Une main blanche s'était posée sur l'épaule de l'esclave. Alarin zith Quimn en personne était là. Comme à son habitude, il était suffisamment près du premier rang pour qu'on ne le confonde pas avec un gueux et trop pour qu'on note sa présence. Il avait l'art d'être juste à côté des puissants pour qu'on l'ait sous la main, qu'on fasse appel à ses services, mais ce n'était jamais sa tête qui tombait au cas, où il y avait des problèmes. Toujours à balancer en équilibre entre risque et profit, entre la loi ordinaire et la parallèle... C'était son métier. Il ne manqua pas de noter la présence de son propre nouvel esclave. Ce dernier ce faisait toujours remarquer.
"Essaye de te faire discret, petit... Nous ne sommes pas là pour admirer le spectacle."
En effet. Alarin s'intéressait à la politique, tant que la politique jugeait bon d'être profitable. En tant que noble et un des doyens de la société, il reçut une invitation. Plutôt sept. Chaque Grande Famille le pensait à ses ordres exclusifs. Mais il faisait de tout et pour tout le monde. Les dirigeants des Familles se succédaient et lui, il était toujours là... Et Amadäus Weisser aussi...
"Observe bien... Ca va valoir le coup... Si mes informations sont exactes."
Le démon avait quelque chose à montrer à son esclave. Quelque chose d'éducatif. Le Solaris en train de faire son discours ne voulait pas le recevoir, il y a de cela deux jours. Le trafiquant avait un renseignement de la plus grande valeur à lui fournir. Au sujet d'un complot de la concurrence, voulant l'éliminer. Les milieux louches, sous le contrôle total d'Alarin en étaient au courant, mais n'en avait cure de ce noble arrogant. Alors que le maître du marché noir voulait vendre cette information, on lui claqua la porte au nez. Il ne vendait pas de choses inutiles. Ainsi, il voulait voir la chute de celui qui l'avait méprisé. Ni l'architecture de l'église, ni la foi quelconque ne l'intéressaient pas.
Un hybride bondit soudainement de la foule et se jeta sur l'orateur, si séduisant soit-il. Sous les regards et les cris de la foule, il finit bien par l'égorger avant de se faire abattre par les hommes autour du noble. Au moment, où l'agitation commença à se faire trop grande, Alarin tira son esclave vers une ruelle adjacente, plus au calme. Il avait un petit sourire aux lèvres. Un de ses grands fournisseurs venait d'être tué comme un cochon, mais il l'avait bien mérité. Et puis, un autre viendrait le remplacer. Pendant que le bâtiment se vidait, ils restèrent à l'intérieur. Alarin avait encore plusieurs choses à apprendre à son esclave...
"Alors, qu'en dis-Tu?"