduit à l'esclavage, l'autre lui ayant pris le pouvoir après un coup d'état réussi. Ce n'était d'ailleurs pas si éloigné de la réalité : durant la guerre, Amadäus avait eu une certain succès, un certain pouvoir qui lui avait valu son titre de "Herr" Weisser. C'est alors que la remarque de la fille lui fit hausser un sourcil goguenard et une lueur inquiète dans le regard pendant un huitième de seconde. Un "jouet" ? Cette fille avait besoin d'un imagier pour apprendre la différence entre un humain et un jouet. Mais Amadäus répliqua :

"Garder mon identité dépendra donc de vous... Mon libre arbitre fait partie intégrante de cette identité. Plus que mon nom !"

Répondre ceci avait plusieurs avantages stratégiques. Non seulement, il la mettait au pied de son incohérence tout en la laissant croire qu'il croyait à cette histoire de libre arbitre. Lui-même avait oublié son sourire méprisant quand elle lui avait expliqué. Soudain, il fut tiré de ses pensée par un manteau qui lui atterrit sur le torse. Surpris, il n'eut pas le temps de le rattrapper et le vêtement tomba à terre. Il se baissa et la ramassa pendant que la fille lui expliqua le programme. Amadäus se vêtit sans aucune réticence, content d'avoir de nouveau un peu de dignité. Même si... Le manteau avait beau être grand, c'était un manteau de fille, qui sentait l'ange... L'ange et le sang. Tout en essayant de ne rien faire paraitre, Amadäus se demanda soudain ce qu'elle voulait faire de lui et la regarda malgré tout avec un air suspicieux. Finalement, il soupira et répondit :

"Il n'y a aucun problème à sortir d'ici."

Puis tout en commençant à se diriger vers la sortie et en boutonnant son manteau, il demanda d'une voix mi-interressée mi-insolente :

"Que voulez vous que je fasse ? Je suis sensé être prof, normalement. Je verrai très bien commencer votre éducation par une leçon de chose..."

Les propos de l'esclave arrivèrent immédiatement à l'oreille de Jun. Garder son libre arbitre, c'est garder son identité ? Elle le savait, cependant, son esclave n'avait pas encore comprit qu'elle était prêtes à sacrifier ce fait dans le cas où il deviendrait bien trop encombrant...Mais elle ne lui déclara aucunement ce fait. Pourquoi ? Tout simplement car elle perdrait l'amusement de lui expliquer tout cela, une fois arrivée chez elle, ou dans un lieu plus calme. Aussi, un regard mystèrieux et le sourire qui va avec furent l'unique réponse à la phrase de cet homme.

La démone était à présent prés de la porte, tout comme ce mâle farouche, prés à en découdre. Le vendeur semblait craintif...peut-être justement dans la prestance et le fait que ni l'un, ni l'autre, ne voulait céder sa place et son pouvoir à l'autre...cela devait étonné. Habituellement, même lorsqu'ils ont du caractère, les esclaves font profil bas. mais cet homme, cet homme agissait comme un égal vis à vis de la démone, allant au-delà de toute pensée rationnelle.
Un simple sourire en coin répondit à son affirmation. Il voulait partir ? C'était parfait : elle aussi ! Au moins, s'ils arrivaient à s'entendre sur certain sujet, la cohabitation serait plus aisé...

Alors qu'elle allait ouvrir la porte, l'humain s'adréssa de nouveau à sa noble personne. Un sourcil qui légremment se redresse, un sourire moqueur au coin des lévres. Professeur ? Elle se rappellait le nombre d'entre eux qui avait fuit sa demeure...Elle avait apprit leur savoir, et l'avait retourné ensuite contre eux...qui plus est, elle n'avait aucun scrupule à se servir d'eux pour maitriser son don peu commun ! Un peu plus d'amusement dans sa vie morne et sans but. Voilà pourquoi elle répondit, d'un ton léger et détaché :

"Nous verrons ce que vous pouvez faire une fois que nous aurons déserté ces lieux....l'odeur nauséabonde m'insuporte."

Clair, net et concit. Soit dit au passage, elle ferait bien prendre un bain à cet homme. Pourquoi ? Pour ne plus sentir les effluves de ce lieu peu commun...ses esclaves se devaient d'être irréprochable dans leur physique. Leur comportement ? Il était tellement amusant, et divertisant, pour elle de les voir garder leur esprit de révolte...mais bon, quand cela devient trop banal, elle zappe un peu prés tout.
Quoiqu'il en soit, après les quelques mots, elle ouvrit la porte et quitta les lieux...suivit de son nouveau sujet d'amusement, son jouet, sa propriété privée.

_____

Le quartier chic de la ville...des résidences de grande beauté, des maisons de taille imposante...c'est dans ce quartier que se trouvait la demeure des Prïam. Un peu plus dans le fond du quartier, un portail ouvragé laissait voir une résidence d'une taille imposante. Un ou deux étages ? De l'extérieur, on ne peut le savoir...
Cependant, cette maison est celle où se dirigeait actuellement une jeune démone, et son nouveau bien : Amadäus. Arrivée devant les portes de fer noir, elle ouvrit comme si de rien n'était le passage menant à sa propriété. Laissant passé son esclave, elle le laissa observer la résidence alors qu'elle refermait la porte.

Une fois cela fait, elle repassa devant son esclave et lui fit signe de la suivre. La taille de l'habitation dénoté le luxe et un héritage plutôt conséquent dans les affaires de cette femme peu banale. Se retrouvant devant une porte de chêne où un dessin d'ange déchu était sculpté, cette dernière s'ouvrit. Un pauvre marjodome, plus tout jeune, fit entrer les deux protagnistes. Cet homme était un démon, un démon qui avait toujours travaillé en ces lieux depuis son plus jeune âge. Il était comme une ombre, inexistant aux yeux de Jun.

Quoiqu'il en soit, les deux arrivèrent dans un hall des plus imposant. Le sol était fait de marbre, du marbre qui formait comme un damier, noir et blanc se juxtaposant. Un escalier faisait face à l'entrée, lui aussi de marbre...gris cette fois-ci...comme le reste de l'intérieur. Les divers étagères de l'entrée se trouvait être du chêne dont certains partie était sculpté...oui....les Prïam n'étaient pas la famille la plus pauvre parmi les démons, loin de là. Mais leur richesse n'était rien comparé à celle des plus grand et des plus noble démon.
Alors que le majordome déposait le manteau de sa maîtresse sur un porte, il se retira, deiu seul sait où. A cet instant, Jun se retourna et déclara, un brin de malice dans la voix :

"Bienvenue chez moi, ou plutôt : chez toi. J'espère que tu t'y plaiera cher Amadäus..."

La fin avait été prononcé d'une voix suave, un peu la même que lors de leur rencontre...une voix comme envoûtante.
Cependant, la jeune femme fit signe à l'humain de la suivre. Passant la porte de chêne du coin droit, elle lui présenta le salon. Ce dernier était dans les tons rougeoyants. Un feu crépité dans la cheminée, alors que des tableaux reposait au coeur de ce dernier. Prés du feu se trouvait une table basse, un canapé et deux fauteuils. Une sorte de velour rouge les recouvraient, alors que le bois était plus foncé qu'à la normale.
Quittant les lieux, Jun intima Amadäus à faire de même. Une autre porte reposait du côté gauche, mais Jun lui déclara :

"La salle à manger se trouve là-bas. Une porte méne aux cuisines, qi le besoin se fait sentir, n'hésite pas t'y rendre."

Prenant les escaliers, on put observer qu'il y avait deux étages. C'est au premier que les deux s'arrétrérent. Tournant immédiatement sur la gauche, l'homme pouvait voir qu'ici aussi, la couleur dominante était le rouge. Un tapis luxueux, couleur de sang. Des meubles, toujours de bois. Cela changeait du marbre...mais bon, c'était bien plus agréable et "conviviale".
Arrivée devant une porte, Jun l'ouvrit. C'est alors qu'Amadäus put voir une chambre. Cette dernière était sobre...dans les tons pâles, le blanc et le beige se mariant au bois simple. Un lit deux places à baldaquin se trouvait au centre, et deux portes s'y trouvait.

"Voici ta chambre, la mienne est à l'opposé. Tu trouveras des vêtements, masculin, dans le placard...il devrait y avoir ta taille." dit-elle en lui montrant l'une des portes.

Ensuite, se déplaçant vers la seconde porte elle reprit :

"Voici ta salle d'eau, je ne veux aucunement d'un esclave qui ne sait être élégant..."

De début à la fin, le ton de sa voix était calme et posé. Un ton maitrisé, le genre de ton que l'on obtient après des années et des années d'entraînement et de pratique.
La Salle d'eau se trouvait être de marbre blanc et gris. Une baignoire se trouvait en son centre...et divers produits reposait en ce lieu. Sur une étagére murale reposait des serviettes...et un peignoir blanc reposait au derrière de la porte de chêne.

"Cela te convient-il ?"

Amadäus marchait aux côtés de la démone sans rien dire. De toute façon, que dire ? De temps à autre, il sursautait lorsqu'il marchait sur un morceau de verre ou un caillou plus pointu que les autres. Ce fut sur un de ces sursauts que sa maîtresse s'arrêta. Du coup, il manqua de lui rentrer dedans. Cependant, elle ouvrit une grille. Bien, ce devait être là qu'elle habitait. Il entra en précédant la fille remarquant au pasage que la grille ajourée en fer forgée était d'un style classique, facile à escalader. Puis, alors qu'elle prenait l'initiative de fermer cette susmentionnée grille, il détailla les alentours. Rien d'interressant si ce n'était qu'il n'y avait pas l'air d'y avoir de molosses. Bonne chose.

La démone le précéda alors et il la suivit sans rien dire, essayant de mémoriser le chemin. Une porte qu'il trouva gigantesque se dressa devant eux et s'ouvrit comme par magie. La magie se trouvait êter en fait un vieux démon un peu défraichit. Bien. Un serviteur au moins. A moins que ce ne fut également un esclave. En tout les cas, il s'agissait d'un non-humain donc une cible à tuer. Dès qu'il posa son premier pied sur le sol de la demeure, Amadäus frissonna. C'était froid, plus froid que le sol dans la rue qui bénéficiait de la chaleur de la terre. Le jeune homme s'arrêta, oubliant un instant pour regarder les lieux, sans aucune pensée, seulement impressionné par le luxe de la demeure. Elle avait été élevée dans la soie et l'or celle là ! Dans un sens, c'était logique, il fallait bien les payer les cinq cents pièces d'or.

Ce fut le moment où elle lui souhaita bienvenue avec cette voix étrange presque apaisante. Cette remarque ne fit venir qu'une mimique mi amusée mi dédaigneuse. Il fit quelque pas dans l'entrée majestueuse détournant son regard d'elle comme si elle devenait à nouveau insignifiante. Il détailla du regard lespoutres, les marbres, les chênes, les lambris, prenant possession de la vue ce qui allait devenir son futur royaume. Tout en faisant cela, il murmurra. Son murmure s'amplifia :

"Je doute."

Puis comme elle lui intimait l'ordre de le suivre, il la laissa jouer au guide touristique de sa baraque. Cette fille avait une vraie relation conflictuelle avec l'enfance. Il découvrirait qu'elle avait une peur bleue des clown et des poupées qu'il n'en serait nullement surpris. Ils passèrent à l'étage. Toute la décoration lui faisait penser à un style victorien. Puis elle lui indiqua qu'il avait une chambre juste en face de la sienne. Bien. Il n'aurait pas loin à faire pour aller lui trancher la gorge dans la nuit. Puis elle lui indiqua la salle de bain en le sommant d'être élégant. Il n'aurait aps trop de problèmes avec ce point là mais en profita pour souligner perfidement :

"J'atteindrais une plus grande élégance si vous m'enleviez ce collier à chien. C'est l'occasion rêvée, ne trouvez-vous pas ?"

Il jeta un coup d'oeil dans la salle de bain et haussa un sourcil. Incroyable. La baignoire était elle-même plus grande que la paillasse où il avait dormi du temps où il travaillait dans les ruines. Il ne comprennait pas. Pourquoi lui offrait-on un tel luxe ? Les esclaves n'étaient que rarement aussi bien traîté. Il se souvenait que seul le contremaître avait eu quelque chose d'équivalent. Et il était né esclave de la famille. Lui, venait juste d'arriver. L'homme ne pouvait s'empêcher de se poser des questions en triturant nerveusement son collier. Si cela lui convenait ?

"Je ne comprend pas pourquoi. Où se trouve l'entourloupe ?"

il regarda rapidement derrière la porte comme s'il attendait de voir un bourreau avec une hache surgir de là avant de se retourner vers la fille, un regard scrutateur sur le visage.

Jun ne rata aucunement l'air surprit de son esclave. Ce dernier ne devait pas être habitué à tout ceci, cependant...la jeune femme aimait que ses jouets soit aussi noble d'apparence qu'elle. Pour elle, bien qu'ils n'étaient que des marionettes, ils se devaient d'être d'une élégance rare, et surtout...ils se devaient de respirer une force et un charisme envoûteur...voilà pourquoi elle les aimait avec un fort caractère....

"Ce "collier à chien" vous sied à ravir Amadäus. Je suis sûr qu'il se mariera avec vos tenues..."

Un sourire en coin, il était définitivement clair qu'elle apréciait le caractère dont son esclave pouvait faire preuve. Aussi, quand il demanda où se trouvait l'entourloupe, elle ne put empêcher un rire cristallin et envoûteur quittait ses lèvres charmeuse. S'installant sur le lit du damoiseau, elle croisa les jambes et déclara, dans une posture on ne peut plus aguicheuse :

"Pourquoi ? C'est une question stupide cher ami...vous êtes ici, chez vous, pourquoi devrais-je vous traiter d'une manière diffèrente ? Mon esclave, exact, mais vous êtes pour moi un jouet intéréssant à observer...qui plus est, je peux vous priver de toute votre liberté sans le moindre ennui..."

Par "liberté", elle sous-entendait son libre arbitre et son identité. ce qui faisait de lui un être à part, un être intriguant et charismatique...si elle le désirait, elle pouvait le rendre docile, plus courtois, le transformer en légume...après tout, elle se fichait des conséquences ! Glissant une de ses méches de cheveux libre derrière son oreille, elle reprit :

"Vous aviez l'air spetique au sujet de votre libre arbitre...alors, laisse moi te prévenir. Tout ange et tout démon posséde son don, le mien est de manipuler l'esprit d'une personne personne pour en faire ce que je désir. Tu peux perdre toute "humanité" si j'en ressent l'envi, retient bien ceci..."

Se levant, la jeune femme fit face à son esclave. Doucement, son doigt glissa sur le visage fin et délicat de l'homme, un sourire en coin...

"Je suis sûre que l'on s'amusera...après tout, il me tarde de savoir ce que sait faire un ancien enseignant, Amadäus."

"Ce "collier à chien" vous sied à ravir Amadäus. Je suis sûr qu'il se mariera avec vos tenues..."

Amadäus eut un sourire de bonne grâce, presque galant. Il ne tint aucun commentaire mais n'en pensait pas moins. Ce qu'il aurait préféré, c'était que ce collier divorce avec ces tenues et en tout particulier de son cou. Bon, essai raté mais qui ne tente rien... Il regarda également la chambre et plus particulièrement le lit, la fille s'asseyant dessus. Elle s'enfonça de dix bons centimètres. Le jeune homme se demanda s'il réussirait jamais à dormir dans un lit aussi moëlleux. Il remarqua également la pose de la fille. Amadäus ne put s'empêcher de regarder derrière lui par dessus son épaule pour voir s'il était bien le seul dans la pièce si son fiancé n'avait pas débarqué par la fenêtre de la salle de bain derrière lui.

Mais non, rien, ils étaient seuls. Lui et cette fille lascive. Il eut soudain un doute grandissant. Il avait fait partie de la catégorie des travailleurs manuels. Mais manuels dans le sens originel, ceux qui travaillaient sur les chantiers, qui servait de mains d'oeuvre pas chère et corvéable à merci. Il avait les compétences pour servir d'enseignant, l'avait fait quelque fois mais ce n'était généralement pas recherché. Mais il savait, comme tous les esclaves que certains, avaient fonction de garde du corps. Et pas dans le sens public. Mais elle lui fit oublier ces doutes en reprenant la parole. Il la laissa parler, préssentant que ses questions n'étaient que purement rhétoriques. Il haussa encore un fois un sourcil devant sa proposition de le priver de liberté. Dire cela à un esclave, il trouvait cela risible. Mais il écouta encore ses paroles. Des paroles qui le firent frissonner de terreur. Sa bouche s'entrouvrit légèrement. Il cherchait quelque chose à dire, à répondre mais ne trouvait pour l'instant rien. Ce n'était pas possible, non il avait dû mal comprendre.

Elle se leva et s'approcha de lui, il recula d'un pas, complètement atterré. Elle venait de lui dire que la seule chose qu'il croyait encore pouvoir garder, sa seule propritété personnelle, invincible et indivisible ne l'était pas. Ses convictions en étaient ébranlées. A force de reculer, il se trouva le dos au mur. Elle s'approchait. Et posa son doigt sur son visage, le laissant glisser d'une manière qui lui déplut. Il repensa à ses soupçons, ses doutes. Là, il avait un peu besoin de faire le point, de comprendre dans quelle galère il était tombé. Soudain le contact de son doigt de non-humaine lui parut insupportable. Même du bout du doigt. Il lui attrappa le poignet et l'écarta de son visage tout en disant d'une voix rude et agressive :

"Ouais bin, leçon numéro un : la patience. Alors vous allez attendre deux, trois siècles, vous allez réciter quelques pater noster et chanter deux trois ave maria pendant ce temps là, hein, et vous reviendrez pour vous amuser quand je serais dans la tombe à l'état de squelette, d'accord ?"

Il lâcha son bras un peu plus loin de son visage et se laissa glisser sur le côté, s'écartant d'elle, la laissant face au mur. Il ressortit un prétexte qu'il trouvait des plus idiots mais qui pouvait servir :

"Et puis, je crois qu'il serait temps que j'aille me mettre à la hauteur de vos espérance côté élégance, n'est ce pas ?!! J'imagine que vous m'attendrez dans votre salon, en bas."

Il ne savait trop ce qu'il disait, si c'était un ordre ou autre, mais ..; Mais rien, il la regardait d'un air furieux, du regard qu'avait un esprit libre qui déniait sa condition d'esclave.

Sa réaction vis à vis de son don...Jun la trouva adorable : A.D.O.R.A.B.L.E ! La stupue,r la terreur...tout cela se mélangea dans un tableau singulier, un tableau peu commun et d'une grande beauté aux yeux de notre démone givrée. Elle avait apprécié le voir reculer, au fur et à mesure qu'elle avançait. Elle s'était amusée de constater l'incompréhension, la peur et surtout...le déni d'une information véridicte, mais dont justement, la vérité faisait souffrir : perdre espoir.
Cependant, son regard étincela d'autant plus quand il attrapa son bras. Les yeux resplendissant de haine, le ton de la voix laissant voir son ressentiment et la non-acceptation de son statut...elle avait décidément trouver le jouet parfait !

"Soit, je vous attendrais au salon, Amadäus."

Fut ce qu'elle déclara d'un ton laissant affluer la malice, alors que son esclave la laissait "face au mur". Elle l'observa le visage dans la direction du chemin que prenait l'enseignant. Un sourire éclaira ses lèvres...elle allait s'amuser avec cet être : qui aurait cru les humains capable de tant de résistance ? Pas elle...je vous l'assure...elle venait de trouver un obstacle fort plaisant, et s'en jouerait.
Quittant la chambre, elle se dirigea dans les couloirs. Le "en-face" était tout de même de l'autre côté...Les quartiers des esclaves se trouvaient du côté gauche de l'escalier, les quartiers de la propriétaire, de Jun, se trouvait du côté droit de l'escalier.

Arrivée dans sa chambre où tout était de velour et de satin...où les tons noir et rouge prédominait, elle se déshabilla et prit une rapide douche. Séchant son corps fin, elle revêtut une fine robe de satin noir. Cette dernière possédait un corset avantageux et un dos nu conséquent. De taille respectable, le fait qu'elle ne possédait pas la moindre manche mettait en valeur son maintient. Attachant ses cheveux d'argent avec une barrette noire, quelques mèches follles vinrent se poser devant son visage. Ses yeux gris furent mit en valeur par un léger coup de crayon noir, alors qu'elle renfilait ses chaussures et redescendait.

*Je me demande comment il réagira...quand il se rendra compte qu'il ne peut échapper à sa chambre, si je ne le désire...je sens que cela sera amusant.*

Des pensées peu commune, alors qu'elle arrivait au petit salon. Le majordome vint et déposa un plateau d'argent avec divers type d'alcool et des verres. Rapidement, il redisparut, alors que Jun croisée les jambes et sirotait un verre de vin...tout en feuilletant les pages d'un de ses nombreux livres...
D'ailleurs, elle devrait faire visiter sa bibliothéque à l'humain, elle était sûre qu'il apprécierait...même si la certitude qu'il apprécie plus la certitude était ancré en elle : elle le briserait.

Elle accepta trop facilement de se retirer. Si facilement qu'Amadäus recula d'un demi pas en la regardant suspicieusement par dessous. Elle le regardait aussi. Et son sourire... Son sourire l'inquiéta plus que tout. C'était un sourire ni franc ni malsain mais un peu des deux comme celui d'un enfant vicieux qui prévoyait déjà d'aller tuer les oisillons dans leur nid. Cette constation et ses propres pensées énervèrent Amadäus qui se demandait dans quoi il était tombé, pourquoi il avait osé faire cette comparaison. Alors, elle tourna le dos et partit d'un pas de reine. La porte se ferma. Amadäus frissonna. Etait-ce de froid, nu sous le manteau ? Etait-ce de rage ? De peur ?

Car il fallait bien l'avouer, ce qu'elle lui avait dit était terrifiant. Mais jamais jusqu'à lors, il n'avait entendu parler d'un pouvoir pareil. De la manipulation des éléments, oui, c'était courant, de l'esprit ? Jamais. Elle devait mentir. Comme tous les démons et ceux de son espèce ! Quelque peu rassénéré, Amadäus se redressa et alla vers le dressing dont elle avait parlé. Il avait droit à une suite parentale, incroyable. Il n'en fallait pas non plus oublier de ne pas se laisser attendrir. Il était un esclave et elle, une ennemie de sa race, non, une ennemie personnelle, qui ne méritait rien d'autre que de rejoindre Le Créateur.

Il ouvrit la lumière et entra dans le placard pour mieux voir les vêtements qui, avait-elle dit, devrait être à sa taille. Il ne savait pas vraiment comment ils pouvaient être à sa taille. Elle devait avoir fait de la magie ou envoyé un message télépathique pour que ce soit fait ainsi ! Oui, cela devait être ainsi, elle bluffait sur son pouvoir, elle bluffait. Amadäus soupira un grand coup et se détendit, ses muscles se décontractèrent. Il choisit ce qu'il allait porte, elle aimait l'élégance avait-elle dit, et, sur ce point, son ego personnel ne lui donnait pas envie de lui désobéir.

Il passa dans la salle de bain, posant ses vêtements sur une plaque près du lavabo et passa à la douche se lavant et se shampouinna avec le premier flacon qui lui passa sous la main. C'aurait pu être du channel numéro cinq qu'il n'aurait pas agit autrement. Tant pis pour elle ! Puis, après s'être séché, il s'arrêta devant le miroir et regarda son reflet en se passant une main sur les joues. Il était plutôt imberbe de nature mais là, il se demanda depuis combien de temps il ne s'était pas rasé. C'allait être la bonne occasion. Mais, après avoir cherché desepérement un quelconque rasoir dans tous les placards qui se trouvait à sa portée, il abandonna et garda au visage sa barbe de trois jours qui était plus vieille que ça, avant de commencer à se vêtir.





Lorsqu'il entra dans le salon, il la vit tranquillement en train de lire un livre, un verre de vin vermeil à la main, les cheveux attachés, vêtue d'une robe noire à la coupe épurée qui mettait en valeur toute son intelligence physique. Amadäus se répugnait à l'admettre,mais il fallait avouer en tout honnêteté qu'elle était des plus canons. Il pensa qu'avant de lui trancher la gorge, il la violerait avec plaisir. Ou non. Il ferait ça dans l'ordre inverse, il la tuerait d'abord et s'acharnerait sur son cadavre ensuite. A moins que... Non, il savait que tout cela, ce n'était qu'une pensée perdue au vol : il ne se résoudrait jamais à s'abaisser à toucher un non-humain. A la fin de ses pensées, Amadäus prit la parole :

"Heureux de savoir que vous savez lire. Je ne pensais pas que les démons étaient suffisament intelligents pour cela. Cela fera une chose de moins à vous apprendre.... .... Je suis navré du retard. Mais je n'ai pas trouvé le moyen de nouer convenablement une cravate avec ce collier."

Amadäus était en effet vêtu d'un costume noir au tissu lourd et seyant. Sur la veste dont le dernier bouton était ouvert, on voyait la pochette assortie à une chemise à l'italienne avec boutons de manchettes eux aussi assortis. Le pantalon qui se cassait étrangement à l'endroit nécessaire sur le cou de pied s'arrêtait sur une paire de sobres souliers noirs vernis. Il n'y avait en effet aucune cravate dans l'ensemble. Juste une chemise laissé ouverte laissant apercevoir le collier qu'il n'avait donc pas pu cacher comme cela avait été son intention première. Et porter un écharpe en intérieur donnait un drôle d'effet.

Une main dans la poche du-dit pantalon, Amadäus s'avança vers la démone, s'arrêtant à quelques pas d'elle, ignorant un peu ce qu'elle voulait faire. Il ferma les yeux et repris en soulignant ses paroles d'une main expressive :

"Par ailleurs, je n'ai pas trouvé de rasoir. Je suppose sans peine que vous n'êtes peut-être pas au courant de tout, et surtout dans votre demeure, mais ce genre de détail peut se réveler désastreux, plus pour l'Elégance que pour vos désirs, d'ailleurs.."

Il rouvrit les yeux et plongea ses yeux bleus dans les siens, un léger sourire hautain aux lèvres. Son ton avait été courtois mais on pouvait ressentir une légère note de défi sous jacente.

Jun ne releva guère la tête de son libre, même quand le jeune homme lui parla. Tournant avec délicatesse la page, elle répondit, comme si on parlait de la pluie et du beau temps :

"Ce qui m'intrigue est le fait que vous, vous sachiez lire, trés cher. Quand à la cravate..."

Elle releva enfin les yeux de son bouquin. Laissant dériver son regard sur le corps "parfait" de ce mâle de race humaine, un sourire amusé prit place sur ses lèvres, alors qu'elle finissait son commentaire :

"Elle ne vous aurez guère mit en valeur."

Et c'est partit ! Je sens que leur discution sera un perpétuel jeu menant à avoir le dernier mot...Pauvre Amadäus...je le plaint, car s'il existe une chose que la miss adore, c'est vaincre les autres : n'imporet quel type de domaine, je précise !
Quoiqu'il en soit, la jeune femme porta avec élégance son verre prés de ses lèvres. Buvant une courte grogée, elle écouta les réclamations de son esclave, alors qu'elle reprenait sa lecture.
Un rasoir ? Oh...elle avait donc ommit de lui parler de ce troublant détail ? Et bien, puisqu'il abordait le sujet...mieux valait lui répondre !

"Sachez cher Amadäus, que j'ai beau être considéré comme une folle à l'esprit dérangée, je n'en reste pas moins lucide et réfléchit."

Ces mots étaient partit avec une nonchalance extréme, alors qu'elle ne déniait toujours pas lui accorder le moindre regard. Non, elle semblait plus attrayer par son livre que par son esclave...mais en réalité, elle était intéréssé par les deux !
Relevant les yeux de la page légéremment jaunit, laissant penser à un livre ancien, elle reprit avec de la malice dans les yeux, alors que son ton était toujours aussi maitrisé.

"Laisser un semblant d'arme à un esclave, m'avez-vous un jour crut suicidaire ? Le marjodome vous servira de barbier...Au passage, il est muet, ne comptez donc pas sur lui pour des informations quelconques."

Quittant le regard, probablement outré, d'Amadäus, la jeune femme fit un élégant signa à son esclave. Elle invitait le jeune humain à s'asseoir sur le canapé, en face de son fauteuil. Pourquoi ? Car elle aimait connaître ses esclaves, et pour cela...il n'existait rien de meilleur que la dicution entre personne civilisée.
Reposant son livre, après y avoir glissé un marque-page portant un étrange symbole, la jeune femme servit un verre de vin à Amadäus, et lui tendit, un sourire aux lèvres.

"Il est toujours agréable de discuter entre intellectuel cher ami...alors, si vous me parliez de vous ? Les rebelles sont devenu bien rare avec le temps..."

Soit son livre était extrémement interressant, soit elle le snobait complètement. Les deux le plus sûrement. En tout cas, ne daigna t-elle pas relever la tête pour lui répondre. Amadäus ne s'en offusqua pas. S'il commençait à s'énerver pour de si petits détails, il mourrait d'énervement dans les dix minutes. La première patie de son commentaire le fit sourire. Si lui, il savait lire ? Dans un sens, ça aurait pu être logique : pas mal d'esclaves ne savaient pas lire. Où en était l'intérêt pour eux ? On ne leur demandait que rarement de s'expliquer sur la métaphysique de l'alpha et de l'oméga des mondes parallèles et la psychologie du nain de jardin. Mais lui avait passé les dix neuf premières années de sa vie en tant qu'être libre, il savait faire bien d'autres choses que lire et écrire. Cependant, il ne put s'empêcher de répliquer au niveau de la cravate :

"C'est bien ce que je pensais : les démons n'ont définitivement pas la même idée de l'Elégance. Ce qui explique pourquoi ils osent encore se montrer en public après s'être regardé dans un miroir. Sinon, il se suicideraient immédiatement."

Ce fut à ce moment qu'Amadäus se demanda une nouvelle fois si elle était vraiment un démon. Il avait certe vu la sculpture à l'entrée mais elle pouvait être Ange et avoir racheté une ancienne demeure de démon. En elle-même, elle n'avait pas grand chose de démoniaque : il n'avait pas vu ses ailes, elle n'avait pas de cornes, de griffes, de queue de démon, de crocs ou tout autres fantaisies du genre. Et Amadäus ne pouvait deviner les auras. Quant au majordome, il n'en savait rien non plus. A bien y réfléchir, il ne savait que deux choses indéniables d'elle : elle était canon et avait du pognon. Pour le reste... Il avait des doutes, des soupcçons, des refus mais rien dont il ne pouvait être certain.

Toujours debout près d'elle, légèrement en face, mettant désormais la deuxième main dans sa poche, Amadäus apprit avec une satisfaction mitigée sa réputation ainsi que l'annonce quant au majordome. Il vit son signe de la main qui lui indiquait de s'assoir. Ce qu'il fit tout en répondant d'un ton badin et pas très convaincu :

"Ainsi, vous seriez une folle à l'esprit dérangé ? Ce n'était pas un commentaire fort galant de la part de votre interlocuteur, d'autant plus qu'il est l'illustration parfaite d'un pléonasme. Quelle faute de grammaire ignoble."

Il posa sa main sous son menton en ajoutant plus ou moins pensivement :

"Je n'aime pas trop l'idée de laisser mon cou à la merci d'un étranger mais j'imagine que vous ne me laissez pas le choix. Après tout, c'est vrai ! Peut-être m'aurait-il pris l'envie de me servir de se rasoir pour tailler un bonzaï en pleine nuit. Les plantes vertes de votre propriété doivent être terrifiées par ma présence. Rassurez-moi, au moins. Elles n'ont pas fait grève quand même ? Au passage, je me demande quand même qui rase le majordome. A moins qu'il ne se rase lui-même ? Serait-il donc un être libre ? Au service d'un esclave ? Tss Tss Tss, c'est bien pratique qu'il soit muet en effet, il ne peut même pas protester."

Il la vit enfin reposer son livre après avoir marqué la page. Là, elle gagnait un point. Amadäus avait toujours considéré les livres des biens précieux, porteurs du savoir et de la connaissance et en tant que tel, il détestait les gens qui écornaient les pages. Il la vit également lui servir un verre de vin et le lui tendre. Amadäus se rapprocha du bord du canapé et saisit le verre avant de poser ce bras sur son genou. Puis il répliqua :

"Voyons, madame, si vous recherchiez une conversation entre intellectuels, ne nous laissons pas submerger par des détails tels que ma vie. Vous savez ce qu'à dit Jules Romains :"Les esprits d'élite discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements, les esprits médiocres discutent des personnes." Discutons donc plutôt des idées de ce livre."

termina t-il en s'approchant de la table, pour poser le verre de vin et tourner l'ouvrage pour en lire le titre. Il apprécia deux choses : la chaleur du cuir de la reliure sous ses doigts et d'avoir pu trouver un prétexte pour se débarrasser discrètement du verre de vin. Amadäus savait qu'il ne tenait pas l'alcool et encore moins à jeun. Il préfèrait pour l'intant avoir la tête libre et l'esprit clair.

La maîtresse des lieux ne retint pas la remarque au sujet de l'élégance. En tout franchise, elle, elle n'aimait pas trop les cravates...d'ailleur, sa première pensée était de savoir comment des cravates étaient arrivé dans le placard du damoiseau ? Probablement une maladresse...mais bon, le costard chic lui allait définitivement à ravir, à notre cher et pauvre et mal barré Amadäus !
Lorsqu'il lui parla de pléonasme, elle ne put retenir un rire de cristal passée le bord de ses lèvres. Il avait raison...mais, comment dire, sous le coup de l'émotion bien des personnes laissent la grammaire en dehors de sa place initial...et ce n'était qu'une citation de la manière dont on la qualifiait...alors bon...

"Si ma mémoire ne me fait aucunement défaut, ces termes avaient été prononcés par un de mes servants, il y a prés de 50-60 ans maintenant...Ce dernier n'a, malheureusement, pas survécu assez longtemps à mon goût. Contrairement à vous, il avait la verve, mais ne possédait guère le charisme allant avec."

Pauvre "servant"...un démon travaillant autreofi spour les Prïam, probablement. Elle n'avait pas dû le louper, la connaissant.
Cependant, la suite de la discution s'avérait fort intéréssante. D'ailleurs, le commentaire pour la barbier accentua légérement son sourire fin. Oui, il était amusant cet esclave ci !

"Sachez cher Amadäus, que ce pauvre majordome sert ma famille depuis plus de 1 000 ans...et qu'il a déjà taillé plus d'une barbe, alors...vous pourrez avoir confiance en son coup de main, le pauvre s'est ce qui arrive quand on désobéit."

Ne déclarons pas qu'il est muet car sa langue à été coupé et ses cordes vocales arrachées...l'affaire d'une vieille guerre. Ce démon avait trahit les siens, et les Prïam le lui avait fait payé : cher. Depuis, il obéissait sans rechigner et agissait comme une ombre dans la résidence...il tient touours à sa vie, c'est pitoyable, non ?
Cependant, c'est à ce moment qu'amadäus trouva une raison pour dévier la conversation...ainsi, il ne voulait pas parler de lui ? Soit, mais la jeune femme, elle, aurait voulut entendre parler, non pas d'Amadäus, mais de la manière dont les humains avaient fait face à cette guerre stupide et sans le moindre intérêt : si ce n'est de nouveaux jouets.

Mais bon, son livre, lui, parlé de la vision de l'amour d'un certain philosophe humain, le Buffet de Platon...la vision de cet aristophéne s'avérait fort intéréssante, et Jun se plaisait à la lire et l'analyser. Aussi, lorsque l'humain s'en empara, elle observa le moindre de ses faits et gestes...s'il vient à l'âbimer, elle le tue ! C'est définitif.

"Connaissez-vous Aristophéne de l'antique Gréce ? Ce livre détail une vision fort intéréssante sur l'amour...une théorie qui, je l'avoue, me plait. Que pensez-vous de ce sentiment que les anges et vous, humains, nommaient "amour" ?"

Cinquante à soixante ans ? Génial ! Ca se passait à peine trente à quarante ans avans sa naissance, quoi ! En tout cas, cela le laissait estimer que la fille en face de lui avait au moins soixante dix ans et elle n'avait pas pris une ride ! Il soupira. Et continua à l'écouter puisque, de toute façon, sa remarque n'attendait aucune réponse. Il ne put s'empêcher de s'exclamer en se redressant et en ôtant sa main de la couverture :

"Mille ans majordome ?!! Bin dis donc ! On peut pas dire qu'il ai connu beaucoup d'évolution de carrière, lui ! J'espère au moins que vous l'avez augmenté. Parce que si vous le dîtes toujours aussi "pauvre"... Il doit se fait retenir la casse sur son salaire, quand il désobéit ? Il doit être vachement maladroit, dis donc... Ce ne serait surement pas une bonne idée de lui laisser un rasoir entre les mains"

Elle avait déjà affirmé le contraire mais Amadäus répugnait à s'assoir sur un siège, à sentir sur sa chair une lame ô combien affutée, tenu par les mains d'un autre - et d'un démon qui plus est ! Il sentait bien qu'il ne pourrait y faire grand chose sinon qu'accepter. Mais sa liberté commençait déjà par le pouvoir de dire ce qu'il lui plaisait, quitte à s'en prendre une par la suite. Tout en écoutant sa maîtresse lui parler, il constata qu'il était bien utile de poser plusieurs questions à la suite. Il n'avait strictement plus aucun souvenir de cet Aristophène, si ce n'était qu'une vague réminiscence mais il pourrait le taire sans aucun problème en se concentrant sur la seconde question. Amadäus, se réenfonça dans le canapé, laissant le livre loin de lui. Il remarqua qu'elle avait parlé des anges. C'était donc bien une démone. Un point d'acquis. Il se mit à réfléchir à la question. Les images de ses quatorze ans repassèrent devant ses yeux. Il soupira, portant la main à son menton, les yeux regardant vers sa gauche, dans les flammes de la cheminée. Puis pensif, il se mit à parler, à dire ses pensées à voix haute :

"L'amour... La question difficile, les humains la cherchent, souvent toute leur vie. Il est plus qu'un sentiment, presqu'un art, une manière de vivre. C'est quelque chose de transcendant, qui surpasse tout le reste. Il est tout à la fois et pour cela si difficile à décrire. Il est une capacité aussi. Je pense que les anges ne peuvent connaître le véritable Amour, celui avec une majuscule. Ils sont trop purs. L'Amour nécessite une dose d'égoïsme que les anges véritables sont incapable d'avoir. Il faut également de sacrifice de soi dont les démons sont incapables. Qu'est ce que j'en pense ? Qu'il est désirable mais justement à ne pas confonre avec le désir."

Sa voix s'arrêta assez nettement, mes ses yeux trahissaient ses pensées. Des pensées à sa jeunesse, à cette fille. Des sentiments, la conscience de ne pouvoir expliquer l'Amour à quelqu'un qui ne l'avait jamais vécu.

La remarque sur le majordome fut complétement ignorée par Jun...si ce démon de basse classe avait du être payé, elle se serait laissé calciné ! Non, ce démon n'était plus un être libre...et les esclaves ne possédent que le gîte et le couvert chez les Prïam...sauf dans certain cas. Or, un traître n'aura rien d'autre que le minimum ! D'où la froideur et l'apprence hautaine que Jun avait continuellement, même chez elle...
C'est alors que l'humain parla de "l'amour". Son regard se voila et il déclara ce qu'il en pensait. Il semblait chercher les bons mots, tout en étant sûr de ses pensées. Trop pur pour qu'un ange connaisse le véritable amour...et trop d'égocentrisme chez les démons pour aussi le connaître. Selon cet homme, l'amour semblait avoir été crée par les humains, pour les humains.
Cette constatation, fit sourire Jun. Finissant son verre, elle quitta son siége et déclara d'une voix douce, même si elle gardait sa noblesse et son maintient.

"Tu risque d'être le premier de mes esclaves à la voir mais, suit moi Amadäus."

Le jeune homme ne le savait pas, mais il venait de gagner un accés à une plus grande liberté...dans le peu que lui laissait et offrait Jun. Oui, ses dires avaient pluent à la démone, il venait de gagner un lot ! Et ce lot, quel est-il ? Cela reste encore un secret.
Passant de nouveau dans le grand hall, la femme remonta de nouveau les escaliers. Cependant, cette fois-ci, elle ne se stoppa pas au premier étage, mais se rendit au second. A peine s'y retrouva-t-il, qu'Amadäus put voir une porte de boir finement sculpté...élégante, mais pas trop superflu.

Ouvrant ce présent, la jeune femme laissa ainsi à la vue de son jouet un présent auquel elle tenait irrémédiablement : sa bibliothéque personnelle. Ici, même le majordome n'y venait. Le ménage était fait par Jun, chose peut-être incroyable, mais compréhensive.
Déposant dans une des étagéres le livre qu'elle avait fini, la jeune femme s'installa devant la baie vitrée servant de fenêtre à cet étage. On avait une vue imprenable sur la ville...et lorsqu'elle l'ouvrit et se rendit sur le balcon, un air frais pénétra dans la salle. C'est alors qu'elle déclara, le regard dans les nuages :

"Bienvenue dans mon antre...de tout les lieux, c'est bien ici que je suis le plus chez moi cher Amadäus. J'espère que tu aimeras cet endroit...D'ailleur, un double de la clef te sera remit plus tard...mais bien entendu, tu ne pourra t'y rendre sans mon autorisation au préalable, tant que je ne pourrai guère avoir une confiance suffisante en ta personne."

Confiance...un mot étonnant de la part d'une démone. Mais dans ce mot, c'était surtout le fait qu'elle avait encore la certitude qu'il désirerait s'enfuir à la première ocassion ! Et même s'ils se trouvaient au second étage...il pourrait trés bien penser à s'enfuir par la baie vitrée...et ça, elle ne le tolérerait absolumment pas !

Il se souvenait de la douceur de ses cheveux, de son rire dans le soleil, des jeux qu’ils avaient passé ensemble. Une partie de son esprit, le cartésien, le rationnel, se manifesta pour lui signifier que tous ces souvenirs étaient magnifiés par le temps. Cette voix fut submergée par une autre. Une voix apaisante et qu’il ne connaissant que depuis très récemment, une voix détestée, détestée par principe et par orgueil. Amadäus leva les yeux, son regard se focalisant de nouveau. Elle s’était déjà levée, l’invitant à la suivre, lui passant juste devant, laissant un entêtant parfum dans son sillage.

Parce qu’il s’agissait d’un ordre qui ne le dérangeait pas, parce que le moyen de gagner sa liberté était qu’elle abaisse ses barrière, parce qu’il n’y avait qu’elle a posséder la clé du cadenas de son collier, Amadäus se releva d’un coup de rein, avec plus d’agilité que de prestance. Il la suivit, légèrement derrière. De nouveau, elle se dirigea vers les escaliers et ceux-ci permirent à Amadäus de constater la qualité du tissu de sa robe : très souple et élastique, laissant suggérer habilement ce qu’il recouvrait sans rien en dévoiler. Les escaliers étaient dans un sens plus pratique que les ascenseurs, il n’aurait pu se trouver à la bonne hauteur. Et en prime, en plus du premier escalier, ils grimpèrent le second, laissant un temps supplémentaire au cerveau d’Amadäus pour estimer la vision qu’il avait sous les yeux.

Mais le palier du second étage arriva et il fut mené devant une porte d’un bois aux couleurs chaude qui respirait le bon goût et le mystère d’un fruit défendu. Amadäus se demanda pourquoi il eut cette impression, et, après réflexion, il n’en su rien. Peut-être la phrase qu’elle avait prononcé auparavant : « tu sera le premier à le voir » ? La clé tourna dans la penne avec un bruit net et s’ouvrit sur une vision qui donna un sourire franc et heureux au jeune homme. Les yeux écarquillés de plaisir, il entra lentement comme un petit garçon qui n’ose trop s’approcher d’un jouet longuement défendu qu’on lui présente enfin. Amadäus se rapprocha de étagères, levant la main vers les tranches or et cuir des ouvrages, n’osant pas la poser.

Il entendit une autre porte s’ouvrir ainsi que les dires de la démone qui se trouvait sur un balcon. C’était là qu’elle était le plus chez elle ? Sur le balcon ? Ce n’était pas possible, elle devait parler de la bibliothèque. Il regarda de nouveau vers les rayons, penchant la tête pour lire les titres dorés tout en l’écoutant plus ou moins distraitement. Ce fut à cette distraction qu’il ne mesura pas tout à fait ses paroles et oublia de cacher certaines de ses pensées et laissa parler sa franchise :

« Justement, vous ne me connaissez que à peine depuis quelques heures et vous me montrez cette pièce alors que votre type là, en bas, en mille ans il n’a pas eu droit à ça, vous faîtes montre d’une bien trop grande confiance à mon égard… Oh ! Vous avez la République de Platon ? Combien de temps on a pu en discuter de celui-là quand on était embusqués pour dégommer des salopards ! Je… »

Amadäus se redressa, rougissant comme un gamin en faute, mettant les mains derrière et finalement demanda, momentanément oublieux de toute sa haine et de tous ses concepts :

« Je pourrais le lire ? »

L'extase, le bonheur...tout cela se lisait dans les yeux, et même sur le visage de son esclave. Avait-elle bien fait de l'enmener dans son paradis ? Probablement...
Bien qu'étant une démone, bien qu'ayant ses activités à côté, Jun n'en restait pas moins une femme appréciant la culture et les loisirs créatifs. Née de parent riche, elle-même riche...aucun objet qu'elle n'ai désirait avoir ne lui fut pas offert...cependant, les livres, quoiqu'elle fasse, ne pourrait être qu'à elle.
Son "majordome" savait lire, comme tout démon de la bourgeoisie ou de la noblesse se le devait. Cependant, ce n'est pas après sa trahison qu'on lui permettrait de toucher un ouvrage et de combler ses lacunes du savoir ! Certainement pas ! Alors, la remarque de l'humain lui offrit un sourire en coin.

"Je vois dans votre comportement, vis à vis de ma nature, que malgré que vous vous trouvez dans cette situation, vous n'abandonnez pas vos idéaux. Cependant, le "type là, en bas" est un être qui a trahit sans pitié ma famille lors d'une ancienne guerre, il en paye tout simplement le prix."

Ces mots dit de manière crut laissait clairement comprendre que le mutisme de cet homme n'était pas de naissance. Non, cela laissait comprendre que le vieux démon avait subit bien des horreurs, après avoir vendu les siens.
C'est alors qu'Amadäus lui présenta un livre. Son regard, l'intonnation de sa voix, cela fit vibrer et sourir Jun. On aurait dit un enfant recevant son cadeau de Noël...et les dires qu'il l'aissa échapper indiquèrent à Jun que les rebelles massacraient devait avoir de sublime sujet de conversation ! Dommage qu'ils soient mort...elle aurait aimer jouer avec eux, autant qu'ele pouvait jouer avec cet Amadäus !

"Tu peux, mais je te demnderais d'y prendre soin comme si c'était ta propre vie. D'ailleur, on peut dire qu'il est ta vie, vu que la moindre marque de dégradation sera...sévéremment punie."

Un ton froid, des yeux calculateurs. Elle tenait réellement à ses pauvres bouquins ! Mais bon, vu la taille de la bibliothéque, cela était fortement compréhensible.
Quittant la terasse, elle referma la baie vitrée et déclara à Amadäus, d'une voix calme et posée :

"Je dois aller régler deux ou trois affaires en ville, désires-tu m'accompagner ou rester ici ? Au passage, tu peux quitter la résidence quand tu le désires, le collier que tu portes possédent un système de traçage remarquable."

Là, il allait probablement voir noir l'humain...surtout qu'elle avait dit cela comme si de rien n'était et qu'un *bip* de sourire amusé avait prit possession de ses lévres !! Le bin'z...moi, j'vous l'dit...

*Mes idéaux ?*

Amadäus se redressa, surpris, regardant sa maîtresse. Que venaient faire ses idéaux là dedans ? Cependant, il n'eut pas le loisir de chercher plus loin, la suite des paroles de la démone, étaient perplexes... Non pas ce qu'elle disaient en elles mêmes, le majordome avait vraiment dû souffrir -tant pis pour lui, ce n'était qu'un démon mais... Mais son ton, sa manière de le dire, son visage même ! laissaient sous-entendre quelque chose... Il en paye le prix... Quel pouvait être le prix de la trahison ? Il l'ignorait mais à être là, cela lui faisait froid dans le dos.

Amadäus effleura du bout des doigts la tranche de l'ouvrage lorsqu'elle lui expliqua qu'il pouvait le lire. Il eut un sourire lorsqu'elle le menaça -plus ou moins de mort - en cas de dégât. Pas le moins du monde intimidé, il la regarda par dessus son épaule, le sourire au lèvres :

"Ne vous inquiétez pas pour ce livre : le seul moyen que je l'abîme serait que je l'use. Et jusque là... J'aurais plus tôt fait de l'apprendre dix fois par coeur ! Mais vous savez, je ne crois pas que j'abîmerais jamais un seul livre, les vôtres ou un autre. Votre menace n'était pas vraiment nécessaire, je dirais même qu'elle était complètement superflue."

Il n'empêchait qu'il se souviendrait de l'avertissement. Il remarqua par ailleurs, qu'elle le tuvoyait. Il se demanda si c'était parce qu'elle avait plus d'estime envers lui, plus que pour d'autres. En tout cas, il trouva cela amusant. Elle ne s'en rendait même pas compte. Dommage que ce n'était pas dû à un malaise envers lui. Elle semblait trop sure d'elle pour ça... Il tourna de nouveau vers le livre, le prenant dans la ibliothèque puis l'ouvrit à la première page, laissant doucement ses doigts glisser sur le papier ancien, un peu rêche et jauni. Il s'arrêta et releva la tête lorsqu'elle parla d'aller en ville. Il referma doucement la couverture et le remis en place, juste à temps avant la révélation sur le collier. Juste à temps car il aurait lâché l'ouvrage tellement il fut abarsourdi.

"Un... Un système de traçage ? ..."

Il continuait de la fixer jusqu'à ce que ses pensées se remirent en marche :

"Un système de traçage !!! Génial ! Mais c'est le collier maudit ou quoi ?! Z'êtes allé le choper où ? A la boutique des milles et une malédictions ? Ah ouais, je vois trop le topo : modèle super deluxe ! Avec GPS intégré ! Et si jamais je pète, il m'explose à la gueule ou il m'envoie juste une décharge électrique de façon à me transformer en poulet grillé ?!!!!! Ou bien, y'a la fonction "étranglement automatique" ?! Dites moi les fonctions cachées, que je sache comment je vais crever ! Ca serait sympa, merci !"

Il se tenait face à elle, une flamme rageuse dans ses prunelles, les poings fermés, les machoires serrées à se faire mal, limite tremblant de rage. Ce collier qui n'avait qu'à peine depuis quelques heures, qu'il détestait à cause du symbolisme qu'il portait devenait acteur de son esclavage.

La remarque d'Amadäus envers les livres fit on ne peut plus plaisir à la démone. Cependant, elle fut nettement plus amusé par sa réaction vis à vis du collier maudit ! Elle n'avait pas payé une petite fortune pour rien tout de même, et avec les réfractaire...ce gadget devenait PARFAIT ! C'était donc le moyen de garder le contrôle sur son esclave...qui plus est, une alarme se déclencherait si son humain venait à être bléssé. Enfin, bléssé, assez pour faire le déplacement pour ne pas le perdre : il vaut de l'or le petiot ! Où se déclenche l'alarme ? Simple, un petit mécanisme que Jun a incrusté dans une de ses boucles d'oreilles. D'ailleurs, c'est la seule boucle d'oreille qu'elle porte, un petit et discret diamant...
Mais bon, ne prenant pas compte du ton utilisé par l'humain -c'était compréhensible au vu de son caractère- Jun garda son sourire aux lévres, tout en répondant à ce jeune damoiseau..."légéremment" hors de lui ! ^^"

"Tes remarques ne sont pas entièrement fausse Amadäus...Ce collier est un des derniers modéles sortit, posséde son propre mouchard et peut déclencher une alarme dans le cas de blessures conséquentes."

S'avançant à pas léger vers l'humain, elle lui faisait de nouveau face, avec un sourire amusé, mais calme et noble. Lentement, avec une délicatesse, elle passa délicatement son doigt sur la joue d'Amadäus avant de lui murmurer :

"Tu m'intérésses : j'investit. Ne cherche pas à comprendre au-delà de ce fait, tu t'en mordrait les doigts..."

C'est après ces paroles avisées que la jeune femme se sépara du démon. Elle se devait de passer au quartier des plaisirs, recherchait un ou deux de ses prostitués...ces-derniers n'étaient pas revenu depuis deux semaines, et n'avaient donc pas ramené la part d'argent revenant à Jun...alors bon, au grand maux, les grands remédes !

"A part cela, désires-tu m'accompagner, ou rester en ces lieux ?" demanda-t-elle alors qu'elle se trouvait proche de la porte de la bibliothéque.

*Rhaaaa !*

Ce sourire triomphant l'exaspérait à tel point que les jointures de ses doigts fermés en devenaient blanches. Amadäus ne prenait ce sourire que comme une insulte. Il ne voyait pas non plus comment le prendre autrement. Elle se fichait de lui. Il recula la tête dès qu'il sentit le toucher de ses doigts afin d'éviter le plus possible le contact avec un démon. Tout en reculant de quelques pas, il grommella à mi voix, dans une barbe qui semblait être de trois jours :

"Ouais bin, je suis capable de me débrouiller seul. Et si vous voulez que j'arrête de réfléchir juste parce que je m'en mordrais les doigts, 'feriez mieux d'investir dans une mus... euh...."

*La gaffe ! Pourvu qu'elle ait pas capté !*

Amadäus en était certain, si elle avait saisi l'allusion, elle avait l'esprit suffisamment retors pour le prendre au pied de la lettre. Il fit quelque pas en arrière, plongeant avec force les mains dans ses poche, arrondissant le dos comme un gamin boudeur et évitant le regard de sa maîtresse. Lorsqu'elle lui proposa de l'accompagner, il saisit l'occasion au vol et se redressa pour répondre :

"Oui, oui, je vous accompagne."

Ce projet avait plusieurs avantages. Non seulement, il prendrait un peu l'air, ce qui lui ferait du bien. Mais en plus, il pourrait connaître plus facilement la démone. Et plus il la connaîtrait, plus il connaîtrait également ses points faibles. Et puis bon, iln'avait aps grandchose qui le retenait ici non plus : les livres c'était bien beau mais ça ne valait pas une liberté. Aussi, alors qu'elle se trouvait non loin de la porte, il fit quelques larges enjambées pour la devancer et il lui ouvrit la porte en se penchant un peu, de manière galante, un sourire charmeur aux lèvres. Plus il se ferait bien voir, plus elle aurait confiance, plus il pourrait se dégager de cette conditions qui durait depuis trop longtemps déjà.

Jun n'avait fait sur sourire lorsque son esprit tordu avait finit la phrase d'Amadäus. Aussi, elle n'oublierait pas cette-dernière, elle en était certaine ! Mouis, cela irait probablement bien avec le collier. Mais bon, revenons-en à nos moutons !
Jun avait fermé la porte à clé une fois qu'Amadäus fut sortit de sa bibliothéque. D'un pas sûr et sec, la jeune femme arriva au bas des escaliers, dans le hall.
Le majordome attendait en ces lieux, manteaux prés à l'emploi pour les deux protagonistes de l'histoire. S'emparant du sien, aussi noir que sa robe élégante, Jun passa la porte, une fois que son esclave eut fait de même. Sans le moindre mot, elle traversa de nouveau le domaine et ouvrit le portail...se glissant dans les rue,s avec Amadäus sur les talons.

Tout se faisait dans le plus clair des silences, chacun plongé dans ses pensées. La miss réfléchissait à l'information reçu un peu plus tôt, et il lui fallit vérifier cette-dernière, avant de rejoindre le quartier des plaisirs : vérifier les paiementset traitement que ses prostitués avaient pu "obtenir".
Ainsi, marchant de manière élégante, les deux arrivèrent bientôt devant l'hôtel de luxe par excellence. D'un coup d'oeil vers son humain, la démone lui fit signe que c'était le lieu où ils se rendaient. En gros, ils étaient arrivé à destination.

Pénétrant dans le hall avec son esclave, ce dernier put aisément remarquer la préscence de richissimes démons, anges et hybrides. Certains semblaient être des esclaves, d'autres, des maîtres. Mais une chose choquait : aucun n'avait d'humain en esclave ! Pauvre petit Médort...il allait devenir fou dans une telle ambiance !
Quoiqu'il en soit, en se dirigeant vers l'accueil, la jeune femme murmura à son damoiseau favoris ces termes :

"Je te conseil de te faire petit. Nous allons rejoindre un démon qui est actuellement de passage en ville, et dont la réputation à déjà fait le tour de mon lieu de travail. Je ne le connait guère, et il serait dommage que tu finisses, toi aussi, brisé et isans intérêt."

Quelque soit ce qu'elle dirait, elle y tenait à Amadäus. Il était intelligent et posséder un charme de noblesse...qui plus est, il était franc et ne se laisser pas marcher sur les pieds. Or, elle aimait les défis, et il était le maître de ces derniers régissant sa vie !
Arrivé devant l'accueil, Jun toisa du regard les deux pauvres secretaires angéliques avant de déclarer, d'un ton coupant et clair comme l'eau qui se géle en hiver. Oui, une aura glaciale émanait d'elle, l'aura qu'elle prenait pour se faire respecter, malgré son jeune âge.

"Où puis-je trouver Alarin zith Quimn ?
- Sir Quimn ne désire pas être dérangé madame...
- Dîtes lui que c'est une rencontre "amicale" entre "collégue".
- ...
- Immédiatement !"

L'ordre claqua dans l'air, et la jeune fille eut soudainement le regard agard alors qu'elle se dirigeait vers les étages, prévenir le démon qu'une personne le mandait dans le hall. Mais bon, la jeune femme pesta en silence contre ses "angelots de pacotille hypocrites"...
Perdre le contrôle de son calme, et surtout, utiliser son don...les effets ne sont jamais bon, autant pour elle, que pour les autres. Espérons seulement qu'elle arrivera à garder son calme, d'ailleurs, elle reprend son calme en soupirant calmement, de manière "zen"...il ne faut pas commetre de meurtre ici.

Alarin etait occpue a regarder des feuilles de papier, contenant des informations sur ses diverses affaires plus louches les unes que les autres, dans la ville, mais aussi partout dans le pays. Il faisait des calculs mentaux avec la rapidite d'une machine, son esprit froid etant concentre sur sa tache. L'aristocrate demon jura interieurement lorsque quelqu'un vint frapper a sa porte et le perturber dans son travail.

Il se contenta de dire d'entrer a la personne qui etait en faite la malheureuse receptionniste de l'Hotel. Elle entra timidement, alors que lui ne l'avait meme pas regardee. Il la reconnut a sa voix qui lui disait que quelqu'un le demandait de descendre. C'est a ce moment qu'il se tourna. On lui demandait de se deplacer, a lui?! Non seulement c'etait contre toutes les regles de politesse connues, mais en plus l'arrogance d'Alarin n'admettait pas que quelqu'un le convoque comme ca. Il n'y avait que deux solutions: Ou bien la personne en question etait folle et suicidaire ou alors c'etait quelqu'un du format de Lucifer ou de Dieu le Pere en personne. Interieurement, il s'est dit que ca devait etre la premiere categorie de gens.

Il se fit alors decrire la personne et il ecouta attentivement, sans interrompre la receptionniste, visiblement mal a l'aise dans cette situation. Il utilisa les ressources de la machine vivante qui lui servait de cerveau et, apres courte reflextion, Alarin savait deja que la personne qui correspondait le plus a ce signalement etait la jeune Priam. Jun Priam, s'il avait bon souvenir. Lui-meme parcourait cette terre depuis un temps considerable et il connaissait la famille, ainsi que le pouvoir de le jeune fille. Il savait aussi tres exactement ce qu'elle faisait. Il ignorait encore pourquoi elle etait venue le voir. Elle eveilla sa curisite en venant comme ca, lui rendre visite. Il decida de verifier ca.

Alarin prit sa canne en main, ordona a l'employee de l'Hotel fermer la porte derriere elle et disparut. Sa teleportation se faisait sans bruit, nuage de fumee ou lumiere aveuglante. A une seconde il etait a un endroit...

... et celle d'apres, il se trouvait dans le hall de l'Hotel. Il repera rapidement Jun et son esclave. Enfin, la personne a cote d'elle etait un humain, le raisonnement logique conduisait a la conclusion que c'etait un esclave. Il s'approcha d'elle, visage neutre et s'inclina legerement pour la saluer. Son visage a lui n'exprimait rien. Il observait la jeune demoiselle avec ses yeux enflammes, mais pourtant ne pouvant exprimer aucun sentiment.

"Mademoselle Priam, je presume? Je suis Alarin zith Quimn... Il semblerait que vous vouliez me voir... Avant de vous demander ce que je peux faire pour vous, je propose qu'un aille au petit salon, la-bas, dans le fond. On ne npus derangera pas..."

Il prononca ces paroles sur un ton neutre et assez distant. Il n'allait pas etre chalereux avec une fillette qui venait lui deranger. Mais son education et une certaine curiosite le forcerent a rester poli et proposer un entretient.

Il se dirigea vers la porte du salon prive des residents de l'Hotel. La porte lui a ete ouverte par un serviteur et il entra, sans regarder si Jun et son esclave le suivent ou pas. Ce n'est qu'une fois installe dans un fauteuil, qu'il prit la peine de tourner la tete vers eux et demander a la demonne si elle boira quelque chose. Le serviteur du salon etant toujours present, il pouvait les servir immediatement. Lui-meme commanda un verre d'eau. Etrange caprice pour un démon ne devant rien économiser, mais c'etait ce qu'il voulait, alors il recu son eau, comme toujours. Le service de "Die Traumen Tur" etait deja habitue a ses caprices.

L'aristocrate attendit une réponse de la part de la jeune fille.