La culture d'Arnaud de Fontainebleau
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 Prince [pv Tobias]

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arnaud de fontainebleau
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MessageSujet: Prince [pv Tobias]   Prince [pv Tobias] Icon_minitimeJeu 13 Nov - 9:30

Il est venu, il a vu, il a vaincu… Et il est parti…

Et moi, je me retrouve là, assis sur cette plage lugubre à regarder le vide avec une nostalgie totalement déplacée… Le voir m'a redonné confiance en moi, c'est certain. Ca a allégé mes doutes, mes inquiétudes. Ses bras m'ont tout fait oublier l'espace d'un instant… Mais l'instant a été trop court. Je crois que finalement j'aurais préféré repartir avec lui. Mais je vais rester encore un peu. Le temps de m'habituer à toutes ces nouveautés. Le temps de redevenir Pythagoras de la Flaam… Je soupire.

Prince…

Pythagoras de la Flaam, Prince du Luxembourg…

Il l'a vraiment fait, je n'en reviens pas en fait… Quand je disais que j'étais le futur dirigeant du pays, c'était plus pour me vanter, je savais que ce n'était pas encore déterminé, pas encore sûr… Mais là… Là il a fait toutes les démarches pour que j'hérite. Je suis vraiment son successeur. Quand il décidera de se retirer, je prendrai sa place. Je deviendrai vraiment "Grand Duc"… Grand Duc… C'est lui le Grand Duc pour moi… Et je vais prendre ce titre. Je ne me vois pas à la tête du pays. Je sais qu'il restera pour moi. Il n'attendra pas de mourir pour me donner le titre, il restera dans l'ombre pour parfaire mon éducation pour que je sois un digne héritier…

Mais après ? Je n'avais jamais pensé à ça avant. Après… Il a vingt cinq ans de plus que moi… Il moura avant moi, je me retrouverai seul, sans lui, à la tête d'un état… Saurais-je trouver et former mon héritier comme il l'a fait avec moi ? Serais-je capable d'aimer un autre autant que je l'aime lui ? Est-ce que je le veux ? Vais-je alors porter son deuil éternellement ? Il ne le voudrait pas… Quoi que… Peut être qu'il le voudrait… Peut être que sur son lit de mort il me fera jurer fidélité… Je ne veux pas penser à sa mort.

Le soleil se couche au loin. Demain recommence une nouvelle journée de boulot normale… Sauf que je suis Prince… Prince… Demain je reverrai Judikael. Que lui dirais-je ? Rien, je ne lui doit rien. Je ne dois rien à aucun d'entre eux… Demain je serais moi encore. Je vais m'éloigner de ce qui fait mes faiblesses. Je vais me protéger d'eux. Je noierais mes doutes et mes soucis dans les bras d'hommes qui ne partageront mon lit qu'une seule nuit. Je cesserai de m'attacher à tous ces hommes qui ne sont que des meurtriers méritant la mort…

Qui suis-je pour dire ça ? Un meurtrier mérite-t-il la mort ? Aurais-je à prendre ce genre de décision ? Je ferai passer les lois, non ? J'aurais le dernier mot sur certains jugement, sur certains appel… Le pouvoir de la grâce… Mais peut-on gracier quelqu'un qui a tué ? Le chef d'état a-t-il vraiment le choix ? Ce qui est certain, c'est que je ferai en sorte de n'envoyer personne à Sadismus Jail… Personne… Et quand je serais vieux, quand j'aurai passé les rennes à un autre, je reviendrais… Je viendrai voir si Edward et Jude sont encore là… Anastasiah ne le sera pas, c'est certain… Il veut se donner la mort et je suis bien incapable de l'en empêcher… Mais je veux lui demander avant… Je lui demanderai ce que je devrai faire, moi, quand Stephen m'aura transmis son trône… Quand il m'aura quitté… Et Moxie… Moxie ne survivra pas ici… Je le sais… Et pourtant je m'obstine à vouloir le protéger…

Je vais redevenir moi même… Je dois cacher mes faiblesses, ne m'attacher à personne… Je dois réussir à être un homme libre. Je ne peux pas rester prisonnier de Stephen alors que je suis amené à diriger un pays… Est-ce pour ça que je suis ici ? Non… Stephen ne m'encouragerai jamais à m'éloigner de lui… Mais comment ferai-je quand il ne sera plus là ? Se rend-il compte que c'est la question qui va maintenant m'obséder… Il m'a prouvé qu'il avait confiance en moi, qu'il ne m'abandonnerait pas… Mais… Mais…

Pourquoi dois-je subir tous ces doutes ? Est-ce une épreuve indispensable pour devenir un chef d'état digne de ce nom ? J'ai peur de tous ces poids, de toutes ces responsabilités… Me donner le titre de Prince, d'héritier officiel, c'est aussi me dire que je vais bientôt revenir vers lui, quitter Sadismus pour entamer la fin de ma formation politique…

Pythagoras de la Flaam… Grand Duc du Luxembourg…"

Ces mots me font peur…
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MessageSujet: Re: Prince [pv Tobias]   Prince [pv Tobias] Icon_minitimeJeu 13 Nov - 9:30

Jour de perm'.
Le soleil vient à peine de se lever, et je sais déjà que, aujourd'hui, je vais m'emmerder. Et grave. A vrai dire, je suis déjà debout depuis deux, trois heures. Pas envie de dormir. Trop agité. C'est comme ça depuis quelques jours, en fait… Je ne dors pas, je ne mange pas, je ne vis pas. Vous dites ? Qu'est-ce qui peut tourmenter à ce point mon pauvre cerveau, moi qui ai autant de sensibilité émotionnelle qu'un fer à repasser ? 'Fallait suivre l'histoire, les gens.
…"Accouche" ?

Bah ouais. Justement. J'ai commencé à percuter que neuf mois, c'est court. Surtout quand ils sont passés… ou presque. Le mioche de Petite Plume risque de débarquer n'importe quand, n'importe comment. Je suis inquiet, et ça me saoule.
Clic. Le rituel habituel. J'ouvre mon briquet, allume ma clope. Bonjour-bonjour, il est six heures du mat'. En caleçon, assis sur mon lit, dos au mur, je fixe le décors d'un air absent. L'autre lit de la chambre est vide. Quand j'y pense, je l'ai pas vue souvent, ma coloc'. Tant mieux, tant pis. Peut-être qu'elle supporte pas l'odeur de la clope, au matin. Je tire une taffe, expire lentement. Hmm… J'vais m'arranger pour avoir un œil sur Petite Plume. La faire dormir ici ? Pourquoi pas… Je verrai.

J'écrase mon mégot dans le premier cendrier qui passe, me lève. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir foutre, aujourd'hui ? Les journées de repos, c'est vraiment pas fait pour les hyperactifs… Je jette un œil à ma montre, posée sur la table de chevet. Six heures douze. Ouais. Mon regard glisse sur une enveloppe ouverte.
Maintenant que j'y pense… Je crois qu'il se passe des trucs un peu étranges, du côté de mon ex-vie… Les mecs qui me servaient de supérieurs. Dans l'armée, je veux dire. J'ai reçu ce courrier y'a quoi… trois jours ? Et c'était pas le premier. Des "vieux potes de terrain", en quelque sorte… qui me font gentiment passer les infos…
Ce qui se passe ?
Des trucs sympas. Du moins, pour moi. Notre unité avait fait de…"petites plaisanteries" pas vraiment réglo… Et on peut dire que moi, j'avais vraiment fait de belles conneries. Ce qui m'a emmené en prison, d'ailleurs, ce qui m'a condamné à jouer un rôle hybride de gardien taulard… Un chacal pour garder les chacals, en quelque sorte. Sauf que voilà… Nos supérieurs, ça commence aussi à leur retomber dessus. Et ils sont pas vraiment d'accord. Conséquence… avec le pognon que j'avais pas, ils se permettent de lancer des procédures –plus ou moins légales- pour se blanchir les mains… et par la même occasion mettre un point d'interrogation sur les crimes de l'unité.
Y'a des discussions.
"Des discussions."
Un joli mot. Mais tout ce que j'en sais, c'est que mon propre statut s'en voit légèrement amélioré. Nouveau : j'ai le droit de sortir de l'enceinte de la prison, sans surveillance, mais en restant sur l'île. Peut-être que ça ira plus loin… peut-être pas. Je préfère ne pas me faire de faux espoirs.

Bref. En résumé, j'ai trouvé ce que j'allai faire aujourd'hui : je me casse. Il faut que je sorte, ou je vais péter un câble. J'ai laissé Petite Plume sous la surveillance de Lucas, et de Judith. Deux potes, assez philanthropes (ouais, y'a pas que des connards, chez les gardiens…déçus ?). Ils veilleront sur elle…même si elle ne le sait pas, mais ça, c'est une autre histoire.

Le temps de me raser, de me fringuer, et c'est parti. C'est drôle, j'ai eu comme un bug, devant mon armoire. J'ai failli prendre mon uniforme de gardien… J'ai un peu fouillé, et fini par dégoter des trucs corrects. Des habits civils… ça fait vraiment un bail. Un jean un peu vieux sur les bords (juste un peu trop déchiré au niveau des genoux à mon goût…mais qu'est-ce que j'ai foutu avec ce truc ?), un T-shirt noir (un peu plus nickel que le fute, le Ciel soit béni, col en V, pas large, mais pas moulant non plus –m'prenez pour qui ?-), des chaussures noires toutes simples. Et comme dans ce pays à la con, il n'est pas foutu de faire beau deux jours de suite, j'enfile une veste en cuir, cale sur ma tête une vieille casquette militaire d'un vert un peu terni.
Regard sur ma montre… Sept heures deux.
Génial.


***


Putain…
Qu'est-ce que ça peut faire du bien, de sortir de cette taule ! Etre un peu tranquille, durant une journée entière, seul, se balader, envoyer chier le monde… Sauf Petite Plume, bien sûr. J'ai même poussé un peu jusqu'au village… C'est drôle à dire, mais voir des gens normaux faire des choses normales, sans gardien, sans mur… Je suis presque ivre de cette pseudo-liberté. J'ai tapé la conversation avec deux-trois gadjos, ai passé ma main sous l'eau glacée d'une vieille fontaine rudimentaire, acheté un bouquin dans une librairie… Fahrenheit 451. Je l'ai déjà lu… Je l'ai pris pour Petite Plume. J'aimerais qu'elle y jette un coup d'œil. Et puis je voulais lui ramener quelque chose de ma première sortie…

J'ai gardé le meilleur pour la fin.
La mer.
Dieu que ça faisait longtemps… et que ça me manquait… Je ne parle pas de cette mer qu'on offre aux touristes, sous un Soleil insolent, pendant les vacances… Non. Je parle de celle qui sent l'iode, les algues, et la pierre. Celle qui réchauffe le pays l'hiver, et rafraîchit l'été. Pas comme l'océan. Une mer, c'est plus intime. Et le bruit des vagues… Le bruit des vagues ! Lorsqu'il n'y a que le silence, et ce son… Il faut avoir dormi au moins une fois sur une plage, à la belle étoile, pour le connaître, ce son… On ne l'oublie jamais…

D'ailleurs, le Soleil vient de se coucher. Juste un tout petit éclat, sur l'horizon. Je lève les yeux, et essaie de discerner les premières étoiles. Le ciel est clair. Tant mieux. J'aperçois désormais la plage… Je grimpe sur le petit parapet, pas plus haut que mon tibia de mon côté –du côté du bitume, je veux dire- mais profond de plus d'un mètre du côté du sable. Je m'y laisse tomber, sans efforts. Le sable amortit. Je fais quelques pas, mais m'arrête. C'est pas bon, de marcher avec des groles dans le sable. Pas pratique. Je m'assieds, défais les lacets, ôte mes chaussures. Je me relève, et continue mon chemin. Je sens le sable froid glisser sous mes pieds… presque comme une peau de reptile. J'adore cette sensation.
…bref, la mer.

D'ailleurs, je n'ai pas l'air d'être le seul à apprécier l'endroit… Je cille.
Oh.
Disons qu'il n'y a pas sur cette île –du moins, je pense- énormément de types arborant une longue chevelure rouge… J'ai un temps d'arrêt. Il ne me voit pas, mais moi, de mon côté, je suis bien obligé de me remémorer une histoire de miroir, de carrelage, d'eau qui coule.
…Passons. Bon. Je suis vraiment dans une humeur à peu près bonne. Si j'allais faire chier un peu mon "amant d'un jour" ? Je cale une clope entre mes dents, sors mon briquet…me ravise. Je la reprends entre mes doigts, et avance.

Tiens, ça réfléchit, tout ça.

Ah ouais… quand même. J'ai entendu quelques mots assez singuliers… L'aristo aurait-il prit du galon ? Rien à foutre. C'est pas ça qui va m'empêcher de discuter un peu avec lui. Honnêtement, aimer une fois quelqu'un sans presque avoir entendu le son de sa voix, je trouve ça grave glauque. Puis vu l'état d'esprit que je devine chez lui, 'faudrait pas qu'il aille se jeter dans la mer…

'Lut…

Avec ma délicatesse habituelle, je m'assieds à sa gauche. Sans lui jeter le moindre coup d'œil, je bats plusieurs fois mon briquet, et finis par allumer ma clope. Je la coince entre mes lèvres, le temps de lui tendre mon paquet –des Gitanes- pour lui en proposer une. Je pose mon regard sur les sien, haussant un sourcil interrogatif sous la visière de ma casquette. Je ne tente même pas d'esquisser un sourire… je me ferais mal. Tiens, je viens d'y penser, à ça. L'entaille un peu…monstrueuse, du coin de mes lèvres, à la pommette droite. Bah.
Ce mec-là, il a dû voir plus gore, dans sa vie.
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MessageSujet: Re: Prince [pv Tobias]   Prince [pv Tobias] Icon_minitimeJeu 13 Nov - 9:31

Je sursaute.

L'instant d'avant, il n'y avait que moi sur cette plage. Le soleil couchant, la mer, le bruit des vagues et du vent. Ma solitude, ma nostalgie, mes inquiétudes… Et voilà que nous sommes deux assis sur ce sable fin. Je ne l'ai pas entendu arriver, mais ce n'est pas un mal, il va me permettre de revenir dans la réalité, de reprendre pied après le rêve que je viens de vivre. Je souris pour moi en chassant toutes ces images et ces questions. Pourtant mon sourire se fane un peu trop vite. L'une des images persiste… Je sens qu'elle va me hanter encore longtemps, qu'elle viendra habiter mes rêves…

Stephen est en tenue d'apparat. Un peu plus vieux peut être. Magnifique. Couché sur un lit de soie… Un cercueil ouvert. Les yeux clos. Endormis ? Non… Il dort pas, je le sais. Son visage n'a pas ses petits mouvements qu'il a quand il dort, il est trop immobile… La soie est rouge, le bois est blanc. Et moi, je suis agenouillé à côté de lui, abattu, détruit… Cette image figée me fait peur… Je sens une peine que je ne saurais supporter longtemps, une douleur tellement forte, une angoisse intolérable…

De force, je chasse cette image.

Tobias me tends son paquet de clope. Oui, je vais fumer, discuter avec lui, oublier ce cauchemar. Tout ira bien. Je me tourne vers lui et prends une cigarette en souriant mais quand mon regard remonte vers le sien, je me fige un court instant en voyant son visage balafré puis je reprends mon geste naturellement. Je sors mon propre briquet pour allumer ma clope et me permets un commentaire :

"Tu t'es pas raté, dis donc. C'est un détenu qui t'a fait ça ?"

Je tire sur ma clope et mes doigts viennent se poser sur les deux marques fines sous mon œil. L'une d'elle est le fait de Syonna, preuve que les prisonniers ne sont pas les seuls à agresser les gardiens. Quant à la deuxième, Tobias ne doit pas la connaître puisqu'elle m'a été faite juste après notre petite partie de jambe en l'air dans les douches par Edward qui nous avait entendu de ma chambre où je pensais qu'il dormait… Puis je caresse doucement la marque qui doit orner ma gorge. Sebastian… Je souris. Franchement, je peux pas dire grand chose, je suis aussi amoché que lui. D'ailleurs, on dirait bien qu'il a aussi une marque dans le cou. C'est dangereux, quand même, d'être gardien…

Je me laisse tomber sur le sable en soupirant. Une jambe tendue, l'autre pliée, le bras droit sous la tête. Je ferme les yeux un instant mais l'image de Stephen mort revient aussitôt me hanter donc j'ouvre brusquement mes paupières, fixant obstinément le ciel en faisant semblant de ne pas voir l'image qui se dessine devant moi. Ma respiration a un peu accéléré, mais je me calme lentement. Mon regard se pose à nouveau sur mon balafré quand je me souviens d'un détail… C'est un gardien prisonnier…

"Mais dis moi, t'as le droit de te balader dehors, toi, maintenant ? Je pensais que t'étais aussi enfermé que les autres… T'as vraiment un statu bizarre. Comment t'as fait pour obtenir ça ?"

Sérieusement, ça m'intrigue… Et puis ça me changera les idées. Qu'il me parle donc un peu de lui, j'oublierai ce qui me concerne directement… J'oublierai que je suis maintenant Prince Héritier du Grand Duc du Luxembourg. J'oublierai que Stephen vient de passer et de repartir en me laissant ici. J'oublierai mes peurs…

Etrangement, je ne suis pas pressé de quitter Sadismus. Je me demande pourquoi. Est-ce parce que rentrer me rapproche de la mort de Stephen ? Non, je ne pense pas. Ai-je peur de m'ennuyer là-bas ? Non plus… Je crois que je me suis attaché à cet endroit. Je serai triste de laisser Jude, Moxie, Edward et Anastasiah ici, je pense. Ils font parti de ma vie, maintenant, j'ai donné de l'importance à mes amants, c'est une mauvaise chose. Même Tobias me manquera, je crois… Je me sens bien ici en fait. Je doute mais je me retrouve moi-même. J'ai peur mais je ne suis plus manipulé, je n'ai pas toute cette pression… J'aime bien Sadismus en fait, et le jour où je devrai en partir ne sera pas "une libération"…
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