Décidement, c'était devenu une habitude. Amadäus se trouvait encore sur un toit. Assis sur la corniche, il scrutait les lieux qu'il surplombait. C'était un lieu agité et bruyant par habitude. Un lieu qu'il n'avait fréquenté que de rares fois et un lieu qu'il n'avait aucune envie de fréquenter à nouveau. L'humain se leva et commença à descendre du toit. Il venait de voir ce dont il avait besoin de voir, de repérer celui qui pouvait lui être utile.
La descente ne lui fut pas aussi rude que la montée. Il fallait dire qu'il commençait à avoir l'habitude de descendre des immeubles et que son pied, à force d'entraînements, se faisait de plus en plus sur. S'il continuait comme cela, il pourrait jouer à l'homme-araignée les yeux fermés. Il posa le pied à terre, songeant que s'il atteignait ce niveau d'escalade, cela constituerait en quelque sorte un échec pour lui. Pour lui et pour Mâat, la deuxième chef de la rébellion. cela aurait voulu dire qu'ils n'étaient pas encore libres.
La zone qu'il avait contemplé se trouvait presque droit devant lui, il fallait juste contourner un autre immeuble. Les cris de peur et de douleurs se faisaient néanmoins entendre, emporté par le vent. Le jeune homme réajusta son costume de grande classe quelui avait fourni sa maîtresse, passa la main sur les manches de la veste pour enlever toute trace de poussière qui pouvait témoigner de ses activités et remettant une dernière mèche de cheveux, commença à avancer. Se montrer à découvert tel qu'il le faisait demandait une bonne dose de culot et une certaine présentation de soi. Son collier de cuir noir n'était que trop visible par tous sur cou dès lors, autant se faire passer pour un esclave disposant d'un certain pouvoir. Il possédait bien évidement d'un pouvoir mais il n'était pas celui auquel les gens pourraient penser.
Amadäus entra finalement dans la place après avoir salué le gardien. Un humain. C'était une erreur. Ce gardien, il le connaissait et il le savait acquis à leur cause. Amadäus serpenta négligemment entre les différents enclos. Par principe, il détestait cet endroit où l'on stockait les esclaves à leur arrivée dans la ville ou tout simplement pour la nuit pour les marchand qui avaient acquis une concession. Cette annexe de Sero était l'un des rouages caché de l'esclavage dans la ville. Amadäus se fit arrêter par un surveillant. Un libre cette fois ci. Heureusement, le nom de Prïam était connu dans la place en tant que grande acheteuse et personne ne se formalisait de voir un de ses envoyés ici. Certes, tout le monde était au courant que seul son majordome procédait aux achats mais dernièrement son visage était connu comme étant celui qui faisait les repérages. Visage connu signifiait visage vite oublié en cas de problème. Des interrogateurs potentiels pourraient toujours demander, les réponses seraient évasives.
Amadäus flanait s'arrêtant à certains endroits, regardant les esclaves, se faisaint interpeller, posant une ou deux questions à certains d'entre eux, recevait parfois des injures... Il souriait alors affichant un visage supérieur et hautain qui faisait enrager beaucoup d'esclaves. L'humain se demandait d'ailleurs comment, il avait réussi à aussi bien apprendre la comédie. Depuis le début de leur aventure, à ui et à Mâat, il avait bien fallu apprendre. Il continua son bonhomme de chemin, les bras dans le dos, contemplant la misère humaine, démoniaque ou angélique comme s'il visitait un musée. Un musée où les oeuvres pouvaient lui parler...
Lun 1 Nov - 15:12