La culture d'Arnaud de Fontainebleau
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La culture d'Arnaud de Fontainebleau

La culture, c'est comme la confiture...
 
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 Devant les portes (Sebastian A. Owlson)

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arnaud de fontainebleau
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MessageSujet: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:27

En haut de la rue Saint Vincent…
Un poète et une inconnue…
S'aimèrent l'espace d'un instant,
Mais il ne l'a jamais revue…"

Mes lèvres cessent de bouger, stoppant net leur psalmodie silencieuse.
Hum. "Jamais revue" ? Pas si sûr, Jean… 'Faut dire, mon Renoir, mon tout beau, tu connais pas l'contexte. Comment aurais-tu pu ? Baaaaaah… Dommage. Enfin, pas pour moi.
Héhé.
N'empêche, j't'ai volé ta chanson. Ta Complainte de la Butte. J'la garde. Y'a tant d'mecs qui l'ont déjà interprétés… tant et tant. Lemarque ? Et Wainwright. Mhh… Deux genres différents. L'un genre bal-musette, l'autre ambiance valse, len-ta-men-te. Heh… J'oublie mes deux p'tits french. Cabrel-Bruel… Sauf que là, je sais pas. Jamais vu leurs gueules, jamais lu sur leurs lèvres.
Hmm.. Frustrant.

Un coup sur mon épaule. Léger, mais bon. Je fronce les sourcils, pour la forme, et consens à poser mes yeux sur la bouche de mon gendarme… pour ne lire que la fin de sa phrase. ¡ Caray ! Rien compris… Je le fixe, sans réagir. Il percute enfin, et répète, une sorte de sourire condescendant aux lèvres. On dirait qu'il s'amuse, ce con.

Sors de ton monde, Pablo, on est arrivé.

Wow. Un comique. Un rictus silencieux découvre mes dents. Je lui offrirais bien mon plus beau doigt d'honneur. Sauf que… mes mains ne sont pas véritablement en mesure de se payer ce petit plaisir. Hmm… C'est pas qu'elles soient un peu coincées sous mes coudes, attachées entre elles comme pas possible, tout contre mon torse étouffé dans une belle camisole bien blanche… mais si.
Bref.

Je comprends au changement de luminosité que la porte du fourgon vient de s'ouvrir. On me lève, on me pousse, me fait descendre. Coup d'œil à mes beaux petits gardes. Expressions mitigées, en attente. Ils ont hâte de voir ma réaction. Ma réaction face à… ma nouvelle maison ? "Ma" ? Héhé… Beaucoup de choses sont à moi, dans ce nouveau terrain de jeu…de chasse.

En parlant de ça. J'adopte un air vaguement soucieux. Non pas inquiet… plutôt du genre "merde, j'ai mis la mauvaise cravate…!" (non pas que j'en porte, même si ça irait bien sur ma jolie camisole).
Je viens de me rendre compte que j'ai été plutôt soft, pour le moment.

Héhé.

Je pivote légèrement, et me retrouve face à Sadismus. Je cille, une, deux fois. Latence. Je devine qu'un lourd silence s'installe parmi mes mâtons… Adorable. Mais plus la peine de patienter encore. Mon visage pivote légèrement sur le côté, comme le ferait un chien curieux…
Et je me laisse aller. C'est d'abord une sorte de souffle, presque un sifflement. Qui enfle… Et bientôt, c'est tout mon corps qui vibre, secoué d'un immense, incongru, rire. Evidemment, je ne peux en entendre le son, mais le suppose. Je ris, dans mon silence personnel, comme un parfait dément.

Nouvelle œillade aux gardiens. Visages déconfits, atterrés. Oups ? Mon hilarité se prolonge. Tant et si bien, que, gagnés par une sorte d'incrédulité nerveuse, eux aussi se mettent à rire doucement. Une dizaine de secondes passent.
Tableau absurde.
Soudain, je me tais. Mon visage adopte immédiatement un air grave, sérieux, pensif. L'œil vide, je détaille leurs visages dubitatifs, puis me détourne, commence à marcher vers ma prison, seul.
Bon… Pas le temps de faire trois pas, mais c'est l'intention qui compte, non ? Puis je me suis bien marré.
Et c'est pas fini…

Une poigne pas très amicale me saisit au col, et… c'est là que je commence à hurler. Mais pas seulement. Je m'agite, me retourne, donne de l'épaule. Je finis par me débattre entre deux de mes gardes, périodiquement ceinturé, soulevé dans les airs, jambes battantes. Mon regard se pose à nouveau sur l'édifice, mes cris adoptent une certaine cohérence…

J'arrive…! Je suis là !

Je commence à sentir quelques coups, une claque, même. Qu'importe ? Je crache au visage du mâton le plus proche, et reprends. Cris de démon.

Sybille…! Tu m'entends ? Je sais que tu m'entends… Je sais qu't'es là ! Je viens, je viens pour toi ! T'as pas oublié, hein, t'as pas oublié ! Sybi…

Contact froid, rugueux contre mon visage. "On" vient de me plaquer contre le grillage de l'entrée. Je grimace lorsque les anneaux que je porte à l'arcade et à la lèvre inférieure ripent sur les mailles. Brutalement, j'ai un peu plus de mal à former mes mots… Pas vraiment envie de me déchiqueter la lèvre. Pour compenser, je leur offre encore un peu de mon rire si… sain.

Calmez-le.

J'ai pu saisir de justesse ces derniers mots… Me calmer ? Héééé… T'es présomptueux, mon tout beau… personne n'y est arrivé depuis à peu près… vingt ans.

Ha ? Je sens que l'on défait légèrement ma camisole. Dans la position où je suis, ça n'a pas vraiment d'importance… Mais…quoi ? Je saisis à peine la raison du courant d'air froid sur mon épaule… quand une aiguille s'y enfonce généreusement.
Eeeeeeeh…

Je gigote encore quelques instants –et suis toujours dûment étalé contre le grillage, vous croyez que ma joue va marquer ? Horreur !-… mais la chimie a vite raison de mes élans… Un indicible engourdissement tombe sur mes membres. Mes forces s'évaporent… Vivement, mon garde boucle la camisole, et tente de me remettre d'aplomb. Je ne bouge pas. C'est à peine si je tourne mon visage vers le garde le plus proche, et murmure, un sourire aux lèvres, quelques sons qui s'apparentent plus à des sifflements qu'à des mots…

Tu sais, ta drogue… Elle va pas durer très longtemps.

Je ferme les yeux, une expression béate fixée sur le visage. Non pas à cause de mon petit calmant… mais simplement… de la sentir si proche ! Sybille… Tu es à moi. Mon amour, ma proie, ma possession… J'ai hâte de te chanter ta chanson… En attendant, je préfère ne pas la gaspiller. Une autre, une autre pour saluer mon entrée dans ce monde…
Cette fois-ci, plus de cris, plus de sons rauques. Je module ma voix avec beaucoup d'attentions… avec tout mon amour, ma jolie prison… Lentement, délicatement…

Dans la rue des Blanc-Manteaux,
Ils'ont él'vé des tréteaux
Et mis du son dans un seau
Et c'était un échafaud
Dans la rue des Blancs-Manteaux…
Le bourreau s'est levé tôt.
C'est qu'il avait du boulot
Faut qu'il coupe des Généreaux
Des Evêques, des Amiraux…
Dans la rue des Blanc-Manteaux
Sont v'nues des dames comme il faut
Avec de beaux affûtiaux
Mais la tête…
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:27

A prisonnier exceptionnel, gardien exceptionnel… Mon oeil, ouais ! C'est juste pour pas se taper les papier d'entrée que l'autre abruti m'a envoyé. Les prisonniers sont tous pareil. Celui là serait fou ? Parce que les autres sont seins d'esprit ? N'importe quoi ? Je traverse la cours d'un pas rapide et j'ouvre la grille d'un geste brutal et là je tombe… sur un fou ! Camisole de force, visage béat, yeux clos… il chante… Ok, c'est un prisonnier spécial.

"Ta gueule !"

Je lance au chanteur, mais ses charmants accompagnateurs s'empressent de m'annoncer qu'il est sourd. En plus ! Mais qu'il comprend ce qu'on lui dit en lisant sur les lèvres. Je dois donc en conclure que les yeux fermés, il s'est coupé de monde. S'il aime vivre seul et renfermé sur lui même je l'installerai directement au trou, ça fera gagner du temps ! Bon… Ok, je ne suis pas de bonne humeur. Je soupire et fais les quelques pas qui me séparent du taré. Je l'attrape sans douceur par le col, le secouant assez pour qu'il ouvre les yeux et, souriant sadiquement, je pose un doigts sur ses lèvres. Il a intérêt à se taire. Puis je le relâche et tourne mon visage vers son escorte. S'il veut lire sur mes lèvres, il le peut toujours, je n'ai rien à cacher à un mec comme ça.

"Ok, filez moi les papiers du transfert et vous allez pouvoir récupérer votre gilet blanc, on n'utilise pas ce genre de choses ici."

Je le regarde et attends que ses yeux se posent sur mes lèvres avant de continuer:

"A Sadismus, on laisse les prisonniers libres de s'exprimer… Surtout si c'est pour nous donner une bonne raison de leur faire visiter les salles de torture… Ou de leur apprendre l'obéissance et la soumission par d'autres moyens…"

Comprendra qui veut… Mon sourire sadique et mon regard pervers parlent de sexe, mais c'est un sujet tabou à l'extérieur. On ne peut pas dire aux étrangers qu'ici torture et viol sont monnaie courante… Mais lui, s'il déconne, il l'apprendra bien vite. Puis à l'adresse du prisonnier, sans prononcer les mots, en me contentant de les articuler:

"Tu vas voir, tu vas te plaire ici…"

Sans douceur, je le pousse entre les mains des hommes qui attendent que je me saisisse de la bête par la gorge avant de retirer le chemise blanche. Je le vois pâlir… Ma poigne est un peu serrée peut être. Je le projette entre les grilles et ferme prestement derrière moi. Reste à savoir comment va réagir le fou. Moi, j'ai fait mon boulot, j'ai récupéré le colis. Je passe devant lui, l'ignorant à moitié, et m'avance vers les portes du hall. Qu'il tente quoi que ce soit contre moi et il se prendra tellement de coups qu'il ne saura plus où mettre ses mains pour s'en protéger.
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:27

Eeeeeeh… Mais quel manque de…courtoisie.
Jeune homme-jeune homme, que vous arrive t'il donc ? Je vous sens bien… inconséquent. Cette main sur mon col… Cette façon bien peu délicate de me secouer en tous sens… Je-ne-suis-pas-une-poupée !
Je pose un regard exagérément outragé sur ce nouveau visage. Ouh… Face de sang ! Je hausse un sourcil, passablement surpris devant l'allure bien peu…conventionnelle… de ce gardien. Je penche légèrement ma tête sur le côté, l'air férocement intrigué. Sangriento !… Joli surnom, non ? Je trouve qu'il lui sied à merveille. Hmm. Par contre… s'il pouvait éviter de… poser ainsi son index sur mes lèvres… Non pas qu'il ne m'effraie –oh, bien sûr que non, qui le pourrait ?- seulement, il est fortement déconseillé de laisser traîner ainsi des morceaux d'anatomie près de mes dents.

Bien. Où en étais-je ? Oh… Sangriento. Il daigne enfin s'adresser directement à moi. Tss… Tout en lui me montre son désir intense de domination. Pauvre hère. A ce jeu, quel sera le vainqueur, selon toi ? Je reconnais que tu n'en peux rien savoir, pour le moment… Pour le moment. Peu importe ton sourire exagérément menaçant, ton regard tordu… pervers.
J'ai fait pire.

Sangriento achève son…"entrée en matière", et me pousse vers mes petits geôliers. Surprise…Que fait-il ? Ah. La camisole. En voilà, un bon point… Même s'il n'est pas obligé de serrer ma gorge avec tant d'entrain. Pendant que les autres s'affairent, que je sens la pression du tissu rêche se relâcher peu à peu, je le défie du regard, une lueur mauvaise au fond des yeux. Me plaire ici ? Evidemment ! Si je ne l'avais pas désiré, jamais je ne me serait retrouvé ici. N'empêche, j'apprécierait fortement qu'il évite de m'étrangler totalement avant d'avoir pu retrouver ma Sybille.

Je suis libre (enfin…façon de parler). Je me dégage lentement de ma belle chemise un peu trop fermée, le sourire aux lèvres malgré tout. Je fais jouer mes articulations… doigts et coudes sont un peu engourdis, depuis le temps…
Brrr ! Quel froid ? C'est quoi c'pays ? Je frissonne. Je ne porte plus qu'un simple T-shirt gris, un peu trop léger pour la saison. Sans parler du fait que j'aie été plus habitué au climat de contrées plus…chaleureuses que l'Allemagne. Mon regard tombe sur les tatouages couvrant intégralement mes bras, jusqu'au bout des dernières phalanges. Un sourire m'échappe… Mon corps à moi ne change pas Et ces marques renforcent mon sentiment de possession. Jolies, jolies queues, et jolies, jolies têtes de serpents…

Eeeeeeet… la camisole chimique dans ma tête ? Vous avez oublié de la …retirer. C'est d…

Eeeeeeeew… Mais quel inopportun, ce gardien ! Cela fait deux fois, qu'il me coupe. Deux de trop. En attendant, je valse littéralement. Ma soixantaine de kilos a "un peu" de mal à s'en remettre, sur le coup. Rrrrarh ! ¡ Cabròn ! Tous crocs découverts, je me relève, hors de moi. Non seulement il se permet de me traiter comme un chien, mais en plus, il m'ignore ! Tout en lui me hérisse. Et puis d'abord, pourquoi est-il si grand ? J'ai l'impression de faire un mètre moins vingt, à côté de lui. Aaaah…
Je me sens d'humeur… exaltée.

En trois foulées, je suis sur lui. Et pas que littéralement. Je sais pertinemment que, physiquement, je ne suis pas exactement sur le même plan que lui… Alors je fais simple. Comme un enragé, je bondis sur lui, et attaque de la façon la plus instinctuelle qui me puisse être acquise… Je plante mes dents dans son cou. Héhéhé… Doux goût de rouge, goût de sang, savoureuse sensation métallique. Sous l'effet de la surprise, nous tombons, tous les deux. Je suis bien conscient que je ne garderait pas longtemps l'avantage… Mais je n'ai vraiment pas envie d'y penser. Tout ce qui compte ? C'est que je m'amuse. Je cueille sur mes lèvres une petite parcelle de sang. Hmm… D'enfer…

Tu m'as coupé, Cabròn… C'est d'une impolitesse… On n'interrompt jamais un chanteur. Nooooon ? ¡ Te voy a matar !
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:27

Quand ils ont enlevé la chemise, j'ai pu me rendre compte qu'il avait des tatouage sur toutes les parties visibles de son corps excepté son visage. C'est pas mal, mais c'est trop. Un seul tatouage, comme le mien ou celui d'Anastasiah a bien plus de mystère et de beauté que de se barioler le corps. Des serpents en plus… quelle horreur… De toutes façons, je m'en contre-fiche, ce mec ne m'intéresse pas, ce n'est qu'un prisonnier qui va, je le sens, finir très rapidement au trou… vu son caractère… D'ailleurs, je me demande vraiment si ça vaut la peine que je le mène à sa cellule…

Quand je passe devant lui, je me rends bien compte qu'il est d'humeur agressive et que je prends un risque en lui tournant le dos sans faire plus de cas de lui, mais, franchement, s'il prend le risque de me provoquer, il le regrettera suffisamment vite pour ne pas le faire deux fois. J'avance d'un pas rapide et sûr vers le hall quand… un poids sur mon dos, une étreinte autours de mon torse, une douleur dans le cou… Il m'a sauté dessus le bougre ! Et il m'a mordu jusqu'au sang en plus. Le choc et son élan (il a du en prendre pour atteindre mon cou…) me font perdre l'équilibre et je me retrouve à terre avec lui au dessus de moi. Sa voix étrange résonne à mes oreilles. Il ajoute des mots dans une langue que je ne connais pas. Une langue du sud, semble-t-il. Espagnol ou Portugais… Quoi qu'il en soit, je ne comprends pas, mais le ton est assez parlant. D'un geste rapide et brutal, je me retourne, le faisant tomber et je le prends à la gorge. Mon regard de feu plonge dans le sien et je lui assène une gifle magistrale… Il faut dire qu'avec le bras de levier dont le dispose, elles le sont souvent. Sans le lâcher, je me relève, le soulevant avec moi. Sans aucune douceur, je le traîne jusqu'aux portes et le plaque violemment contre le mur. Ses pieds ne touchent plus le sol et mon regard mauvais le menace bien mieux que le feraient mes mots qu'il n'entendrait pas.

Le temps semble se figer alors que nous nous mesurons du regard. Je finis par desserrer les dents et je prends le temps de bien articuler parlant avec lenteur comme si je m'adressais à un attardé.

"Tu veux passer ton éternité au trou, vermine ? Un endroit noir où tu ne verras rien et ne toucheras personne. Un lieu isolé où personne ne te verra ni t'entendra. Tu auras un seau pour chier et pisser et ça puera tellement que même ta bouffe aura une odeur de merde. C'est ça que tu veux ? Parce que si c'est le cas, tu es bien parti. D'ailleurs, je pense que je vais te faire visiter tout de suite."

Sur ces mots, je le lâche. Je ne le tenais pas assez haut pour qu'il se blesse en tombant, mais suffisamment pour qu'il tombe quand même. Je me recule et le regarde de haut, méprisant. Le sang coule le long de mon cou, sa caresse est douce. Je passe délicatement mes doigts sur la plaie. Ca ne saigne pas trop fort, ce vampire n'est qu'un amateur. Je souris, mauvais, alors que je lèche mes doigts puis je lui désigne l'entrée du hall. Je passe la porte derrière lui et jette les papier sur le comptoir sans le quitter des yeux.

"Numéro 392042", je dis.

Et mon collègue tape l'information sur son ordi avant de m'annoncer les informations qui me manquent:

"Sebastian Aeneas Owlson, cellule EE"

J'acquiesce puis sourit.

"Il passera sa première nuit au trou."

L'homme me regarde et ses yeux se posent sur la coulée rouge qui va se perdre sur mon col blanc. J'attrape un uniforme et le jette au visage du prisonnier avant de prendre une pose d'attente. Il va se changer ici, au milieu de hall… Et si ça ne lui plait pas, je m'occuperai moi même de le foutre à poil. Je ne le quitte pas de mes prunelles pourpres et je n'ai pas besoin de vérifier, le gardien derrière moi à un regard curieux. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir s'il est obéissant… Et jusqu'où va son horrible tatouage.
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:28

Il m'énerve.
Mais qu'est-ce qu'il m'énerve.
Bordel.

Il n'aura pas fallu beaucoup de temps pour qu'il reprenne l'avantage… C'était prévisible. Mais pas pour autant agréable. D'autant plus que cet enfoiré en profite pour me reprendre à la gorge. Un rictus mauvais découvre mes dents. Il le fait exprès ? Ma gorge ! Ma voix !
Pas touche… C'est à moi.
Moi…

Huh ? C'est quoi, cette douleur ? Ma joue gauche est en feu… Sous le choc, mon visage a été violemment détourné sur le côté. J'ai désormais une jolie vue sur la délicate teinte grisâtre du sol de béton. Charmant.
Attends… Il vient de me foutre une claque ? Défense de gonzesse… Je t'ai fais peur, en te mordant le cou ? Aaaaah, mais ce n'est pas du tout mon style. Je ne voulais que goûter… voir quel goût avait ton sang. Rien de bien méchant ? Il est bon. C'est bien dommage que ce type ait un caractère aussi infect. Il va finir par le faire tourner, à force de fiel.

Il se relève. Et moi avec… Je mets un certain temps à comprendre que mes pieds ne touchent même pas le sol… Il y prend plaisir, ou bien ? Je le répète, le martèle et l'affirme : je-ne-suis-pas-une-poupée ! Connard !
Si, jusqu'alors, je ne faisais que m'amuser, je peux véritablement dire que je suis maintenant… hors de moi. Impossible de retrouver mon calme. Bien ou pas ? Pas la moindre idée.
Je suis dans ce que j'appelle ma phase…"clébard enragé".
Il me coince contre un mur froid, jambes pendantes. Son regard se veut dominateur. Je montre les dents. Tu crois vraiment que tu vas réussir à me faire baisser les yeux ? Jamais !
Je suis tellement accroché à cette idée –de ne pas quitter ses yeux, de ne pas baisser les miens- que je ne me rends pas tout de suite compte qu'il est en train de me parler… Je ne saisis sur ses lèvres que la fin d'une phrase qui ne m'éclaire en rien sur ses dires…

Citation:
"…D'ailleurs, je pense que je vais te faire visiter tout de suite."


Il me lâche sans prévenir… Il va sans dire que vu sa taille, je me rétame sans une once de grâce. Il en profite pour me regarder du haut de ses trois mètres douze, un air de profond mépris collé au fond des yeux. L'espace d'un instant, son expression de dégoût est telle que j'ai l'impression qu'il va me cracher dessus.
Je soutiens son regard, la mâchoire crispée en une expression plus proche du rictus que du sourire… Il veut me mâter. Il veut me soumettre, me dominer, me réduire au silence. Sais-tu, petit joueur, que tu n'es pas le premier ? Je me suis trop accroché à mon morceau de vie, pire qu'un chien sur un os trop aigre, pour pouvoir abandonner ma hargne à un pauvre mâton.

Je me relève prestement, tapote du plat de la main mon pantalon, épiant d'un œil torve le moindre de ses gestes. Rentrer ? Oui… Il faut bien que je fasse ce pourquoi je suis venu… Et ce n'est pas une face de sang qui me détournera de mes volontés premières… Mais je ne compte pas pour autant me faire traiter comme un vulgaire bâtard.

Mon visage a un léger tic. Je finis par me détourner pour passer la porte qu'il m'a indiquée… Je le sens dans mon dos, et m'en méfie comme la peste. Dès que j'en ai l'occasion, je me retourne, et vrille à nouveau mon regard ambre dans ces yeux méprisants… C'est à peine si je remarque que nous sommes dans une sorte de hall étrange, relativement fréquenté. Cette fois-ci, je prends bien garde à déchiffrer ses paroles. Méfiance. Je crois que je n'ai pas intérêt à…

Citation:
"… passera sa première nuit au trou."


De… QUOI ?! Le trou ? Le trou ? C'est quoi, c'est quoi ? Si c'est ce que je crois être… C'est mauvais. Mauvais pour moi. Non pas que je craigne d'être enfermé dans une petite piécette, froide comme la mort, avec quatre mur pour tout horizon… Le problème, c'est… l'obscurité.
Sans lumière, je ne suis rien. La vue est à peu près mon seul moyen efficace de perception. Empêchez-moi de voir, et vous me coupez du monde. Totalement.
C'est comme être mort.

Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes, mais je tente de ne laisser percer aucune émotion. A peine une infime crispation du visage, bien vite remplacée par un regard flamboyant. Je ne vais pas non plus lui donner des armes…

Un mouvement. Sangriento vient de me balancer un paquet à la gueule. Prestement, je l'attrape. Avec une infinie méfiance, je consens à me détacher de son regard –mais sans baisser la tête- pour voir de quoi il s'agit.
Un uniforme. J'ai un sourire crispé. Evidemment.
Pas le genre de trucs qui puisse me tuer.

Mes prunelles revienent se fixer sur le gardien. Immobile, il ne semble pas se décider à faire avancer les choses. Que doit-il se passer ? Il devait m'enfermer, non ? Je suis presque sûr qu'il a même hâte de se débarrasser de ma carcasse. Je constate du coin de l'œil que quelques types en uniforme ont tourné la tête vers nous, les lèvres closes.
C'est quoi, au juste, une mise à l'épreuve ? Incrédule, je l'interroge du regard… Puis finis par comprendre. Cet uniforme… Il veut que je me change ! Ici, maintenant ? C'est quoi ce mauvais trip !

Je lui lance un regard plein de défi, et découvre mes dents en un rictus goguenard. C'est limite si je grogne pas. Il croit peut-être que je vais trembloter comme une pauvre loque ? Chialer comme une lavette, suppliant de ne pas avoir à me dépoiler en public ?
Pauvre naïf… J'ai subi bien plus outrageant que cette bagatelle. J'ai la peau dure.
Mais tout de même… Je ne veux pas qu'il pense que je me soumets à lui. Ca, jamais. Pour compenser –et peut-être aussi pour penser à autre chose- je reprends mon chant si peu élégamment interrompu…

Mais la tête leur faisait défaut…
Elle avait roulé de son haut

Sans détacher mes yeux des siens, je m'exécute rapidement. Je vais me geler, mais si je vais vite, ça devrait aller. A tâtons, je délace mes vieilles baskets, les ôte avec mes chaussettes. Mes pieds nus touchent le sol froid… Tss. Quelle connerie, tout ça… Des deux mains, je saisis les bords inférieurs de mon T-shirt, et le fait passer par dessus ma tête. Méticuleux, je le plie, et le dépose à côté de moi. Je me redresse, une expression de colère dévorante aux traits. Sur mon torse, la même idée… La gueule à la denture chaotique d'un Léviathan peu engageant. Je me demande vaguement si je vais devoir aussi ôter mes piercings. Arcade, lèvre, oreilles, nombril… Non. Pas envie. Pas question de m'en séparer.

La tête avec le chapeau…
Dans le ruisseau des Blancs-Manteaux !

Je pose mes mains sur la bordure de mon pantalon, l'ouvre, et le descends le long de mes jambes aussi tatouées que le reste de mon corps. Je m'en extrais, le plie, le dépose.
L'uniforme. Je ne compte pas vraiment rester trois plombes en boxer, alors je vais pas vérifier si c'est ma taille. Rapidement, je passe et boucle le pantalon gris foncé. Suffisamment serré, mais un peu trop long. Je me saisis de l'espèce de T-shirt blanc, le passe, et y ajoute la chemise aux manches courtes, gris clair. Je me chausse prestement, me relève. Les coins de ma bouche s'écartent en un large sourire de dément. Je tourne légèrement la tête sur le côté, et lâche…

J'ai fini… Tu me laisses te tuer, maintenant ?
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:28

Des tatouages… Ce gars m'aurait certainement plus dans d'autres circonstances, mais là… ces serpents… c'est vraiment écœurant. Soumis, obéissant, il se change. Enfin, soumis est un bien grand mot. Il me fusille du regard et moi je reste impassible, laissant mes yeux parcourir son corps sans aucune gène. Tant de tatouages, de piercing… Ce mec doit aimer avoir mal. Ca tombe bien, j'aime faire mal. Finalement, on devrait pouvoir bien s'entendre. J'entends presque Stephen m'encourager à l'humilier, à le réduire à néant. Mon sourire se fait mauvais.

Il est habillé, il arrête de chanter… et il parle. Même pas dans tes rêves les plus fous, mon gars. Jamais tu ne pourras me toucher à nouveau comme tu l'as fait. Tu vas devenir mon jouet, je sens que je vais bien m'amuser. Mon regard méprisant lui répond accompagné d'un petit sourire moqueur.

"Tu chantes faux, Owlsen."

En même temps, pour un sourd, il s'en sort pas trop mal… Mais c'est gratuit. Je me demande si ça le touche. Enfin bon, je m'en fous en fait. Je me détache alors négligemment du mur et m'approche de lui. Un silence s'installe alors que nos yeux ne se quittent pas, se mesurant l'un à l'autre, se provoquant. Lentement, très lentement, ma main monte jusqu'à son visage et va se perdre dans ses cheveux, sur son crâne. Je lui fais un sourire menaçant et ma poigne se referme. Je le tiens fermement par le scalp. Et d'une voix cassante, je tranche :

"On y va."
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:48

Je le pousse et le tire à la fois, tenant toujours ses mèches brunes, en le faisant avancer vers l'escalier des sous sols. J'ouvre violemment la porte et le projette devant moi. Qu'il perde l'équilibre, qu'il se blesse… cela m'importe peu. Vraiment. Quoi qu'il en soit, je le suis avant de l'attraper sans douceur par le bras. Mes doigts, puissants, se referment sur sa peau et quand mon visage passe à portée de son regard, je lâche, méprisant :

"Et tes tatouages sont laids… Mais ils te vont très bien, un gribouillage barbare sur un sauvage…"

Je ris alors que je le traîne derrière moi, avançant à grandes enjambées. On arrive rapidement dans le couloir des cellules d'isolement. Ici, l'ambiance est particulière. J'allume et les prisonniers s'agitent. C'est normal, un raie de lumière passe sous leur porte. Le trou… Certains s'y parlent seul, d'autre font des bruits, cognent contre les murs… Le silence, en plus de l'obscurité, c'est insupportable. Lui, il le subira encore plus. Deviendra-t-il fou ? Ah non… Il l'est déjà. Je souris pour moi même, satisfait.

"Faites moi sortir !"

Le gars est apparu d'un coup, accroché à ses barreaux, criant brusquement. Comme un con, j'ai sursauté. Qui est l'abruti qui n'a pas fermé la cellule ? D'un geste sûr, j'empoigne ma matraque et l'écrase sur les barreaux. J'ai été plus rapide que lui et il se recule en hurlant de douleur. Il n'avait qu'à pas mettre ses doigts là. Je ferme violemment le clapet et reprends ma route… encore plus énervé. J'arrive à une porte ouverte et j'y jette littéralement le prisonnier que je tiens toujours par le bras. Lui est déjà dans l'ombre alors que la lumière du couloir éclaire mon visage.

"Tu vas rester là un moment, ça va te calmer…"
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:48

Je veux sa peau.
Rien. Rien ne me ferait plus plaisir que de sentir sa peau sous mes dents. Lui sectionner un doigt d'un claquement sec. L'égorger avec mes canines. Que son sang se répande, fasse une belle flaque, encore plus rouge que ses cheveux de fille. Je le laisserai se vider. Sa peau pâlira. Elle sera froide.
Froide.
Hmm… Mais si tout le liquide est hors de son corps, alors il n'y aura plus rien pour couler, après. Non. Ce ne serait pas assez drôle. Je ne le viderai pas. Non, je ne le viderai pas. Non-non-non. Je tracerai simplement un sourire sur son visage clos. Mais si je veux couper ses joues, il me faut une lame. Ce serait un peu trop dégueulasse, si je devais le faire à mains nues.
Hmm… Le sourire, avant, ou après le souffle fatal ?

Ma langue passe lentement sur mes lèvres, contourne l'anneau, cueille une goutte de mon sang. Il ne m'a pas raté, cet enfoiré. D'abord… Il a touché mon visage, avec un regard qui me déplaisait. Et il m'a tiré les cheveux. Fort. Très fort. J'en ai grondé, comme un chien. Et puis, il a écorché mon nom. C'est assez subtil à déceler… Mais j'en suis certain. Lorsqu'il la prononcé, j'ai vu ses lèvres s'étirer, comme pour un "i", ou un "e". Il espère me contrarier ? Mais ne sait-il pas qu'à l'instant même où il a posé ses yeux sur moi… Je le haïssais déjà. Le stade supérieur, c'est la mort. S'il est gentil, je le blesserai après. S'il est méchant, je le blesserai avant.

Mais je le sens plus méchant que gentil. J'ai l'impression qu'il désirait me faire rencontrer chaque porte, chaque mur de cette prison. Et trois bises, comme en Camargue. Sauf que les pierres, ça embrasse mal. Résultat, j'ai mal partout. Je saigne de la lèvre, je crois que j'ai un bleu sur le côté du visage. Et il me tient encore par les cheveux.
Je veux sa peau.
Et ce sentiment occulte tout.
Je siffle.

Je préfère encore la sauvagerie à l'impuissance…

Mon bras… Il veut me traîner, ou bien me le casser ? Au moins, il a lâché mes cheveux. Chauve avant l'âge, non merci. Il avance comme un forcené. Putain… J'ai vraiment l'impression d'être un nabot, là… Et avec ma soixantaine de kilos, j'ai du mal à le ralentir… C'est presque s'il me traîne. 'Faut dire que je suis pas exactement consentant. Je me braque à moitié, roule des yeux, et tente vainement de me dégager de son emprise. Je découvre mes dents. Au moins, l'effet de ma drogue commence à se dissiper. Et la rouste qu'il me fout contre chaque mur n'y est pas pour rien.

Et merde… Mais il est saoulant, ce mec. Il vient de resserrer sa prise sur mon bras. Je suis tenté de lui faire poliment remarquer, mais je préfère garder les dents serrées, histoire de ne pas laisser échapper un quelconque gémissement de douleur. Si j'ouvre la bouche, je ne suis pas sûr de savoir ce qui peut en sortir à mon insu. Pourquoi s'est-il arrêté ? Un instant, je le dévisage, puis suis son propre regard. Un détenu s'accroche aux barreaux, une lueur pitoyable au fond des yeux…je suis presque sûr qu'il demande pitié. Ecœurant. Personne n'arrachera jamais de telles concessions de mon être.
Sangriento a dû être surpris. D'où le broyage de bras en prime. Je demeure silencieux, observe le gardien aux cheveux de filles. Ni une ni deux, il renvoie le détenu à sa moite désespérance. Tsss… Il me l'a énervé.
Nouvelle question. Sangriento a-t-il des tripes ? Ou bien va-t-il seulement me jeter dans une salle close, et me laisser là… Enfin. C'est peut-être déjà…
Bref. Ne pas penser à ça. Pas le temps. L'autre me tire n'importe comment. Nous marchons (enfin, lui marche, moi, je fais comme je peux). Je m'abstiens de tout commentaire. Il attend des suppliques ?
OK, mais pas les miennes.

Ah… Une porte ouverte. Une porte ouverte sur…sur rien.
Je le sens mal, cet épisode, là.
Sangriento m'y jette, sans plus de cérémonies. Je ferme les yeux, m'attendant à m'écraser sans la moindre grâce au sol… Mais une douleur aiguë au bras me prévient que ce débile ne m'a pas lâché. Le souffle coupé, j'ouvre les paupières, et me fige.
Rien. Il n'a rien.
Ah… Ahh… Rien… Un tic agite mon visage. J'ouvre la bouche, cherchant à inspirer un air que je ne trouve pas. Normal, il n'y a rien. Et j'y suis, dans ce rien… Je suffoque, tousse un peu, enfonce mes ongles dans mes paumes. Je veux pas rester dans la mort ! Je veux pas…

La pression qu'il exerce sur mon bras me force à me retourner… Miracle ! La lumière chasse le rien. Je peux presque sentir mes pupilles rétrécir. Et avec le monde revient ma hargne. Je peux abattre des montagnes. Il suffit que je ne me retourne pas. Même si je le sens vibrer derrière moi, ce rien. Il m'appelle… Mais je n'obéis jamais à rien. Alors je ne vais pas obéir à cet appel d'air… Le tout qui tombe dans le rien.

Mon regard exorbité tombe sur le visage de l'autre. Mes yeux sont comme des papillons. Il vont là où il y a de la lumière. Alors je le regarde. Il me parle, et dit des choses qui me déplaisent. Me calmer… Me… CALMER ? Béotien ! Chaque seconde passée dans le rien ne peut que m'exulter… me faire déraper, rappeler des choses…des choses… Ah. Je le regarde, un air de profond mépris gravé sur mon visage. Je cille lentement, et un fin sourire finit par s'étendre sur mes lèvres. Rictus de chat.

Je sais que je ne te fais pas peur. Mais tu ne me fais pas peur non plus.

Je penche légèrement la tête sur le côté. Je ne cille plus du tout. Du bout de la langue, je touche mon anneau de métal. Mon sourire s'élargit. Je le toise avec dédain, oubliant presque que je suis prisonnier, qu'il est gardien, et qu'il me broie le bras.

Qui, crois-tu, gagnera ce jeu ? Hmm… Mais j'ai un peu honte de te défier comme ça… Se mesurer aux gonzesses, c'est pas très réglo pour moi…

Je pose un œil absent sur mon bras. Je vais gagner un beau bleu. D'instinct, j'ai une légère contraction du biceps… Mais ce n'est pas le genre de truc qui le fera lâcher. Sans y penser, mon regard glisse sur le côté… Noir, noir, noir. Je suis de retour dans le rien. Je secoue légèrement la tête, griffe de plus belle mes paumes, et vacille. Tout ce rien m'enivre, même si je n'y suis pas encore totalement. Et sa présence à lui m'empêche encore de perdre la raison… Tant que je peux me concentrer sur quelque chose, tout va bien. Et ça tombe bien… Il ne m'entendra pas hurler, s'il n'est plus là.

Bref coup d'œil derrière moi. Puis à côté, encore. Et au plafond. Toujours ce vide étouffant. Pas la moindre once de lumière. Je pose à nouveau mes yeux sur son visage, mais vacille toujours légèrement, avec une fébrilité dans ma posture qui détone complètement avec la note arrogante de mes mots, et mon regard plein de défi. Puis j'en reviens encore au rien. Puis à son visage. Et encore, encore. Je suis coincé. Comme un chat condamné à sauter dans une eau sans fonds, ou bien dans le feu. J'ai la nausée, mais n'en laisse rien paraître.

T'attends quoi, des suppliques ? Va te faire mettre.

J'ai un haut le cœur, si puissant qu'il me met à genoux. Mais je ne compte pas me casser la gueule comme un con, sans rien faire. De ma main libre, je saisis celle qui emprisonne mon bras, et la griffe le plus profondément possible. Sans lui laisser le temps de réagir, je plante mes dents dans son poignet. Avec joie, je retrouve le goût de son sang… Sait-il qu'il est marqué ? Deux fois ?
Sait-il qu'il va perdre ?
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:49

Je souris. Il semble perdu puis me regarde. C'est bien ce que je pensais. Le noir, pour un sourd, c'est pire que tout. Parfait. Il me regarde, me menace… Qui tente-t-il de convaincre ? Je le sens, l'angoisse, la panique, ça monte lentement… Je crois que je vais rester un peu dans le couloir après l'avoir enfermé… Il n'en saura rien et je m'en délecterai. Sourire mauvais. Des suppliques ? Imbécile, bien sûr que j'en aurai. Tu préfèreras ramper que de rester l'éternité ici… Tu as pris perpet', mon gars…

Il tombe. Me griffe. Me mord. Merde ! Ca fait mal ! Quel con ! De ma main libre je lui décoche un violent coup de poing qui le propulse contre le mur de droite. Bordel, il m'a arraché de la peau cet enflure. Je vais prendre un malin plaisir à te faire souffrir, connard ! Je vais te dresser, foi de De La Flaam ! De ma main encore saine, je l'attrape par la gorge et le redresse. Je le colle au mur, les pieds dans le vide. C'est la deuxième fois, non ? La lumière éclaire mon visage de côté. Un visage au regard brûlant de haine. Par contre il fait trop sombre pour que je me rende compte s'il est en train de blanchir ou de bleuir… Peut être va-t-il mourir avant de se retrouver dans le noir, c'est dommage…

Sourire cruel.

"Tu as vraiment besoin de te calmer, toi. Tu vas rester ici quelques temps, je pense… Tu vas apprendre qu'à Sadismus les prisonniers rampent devant les gardiens, ils leur obéissent. Je vais te dresser, microbe."

Je me lâche, le laisse tomber à terre et m'éloigne, matraque au poing au cas où il tente de fuir et sans lui tourner le dos, au cas où il se reprenne trop vite. Je suis de nouveau dans le couloir. J'attends que ses yeux se posent de nouveau sur moi. Je souris. Hais moi, méprises moi… Plus te rebellera, plus la victoire sera agréable, Sebastian…

Je murmure, même si, de toutes façons, il ne perçoit pas la différence de ton :

"A demain…"

Et je ferme la porte. La petite fenêtre reste ouverte un petit peu puis je la pousse brusquement. J'aime le bruit de cette dernière source de lumière qui disparaît. Dommage qu'il ne l'entende pas. Par contre, il voit certainement encore le raie de lumière sous la porte. Je m'éloigne pour aller au poste de garde au bout du couloir. J'éteins la lumière de celui-ci et entreprend de me trouver un bandage. Vais-je l'entendre hurler d'ici ?

Rapidement, je fais une forme de garrot rapide pour ne pas perdre trop de sang à cause de mon poignet. Mon cou a cessé de saigner, lui. Mon collègue me regarde sans un mot. Je lui souris, mais la haine et la colère se voient certainement encore dans mon regard.

"Evite d'allumer la lumière, il lui faut le noir le plus complet. Et t'emmerde pas à lui crier dessus, il est sourd…"

Je retourne dans le couloir sans l'allumer et m'appuie contre le mur de sa geôle avant d'allumer une clope. Sentira-t-il l'odeur avant ou après avoir supplié ?
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:49

Le goût du sang, sur mes lèvres.
Langoureuse rapsodie d'une histoire déjà vue, déjà entendue. Encore, encore, encore ! Deux fois, deux fois déjà, j'y ai goûté… C'est bien plus que de raison. Trop pour lui. Pas assez pour moi. C'est toujours ainsi que cela se passe… Ils résistent, résistent, pensent que leur fin est lointaine… Mais ils finissent comme ils le doivent. C'est à dire, morts.
Rien n'est anodin. Et la seule chose que je sache, c'est que dès lors que je goûte ne serait-ce qu'une fois à la chair d'une proie… Elle est mienne.
Je l'aurai.

Même si maintenant, c'est mon sang que je goûte. Le coup qu'il m'a asséné m'a fendu la lèvre. Notamment. Sa capacité physique est un réel problème. Mon épaule, celle qui a violemment heurté ce que je suppose être un mur, m'élance douloureusement. J'ai tenté de me rattraper… Mais peine perdue. Il fait trop noir, il fait trop sombre, il fait trop…rien. Dans le néant, je n'ai aucun équilibre. Pas de notion du haut, du bas. Rien.
Mais je l'aurai.

Ma gorge… Même si tu serre tes doigts sur mon cou. Même si tu me soulèves comme une poupée de chiffon.
Même si. Même si.
Ma gorge… Je ne supporte pas qu'on y touche. C'est à moi, à moi seul. Ce n'est pas que ma voix. C'est une vibration, une onde, mon monde. Deux fois, aussi.
Egalité ?
Emulation. Tu me tiens, je te mords. C'est une lutte, c'est un jeu.

"…rampent devant les gardiens, ils leur obéissent. Je vais te dresser, microbe."

J'ai un rictus, découvre mes dents. J'ai presque du mal à discerner ses paroles, bien qu'une partie de son visage soit encore dans la lumière. Mais l'essentiel demeure. Et chaque mot que ses lèvres forment enveniment ma haine pour lui.
Me dresser… On ne plie pas l'animal. Ils ont déjà essayé de le faire. Ils sont passés sur mon corps, une, deux, cent fois. Ils ont voulu m'arracher ce que je défendais de mes mains couvertes de crasse. Microbe ? Enfoiré… Je suis de la même espèce que ces songes qui se glissent sous le lit des enfants, au chevet des mourants, dans les bras des drogués. Je suis la bête qui ronge et qui se venge.
Et ma haine est sur toi.
Je te ferai mal.
Mal.

Ses doigts se desserrent. Je tombe, encore, incapable de tenir debout dans l'obscurité. L'impression de ne plus avoir de sang dans les jambes. Je passe la main sur ma gorge endolorie, les yeux grands ouverts sur ce que je considère comme un cadavre encore chaud. Il s'en va, sort à reculons, comme on le ferait pour sortir de la cage d'une bête enragée.
…J'ai dit "comme" ?

Ses lèvres laissent glisser un unique, ultime mot. Haine. Mon visage n'est plus qu'un masque de haine. Violente, bestiale, meurtrière.
Demain…
Merde ! Quelle heure est-il ? Combien de temps, avant demain… Combien, COMBIEN ? Cela… cela ne peut pas être trop… ne doit pas être trop… Impossible. Passer plus d'une poignée de secondes dans le rien. Cela dépasse ma perception des choses.
Le rien. L'absurde. Et je suis seul.
Enfermé avec la créature qui m'est la plus dangereuse… elle seule a le pouvoir de me tuer.
Moi.

La dernière ouverture sur le monde se ferme. Mais je vois encore… Il y a un fin liseré de lumière… Presque rien, mais il est là. Je me traîne, en rampant sur mes coudes, et pose ma tête juste devant le trait jaune. J'expire au ras du sol. De la poussière vole. Je tousse.

Et le monde disparaît. La dernière parcelle de ma conscience encore effective, avant de sombrer dans le néant, me souffle qu'il a simplement dû éteindre la lumière.
Tout simplement. Tout simplement. Tout simplem… Tout. Tout.

Rien.

Je donne un grand coup dans la porte, pose mes mains sur la surface glacée du métal. Je fais glisser mes jambes sous moi, me retrouve à genoux, tête baissée. Au prix d'un effort monstrueux, je m'accroupis, m'assieds sur mes talons. Lentement… Lentement… Je me raccroche à la douleur qui irradie mon poing. Je le sens. Mon torse se plaque contre la porte, je pousse sur mes jambes, finis par me retrouver debout. A peu près.
Je prends une violente inspiration. J'avais…oublié de respirer. J'expire. Inspire. Encore. Et ça continue. Et ça ne se calme pas. Ma respiration s'intensifie, s'accélère. J'ai beau faire ces mouvements, rien ne vient. L'air est bloqué, et mes poumons, j'ai l'impression… de les sentir se tendre vers cet oxygène qui ne vient pas. Et ça fait mal.

Un long gémissement m'échappe, et je bascule en arrière. Sans transition, je me retrouve allongé sur le dos, les bras en croix, le crâne douloureux. J'ai dû perdre conscience, l'espace d'une seconde. Non… J'aurais voulu dormir plus, plus profondément, plus longtemps… Mais je ne peux plus. Je suis trop nerveux pour m'évanouir à nouveau.

J'ouvre les yeux. Rien. Je soulève mes paupières au maximum, en une vaine tentative pour voir quelque chose… Mais rien, rien ! Le monde n'existe pas… N'a jamais existé. Pourquoi suis-je ici ? Non… J'ai toujours été ici. Où suis-je ? Nulle part. Comme hier, et comme demain. Pas de présent. Ma bouche s'ouvre, et je sens ma gorge vibrer. Je ne sais pas ce qui s'en échappe, mais je veux me sentir… Je veux, je veux… Je crois que je hurle. Mon corps se tend, je me cambre sur le sol, ouvre et ferme mes mains, alors que mes pieds raclent la poussière.
Ma gorge brûle.
J'ai dû crier trop fort. Ma voix se brise. Je n'arrive plus à desserrer les dents. Je bascule sur le côté, me recroqueville en repliant mes genoux contre ma poitrine. Je sais ce qui vient.

Pas dans la rue…

Mon ennemi revient… Il est là ! Quelqu'un… tuez-moi, tuez-moi avant que "ça" ne revienne… S'il n'y a rien autour de moi, alors il y a trop de place pour ce qui vient de mon esprit… Je ne peux pas… Cela vient… cela vient…
Un cri. J'ai un spasme, prend mon visage entre mes mains.

Il fait froid. Les pavés… Ils sont durs, les pavés. ils sont froids. Pourquoi je dois marcher toute la nuit ? Je ne veux pas attendre qu'ils viennent me chercher. Ca fait trop mal. Je regarde mes mains. Des mains d'enfants, nettoyées pour la nuit. Les clients n'aiment pas la crasse. Cassie l'a dit. Cassie sait.

Cassie sabe… Dejame…Dejadme…

Des mains, sur mon corps. Tant de mains, trop de mains. Elles font mal. Elles arrachent la peau de mon corps… Mon corps à moi… Rendez-le moi ! Je sens à nouveau des ongles sur mes bras… Les miens. Un liquide chaud coule lentement. Je gémis, et de mes lèvres s'échappent un torrent de mots… Mélange bordélique de langues…

Ne me touchez pas ! Le odio… Sus manos calientes et vos mains froides ! Ustedes ! Pas le droit… Cabrones… De que manera tu veux morirte ? Froid… Rendez-moi mes… vestidos… mes vêtements… Demasiado… No creo que ustedes… pas le droit… No soy una muñeca… No soy, no quiero, no soy… Je-ne-suis-pas-une-poupée ! NO SOY UNA PUTA ! NO SOY…

Cigarette.
…Quoi ? C'est… une odeur ? Une… une sensation… une autre sensation que celle que je m'inflige moi-même, en vain. Mes propres mutilations n'arrivent plus à me sortir du néant. Mais ça… Brutalement, tout me reviens. Le gardien. Ma gorge. Ses cheveux rouges.
La prison.
…Sybille.
Et moi.

La haine… Elle revient. Lentement, je me mets sur les genoux, les coudes toujours vissés au sol. Je ressens la douleur que je me suis faite. Je lèche mon bras ensanglanté, puis croise les mains, appuie mon front contre le sol. Je respire amplement, profondément.
Il est resté.

Je me redresse, recule jusqu'à heurter le mur. Je saisis violemment mes épaules, et les écrase sous mes doigts humides de mon sang. Je ramène mes jambes contre moi, laisse aller ma tête en arrière. Ris. Ris, quand c'est la seule bravade qu'il te reste. Mais bientôt, mes rires sont remplacés par des cris… d'une toute autre nature que ceux de toute à l'heure.

Tu ne m'auras pas comme ça, fils de pute… VA CREVER ! No tengo miedo…Tu ne me fais toujours pas peur… Dis… Est-ce que je suis la première proie qui te résiste un peu ? Fais mieux… Enfoiré ! Los demonios están en mi cabeza... Et tu n'es pas pire qu'eux...

Je lâche un rire, puis me tais. C'est un jeu. Et je ne le perdrai pas. Je porte ma main droite à ma bouche, et y plante voracement mes dents. En me balançant légèrement, je sens le précieux liquide couler sur ma langue. Je me mets à fredonner une marche funèbre.
Je ne perdrai pas.
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:49

Quand j'ai éteint la lumière, juste avant d'entrer dans le poste de garde, je l'ai entendu frapper sur la porte. Je m'occupe de mon bandage tout en me posant la question. Qu'est-ce que ça fait d'être sourd et aveugle ? Enfermé dans un cachot sans aucune lumière, je sais ce que c'est. Je l'ai vécu. Je m'y revois alors que je termine de serrer le nœud. Blessé, mourrant, humilié, déchiré, détruit… Je voulais mourir et ils m'ont enfermé là dedans. Combien de jours m'y ont-ils laissé ? Je ne sais pas. Je ne le saurai certainement jamais. J'étais couché, abandonné, me laissant aller sur ce sol… Je n'avais même plus la force de pleurer… Mais les sons, les sons étaient la seule chose qui me rattachait à la vie. Je guettais les pas de ceux qui m'apportaient à manger, je surveillais leurs paroles, cherchait à reconnaître la voix de mon père… Lui il n'a ni l'un ni l'autre… Juste les odeurs et encore, bientôt il ne sentira plus que la pisse et sa propre merde… Je le sais… Je l'ai vécu…

Je finis de me soigner de retourne vers sa cellule. Au moment où j'entre de nouveau dans le couloir, je l'entends hurler et les hurlements des autres détenus lui répondent puis il se calme et tous se calme. Le silence est revenu. Que vit-il ? Aucune lumière, aucun son… Il est habitué au silence, non ? Je m'installe près de la porte et me mets à fumer. Il parle mais je ne l'entends pas. Il est dans ses souvenirs. Dans son passé… Il parle un peu plus fort, sa voix est éraillée, il a trop crié… Je ne comprends pas ses paroles mais vu l'accent chantant ça doit être une langue du sud… De l'espagnol je dirais. Je ne connais que les langues germaniques, moi. Stephen le comprendrait sûrement, lui… Moi non. Il cri. Il se débat avec ses souvenirs. J'écoute.

Silence.

Je me demande ce que je ressens en ce moment même… C'est une nouvelle forme de torture que j'utilise. J'ai l'habitude d'être plus actif, mais il n'a pas besoin de plus, il va se détruire lui même… Mais je crains que même s'il fini par supplier, dès qu'il sera dehors qui recommencera. Il se débattra, il me mordra peut être encore, ruera, frappera… Son esprit est très fort, pourrais-je le briser ? Peut être pas… Mais je n'accepterai pas la défaite aussi facilement, je vais me défendre avant, donner le meilleur de moi même… On verra…

Sursaut.

Je m'étais habitué au silence… Enfin, ici le silence est convers par les continuels gémissements des prisonniers, mais lui s'était tue. Je pensais qu'il s'était lassé… Mais voilà qu'il rit. Il rit… Ca me semble étrange jusqu'à ce qu'il s'adresse à moi. Il a donc bien senti l'odeur de la cigarette. Je souris. Il est haineux… Lequel d'entre nous se lassera en premier ? Et voilà qu'il chante…

J'écrase ma clope contre le mur et me relève souplement. J'ai mal au poignet, cet enfoiré ne m'a pas raté. J'ouvre le clapet de la porte. Il y a un peu de lumière qui vient de poste de garde mais je ne sais pas s'il peut la voir filtrer dans sa cellule. Moi, je ne vois que le noir. Je jette mon mégot dans ce noir. La lumière rouge des dernière cendres brille faiblement puis disparaît.

Sourire.

Je referme le clapet et m'en vais. Je reviendrai demain, ça sera un jeu de patience, mais je gagnerai. En passant devant le poste de garde, je lance un dernier commentaire :

"Pas de repas pour lui ce soir. Je m'occuperai de le nourrir… si j'y pense…"

Sourire sadique. J'y penserai.

Je remonte les escaliers et me dirige directement vers l'infirmerie. J'alpague un infirmier qui allait se casser et lui ordonne de réparer les dégâts de cet abruti. Straps sur la gorge et points de suture sur le poignet. Il ne me touchera plus. Je ne le permettrai pas.

Pendant les heures qui suivent, je tape du prisonnier à tour de bras. Je me défoule, je fais couler leur sang et je me sens beaucoup mieux. Lui, en bas, il doit délirer. N'y pense pas, Pythagoras. Oublie le un petit peu et tu gagneras… Je croise un prisonnier avec une gueule d'ange et un sourire carnassier passe sur mon visage. Celui là ne dormira pas tout de suite. Je l'entraîne dans ma chambre et passe les deux heures suivante à l'enculer avec entrain. Oh, ne vous méprenez pas, il n'a rien contre… Il ne serait pas venu dans ma chambre sinon… L'extinction des feux a été sonnée depuis longtemps quand je ramène mon jouet dans sa cellule.

Je retourne dans ma chambre et m'écroule sur mon lit. J'ai mal au poignet, merde ! Je dors.

Le soleil me réveille à l'aube, en se levant. Quelle poisse ! Bon, on va nourrir le petit jouet… Allons voir dans quel état il est… Il doit commencer à avoir faim, ça fait plus de 24h qu'il n'a pas mangé… A moins qu'ils lui aient donné un sandwich dans le fourgon et que mon cou lui ait servi de repas… Il n'a pas bu non plus… Je passe par le poste de garde et fait un signe à mon collègue.

"Alors ? Il a été sage ?"

Rire.

Je n'attends même pas la réponse et je prends son plateau avant de m'avancer dans le couloir. C'est de la bouffe froide… Normal, c'est son repas d'hier soir… Il va pas sentir d'odeur… Peut être ont-ils allumé pour distribuer les repas hier… Peut être a-t-il senti la viande hier… Mais ce qui est sûr c'est qu'il n'a rien eu… J'allume une clope. Je l'écoute, je m'abreuve de ses réactions… Quand il sentira l'odeur du tabac et qu'il saura que je suis là, je glisserai le plateau… En prenant bien soin de mettre le verre d'eau en équilibre… C'est dommage qu'il n'y ait pas de lumière, je ne pourrais pas le regarder laper par terre…
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:50

La question est… est-il parti ?
Je porte mes doigts ensanglantés à mes lèvres, et les lèche consciencieusement. Je fourre mon visage dans mes mains, les renifle, les passe dans mes cheveux humides. Transpiration.
Je frissonne.
T'es parti, ou t'es là, enfoiré ?

Je veux qu'il dégage. Et je le veux à un tel point que j'en ai mal à la tête. Du mal à me concentrer. Il me résiste trop. Beaucoup trop. Depuis le début, il ne m'a fait le cadeau de la moindre faiblesse, peur, bassesse. C'est terriblement frustrant. Comme de s'attaquer à un mur, à mains nues. Mes ongles sont cassés. La peau de mes doigts, déchirée.
Image ? Non. Réalité.
J'ai commencé à gratter le mur. Comme ça, en silence. Pour me sortir de là. Me sortir de ma tête. Cette chose qui rampe dans ma poitrine et qui ne me lâche que quand je dors.
Mais je ne dors pas. Je suis bel est bien vivant.
Et j'arrive pas à crever.

Je ne veux pas crever.. Je ne peux pas dormir. Si seulement. Il n'y aurait pas tout ce rien, qui m'encercle, m'étouffe, me noie.
J'ai chaud. D'un mouvement énervé, je me débarrasse de ma chemise. Mon T-shirt me colle à la peau. Et je suis face contre terre. Depuis quand ? N'étais-je pas adossé au mur, à l'instant, en train de m'y déchiqueter les mains ? Je ne suis même plus sûr de pouvoir l'atteindre à nouveau.
Mes doigts ouverts touchent la surface poussiéreuse du sol. Drôle de sensation. Ce que je touche, est mouillé par mon sang, mélangé à la poussière. Comme une tombe qu'on creuse à mains nues.
Pour soi.

Nausée. Mes mains reculent, comme brûlées, viennent se tordre sous moi. J'essaie tant bien que mal de retirer la poussière. Je suis sûr qu'elle est en train de s'insinuer en moi, dans mon sang, dans mes veines. Elles me font mal, soudainement. Tout ce sable doit les racler. J'imagine mes vaisseaux se boucher… Je les vois se boucher. Eclater. Mon sang se répandre anarchiquement dans tout mon corps, noyer mon cœur, mon cerveau, mes poumons. Je tousse.

Que… C'est douloureux. Cette lumière rouge, qui vient de déchirer ma rétine, et le noir qui les inonde. Je tends le cou, tente de décoller un peu ma joue du sol, pour suivre la lente chute du point lumineux. Elle me semble durer des siècles, cette chute.
Encore une hallucination ?

Je me traîne péniblement vers l'insecte de feu, étends maladroitement la main, me saisis du petit cylindre. J'écrase frénétiquement la cigarette dans la paume. J'ai l'impression de me trouer la main. J'appuie encore un peu, passe la langue sur mes lèvres.
C'est un jeu de patience. Et je gagnerai.

Je jette négligemment la clope dans mon dos. J'en ai fait ce que je voulais… Je saisis le poignet de ma main meurtrie, et la renifle, une fois de plus. Odeur de chair brûlée. Je me raccroche à la moindre sensation. La moindre odeur. Surtout, la moindre douleur.
C'est tout ce qu'il me reste, dans l'obscurité. Je n'ai même pas conscience du temps qui passe. Une heure peut paraître une minute.
Et un souffle, une éternité.

Lumière. Je sursaute. Que se passe-t-il ? Il vient me faire sortir ? Je rassemble mes forces, me redresse sur mes coudes, les épaules douloureuses. Me faire sortir, ou chercher mes cris ? Car je sens qu'ils ne vont pas tarder. Ils sont toujours là. Ils seront toujours là pour moi.

Fin du monde. La lumière disparaît. Débranchez-moi.
Quelqu'un.

…Non. Personne. Je n'ai besoin de…personne. Même si j'ai froid. Même si j'ai faim. Même si j'ai soif. Horriblement soif. J'ai l'impression que ma gorge va s'effriter, tomber en poussière. Trop crié. Me repliant sur ma propre douleur, je me roule en boule, sur le côté, les jambes entre les bras.
Adieu je meurs. Trou noir.

Va crever…

Tous. Toi, et puis vous. Allez tous vous faire pendre. J'irai gerber sur vos tombeaux. T'es qui ? Tu me regardes ? Mais enfoiré… T'es moi. Je peux pas te tuer. J'en profiterais pas, après. Je pourrais pas t'arracher une vertèbre, et la cacher dans ma poche, la touchant de temps à autres, histoire de vérifier qu'elle est bien à moi.
Je touche ma nuque, descends, sens la bosse osseuse de la jonction entre le cou, les épaules. A moi.
Je ferme les yeux.

Voy a matarte… Verguenza ? Hypocrita ! No soy una cosa de tuyo. Cuales son esos problemas… LA JOIE !

De l'eau, sur mon visage. J'éclate en sanglots. Je gémis, me griffe le visage, encore et encore. Toutes ces pulsions… Le néant me frustre… Et mes souvenirs qui reviennent. Je les sens. JE LES SENS. Lâchez-moi… C'est si mal, de choisir l'inconscience ? C'est si mal, de se déchirer les veines, comme je le fais ? Mais à la fin, il n'y a que moi. Et mon esprit qui flanche. Mes prunelles partent vers le haut.
Blanc.
Cette…cette… cette main sur ma gorge. Ne… NE ME TOUCHEZ PAS. Plus jamais. Oubliez moi… Laissez moi n'être qu'à moi. Mais non. Non. Vous ne m'aurez pas. Jamais. J'en ai trop tué pour vous laisser recommencer. Cassie. Tu te souviens de cette corde sur ta gorge comme moi je me souviens de leurs mains sur moi ?

Le mur, contre mon visage. Comment ai-je fait ? Une fois de plus… Je ne sais pas. Tout ce que je comprends, c'est que je le cogne, ce mur, comme un forcené. Mes mains, mes bras, déjà ouverts de toute part, s'écorchent encore plus, maculant certainement le mur de traces vermeilles. Mais ça ne suffit plus. Je touche de l'index une de mes bagues. La fait tourner un peu, la retire.
Je touche du bout de la langue le métal acéré.

Me revoilà au sol, sur le dos, les bras en croix. Je sens un flot chaud s'échapper de mes avant-bras. Sur mon torse, une partie de mon T-shirt commence à s'humidifier sérieusement. Trois lignes verticales. Des coudes aux poignets. De la base du cou aux hanches.
Je ferme les yeux, et me concentre sur toutes ces sensations. Le lent écoulement, sur mon corps, sur mon visage. La brûlure, dans ma main. Le sol, sous moi.
J'y suis…presque. Les souvenirs s'en sont allés. Pour un instant.
Mais… Il fait anormalement froid, soudainement.
Pourquoi ?
Je me tourne péniblement sur le côté. Tous mes membres sont lourds, maladroits. Je claque des dents. Mon visage me tire.
Je suis…à bout. Trempé de sueur, mais glacé. De l'intérieur. Je ne peux pas fermer les yeux. Ils restent ouverts, sur mon visage cerné, livide.
Et lorsque je perçois une odeur de cigarette… Je ne réagis pas. Pas la force. Mon esprit est embrumé. Par la faim, la soif, la perte de sang. L'avantage ? Je ne pense plus à rien. L'inconvénient ? Je ne sais pas, je ne peux pas y penser.
C'est déjà une victoire.
Mais pourquoi fait-il si froid ?
Je tente de desserrer mes lèvres sèches. Piètre résultat. Je dois m'y reprendre à plusieurs fois. Je finis par formuler quelques mots. Je ne sais même pas si je les ai vraiment dit. S'ils sont audibles. Mais qu'est-ce que ça change ?

Va te…pendre. Plutôt crever…que mourir.
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:50

C'est au moment où j'écrase ma clope sur le sol que je me rends compte que quelque chose cloche. Il n'a pas réagis, pas dit un mot, même pas une insulte. Je n'ai entendu aucun son. Il ne peut pas dormir paisiblement, quand même ? Souplement, je me redresse. Pour un prisonnier normal, je cognerai à la porte pour savoir s'il encore vivant, mais pour lui, ça ne servirait à rien. D'un geste brusque, j'ouvre le clapet de la porte et pointe le faible faisceau lumineux vers l'intérieur. Ce que je vois me surprend au premier abord. Il y a du sang partout. On dirait que quelqu'un est passé par la pour lui faire ça. La lumière passe sur son corps. Il s'est pas mal amoché de lui même… Ce mec est totalement fou !

Peu m'importent ses réactions, maintenant, je n'aime pas laisser des blessures ouvertes. Stephen m'a toujours appris à soigner ceux que je torturais. Je ne suis censé le faire qu'à la fin de la séance mais ça m'emmerderait qu'il crève avant que j'ai obtenu sa soumission. Je referme et éteins l'objet avant de me diriger vers la salle de garde. Quelques ordres rapides :

"Allume la douche, le couloir et sa cellule. Je sors le fou, il s'est mutilé. Je vais nettoyer sa piaule. Reste sur tes gardes et n'hésite pas à tirer à vue."

Mes doigts passent inconsciemment sur le bandage qui recouvre mon poignet. Non, je n'ai pas peur de ce mec. J'attrape rageusement le trousseau du couloir d'isolement et me dirige à grands pas vers la petite salle qui sert de douches en isolement. Au moment où je glisse la clé dans la serrure, la lumière éblouissant inonde le couloir. Le gars me fait signe qu'il attend que j'entre dans le cellule pour l'allumer. Bonne idée, il aura moins le temps de se préparer. La salle est ouverte, j'ouvre se qui semble être un cagibi à côté et en sort un tuyau d'arrosage avant de me tourner résolument vers la cellule. J'ouvre, il branche alors l'eau et l'électricité. Il est pas con ce gardien, je ferai en sorte qu'il sorte de l'isolement c'est pas vraiment la place d'un si bon élément.

Revenons-en à notre cher Sebastian. Il est en même temps inondé d'eau glacée et de lumière brûlante. Je m'approche de lui, sur mes gardes mais assez sûr de moi, sans cesser de l'asperger. Je vise le visage. Il ne me voit pas et le bruit l'empêche de savoir où je suis. Puis, je me penche et l'attrape violemment par les cheveux pour le faire se lever. Je balance le tuyau dans la salle et le traîne derrière moi jusqu'à le balancer dans la douche où je l'enferme. Je le regarde à travers la vitre de la porte et, quand ses yeux haineux se posent sur moi, je lui lance avec un rictus de mépris :

"Nettoie tout ce merdier."

Puis je me détourne pour passer la cellule au kasher. Faut virer tout le sang et le plus gros de la saleté. Un éclair argenté attire mon attention alors que je projète le jet dans un coin de la pièce. Je ramasse l'objet : une bague… Intéressant… Je la passe à mon doigt. C'est laid mais je suis certain que ça va l'insupporter encore plus. Mmm… Par contre faudra que je fasse gaffe à ce qu'il ne me sectionne pas le doigts à coups de dents. Je ris.

Allez, c'est bon. Où en est-il, lui ? Je coupe l'arrosage et range tout ce bordel. D'un geste je fais signe à mon collègue qu'il peut éteindre la cellule et je jette un œil dans la cabine. Je le regarde longuement. Il s'est vraiment bien amoché. Je trouve dommage que ça n'ait pas été directement de mon fait… Franchement, à quoi ça sert de se barioler la peau si c'est pour se blesser après ? Les cicatrices resteront par dessus le tatouage, c'est encore plus laid que ça ne l'était déjà. Il a perdu pas mal de sang en plus, ce con. Sans eau ni bouffe il doit être dans un état de faiblesse notable. Enfin, de l'eau il en a là… Il est trempé, même… Mais je pense qu'il est affaibli… La question est de savoir si ça change quelque chose ou pas…

Peut être pas en fait.

Sa haine peut très bien lui donner une force telle qu'il ne se rende pas compte de sa faiblesse. Il peut se battre à fond jusqu'au moment où, totalement vidé, il s'écroulera. Ouais… C'est possible… En fait, ça m'énerve qu'il se soit anarchiquement blessé lui même alors que j'aurais pu faire quelque chose de vraiment sympathique avec ses tatouage horribles…

J'agis impulsivement.

Sans réfléchir, j'entre. Avant même qu'il ait pu faire quoi que ce soit ou qu'il ait pu me lâcher une insulte, je lui fout un monumental coup de matraque sur le crâne. Sur le côté du visage en fait. Le sang gicle. L'arcade a cédé. Mais je sais que c'est plus impressionnant que grave. Je continue et le deuxième coup atterrit juste sous ses côtes, juste en dessous du diaphragme. Il a rien bouffé, ça risque pas de le faire gerber par contre ça peut très bien lui couper la respiration suffisamment longtemps pour que j'empoigne son crâne et l'écrase face contre le mur. Mon regard est haineux. J'ai envie de lui faire du mal.

Je voulais qu'il cède à force de patience, j'ai perdu… Il cèdera par la violence. Chien. Tu vas ramper ! Aucun mot. Des gestes nets et précis. Je troque la matraque contre les menottes et les lui lient derrière le dos. A ce moment, mon collègue fait irruption. Les sons l'ont inquiété. Il veut savoir si ça va.

Sourire mauvais.

Ca va très bien.

Je glisse mes doigts de la chevelure ensanglantée à la nuque pâle. Je serre sur les carotides. Pas trop, je ne veux pas le tuer, juste lui faire mal… Je suis trempé… Saleté de douche… Peu importe.

"Je vais faire un tour dans l'autre aile. Je te le ramène…"

Et je le traîne derrière moi. Cela m'importe peu qu'il tienne debout où non. Je me moque de sa tenue et de la mienne. Je n'ai que faire de ce que ceux qu'on pourrait croiser penseront…
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:51

On ne croise personne finalement. C'est pas un mal. Et j'ouvre une salle au hasard. J'ai un moment d'hésitation. C'est là que j'ai… que j'avais amené Moxie. Je fronce les sourcils. Viol… Ce mot me déplait. Et je déteste encore plus ne pas savoir à quel point il est ou non approprié à ce qu'il s'est passé ici. Enfin bon, peu importe. Ce n'est pas le moment. Cette table va se révéler très utiles je pense…

Sourire.

J'avance et le plaque dos contre la table verticale… Une table à silhouette humaine… Ma main vient reprendre son éternelle place sur la gorge du prisonnier alors que mon regard mauvais plonge dans le sien.

"Pas un geste…"

Comme si ça pouvait le calmer… Peut être qu'à la faiblesse du souffle, il va se rendre compte que ce n'est qu'un murmure… Mais en fait, je m'en tape totalement. Ma main libre glisse dans son dos et détache l'un des bracelets de fer. Celui de l'autre côté. Je m'explique. J'ai la main droite sur sa gorge qui fait pression pour le priver partiellement d'oxygène et le rendre plus docile. Ma main gauche, elle, passe dans son dos mais je ne détache pas le bracelet de son bras droit mais celui du bras gauche. De cette manière, le poignet dont je m'empoigne, celui que je maîtrise, le premier que je sangle à la table sans quitter son regard, c'est celui où le métal est encore attaché… Pas la peine de lui laisser une arme attachée à un bras libre. D'ailleurs, j'ai resserré ma prise pour qu'il n'envisage pas, avec sa main libre, de me frapper mais plutôt qu'il essaie de se libérer.

Je finis de sangler son poignet et inter change mes mains… Les deux sur la gorge puis plus que la gauche et la droite qui sangle son autre poignet. Je me recule. Satisfait. Je le regarde un instant et passe derrière la table pour fixer ses pieds. Pas besoin d'un coup de latte dans la gueule. Je reviens alors face à lui et l'observe longuement. Je sors une cigarette de ma poche et la glisse entre mes lèvres. Je vais lui bander les yeux je pense… Le remettre dans le noir. Je n'ai pas besoin de parler, c'est lui qui dois crier. Pas moi. J'allume la clope. Pour le moment, je lui exhibe mes mains pour qu'il remarque la bague…

Sourire.

"Tu as passé une bonne nuit ?"

Je ris.

En fait, je crois que sa haine, plutôt que de me faire peur, m'excite. Je veux le faire souffrir encore et encore… Je veux qu'il supplie… Je dois le torturer psychologiquement… Dans la salle d'isolement il s'est mutilé. Ici au moins, il ne peut pas…

Je suis pris d'une envie de précautions… je double les sangles. Clope entre les doigts, sourire aux lèvres, je fais calmement mon ouvrage. Nous sommes sur mon terrain, je ne peux pas perdre. Je m'installe à nouveau face à lui.

Il s'est mutilé… Il s'est mutilé pour supporter ce noir et ce silence… Et si je l'en empêchait ? Le noir… Et l'immobilité… Je veux l'entendre hurler. Me supplier… Abandonner toute résistance… Mais pourrais-je vraiment le briser à long terme ? Il serait toujours le même je pense… Mais le briser au moins une fois… Lui donner une forme de méfiance, de peur, de respect pour moi… Mes doigts passent sur mon cou… Il m'a trop blessé.

"Il est temps de passer aux choses sérieuses…"

Je fouille rapidement les tiroirs et trouve facilement un foulard noir… Parfait…
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:51

Lui.
Il a réussi. Réussi, à me faire paniquer. Totalement, profondément, de la plus abjecte et de la plus paradoxale façon qui puisse être. Et comment ? A la vérité, ce n'est pas si compliqué de deviner… Imaginez-vous perdu dans d'obscures limbes. Plus obscures encore du fait qu'elles sont le produit de votre esprit propre. De vous. Enfermement personnel.
Et si, soudainement, quelque chose déchirait votre réalité du moment ? Vous sortait de l'Erebe, du Nyx, et que quelqu'un, sans que vous n'y puissiez rien comprendre, vous arrachait les yeux ? Et bien…
C'est un peu ce que je ressens, en cet instant précis.

Trop. Trop de lumière qui brûle mes yeux, trop d'eau qui glace mes membres, entre dans ma bouche, mon nez, sous mes paupières. J'ai mal. Horriblement mal. Et je ne comprends rien à ce qui peut bien se passer… On me blesse, on me tue, sans me prévenir… Je plaque mes mains sur mon visage, ramène mes genoux contre ma poitrine.
Une douleur. Des doigts, dans mes cheveux. Je reconnais. Je reconnais. Je comprends. Le gardien aux cheveux rouges…
Lui.

Je suis débout… Façon de parler. Mes membres refusent de me soutenir. Insidieuse, pernicieuse faiblesse… Lui me tire, me sort de la salle souillée. Mon corps n'y peut rien. Le froid, le sang… J'ai l'impression d'avoir atteint mes limites. Mais la haine… la haine que je lui porte… elle me sauve. Encore. Tu veux ? Tu veux ? TU VEUX ? Elle brûle, elle fait mal, elle écorche… C'est délicieux, cette haine, qui me tient en vie.

Nouveau décors. Carreaux blancs, éclats froids. Il me jette littéralement dans ce qui ressemble à…une cabine de douche. Je heurte violemment le mur, glisse au sol. La porte se ferme, et une pluie glacée me transperce. J'ai dû enclencher le mécanisme, ou je ne sais quoi, en me prenant le mur. Si l'eau glacée de toute à l'heure m'a fait mourir, celle-ci me ramène à la vie. Comme si mon esprit daignait enfin réintégrer les limites de mon corps… Mais je ne suis pas en pleine forme pour autant, loin de là. Tremblant de froid, je lève le visage, lance à Face de Sang un regard torve (quoiqu'un peu embué…bref).

Penser à comprendre ce qu'il me dit… Je dois faire un effort pour lire sur ses lèvres, me rappeler le sens du mouvement, le mouvement du sens… Nettoyer ? Nettoyer quoi ? Mon regard tombe sur mes bras.
Charmant.
Je suis peut-être allé un peu loin. Ces griffures sont peut-être un peu trop profondes… Sous l'eau, elles ne saignent plus, mais la cicatrisation est loin d'être achevée. Je tourne un peu mon poignet, contemple, sceptique, la longue entaille qui s'y étale. Je regarde mon ras gauche. Idem. Je lèche un peu le sang coagulé, et finis par le gratter. Que ça parte… Que ça parte ! Je gémis. J'ai frotté trop fort. Un peu de rouge, dans le flux de l'eau, à mes pieds. La mémoire me revient. Je passe la main sous mon T-shirt, palpe mes côtes meurtries… Le tissu attache. Ma blessure, sur mon torse…le sang légèrement coagulé. Je tire d'un coup sec, grogne sous la brûlure.

Je passe mes mains sur mon visage, nettoie le sang qui le macule. J'écarte un peu mes doigts, les regarde. La plupart de mes ongles sont cassés… J'ai vécu meilleur jour.
Et tout ça… de sa faute… Il verra. Il est trop confiant. Il fautera, et je l'aurai.

Je l'aurai.

Même s'il vient d'entrer comme une furie, et de me flanquer à terre d'un coup de matraque sur la gueule… Je ferme les yeux, pour empêcher le sang nouveau de pénétrer sous mes paupières. Que… Bordel… Il m'a pété l'arcade, c't'enfoiré ! La douleur me lance… Je n'aime pas ça, je n'aime pas ça… Pas quand c'est un autre qui le fait. Sans parler du fait que c'est du côté de mon piercing, qu'il a frappé… J'espère qu'il n'y a pas eu déchirement… Mais je crois qu'il est encore en place. Je l'aurais entendu tomber… Non
Un autre coup. Dans le diaphragme. Il sait où viser, ce con… D'instinct, je me plie en deux. Mais lui ne perds pas son temps. Il me relève avec une facilité qui me flanque la nausée, m'écrase le visage contre les carreaux glacés… Des menottes ? Ouh, je l'ai énervé, je l'ai énervé. Je suis si confus… Connard !

Et lâche mon cou… Putain de salopard…

C'est qu'il adore faire ça, ce mec, ou quoi ? A chaque fois, il m'attrape par là… Je ne supporte pas ça… Je ne supporte vraiment pas. D'autant plus qu'il se débrouille pour appuyer sur quelque chose, je sais pas quoi, un truc qui amène de l'air, du sang… Mais je me sens partir. Puis ça fait putain de mal…Il s'y connaît, non, pour faire souffrir… Une vague impression ? M'étonne pas qu'il soit gardien ici…

Le voilà qu'il me traîne à nouveau. Honnêtement, vu son joyeux état d'esprit, je doute qu'il me conduise à ma cellule… Qu'est-ce qu'il veut faire ? Quoi de pire que ce qui vient de se passer ? Je souris. Justement. Rien. Et j'ai gagné cette première partie. Il a cédé. J'ai été plus patient, et j'ai gagné. Pas une supplique. Rien.

Malgré toute mon agitation, je crois que je perds un peu conscience, sur le trajet. Oh, pas complètement. Disons que je suis dans une sorte…d'état second. Je vois un couloir, qui, c'est certain, ne monte pas. Une porte. Il semble hésiter, mais c'est pas long. Nous entrons.
Lumière.


Et c'est moi le fou de l'histoire ?
Haha. Ha. C'est quoi ce mauvais délire ? C'est quoi cette prison de malades ? C'est bien une table de torture, ce truc… 'Chié.
…oh ? Non. Ne vous méprenez pas sur mes sentiments. Je ne panique pas… Je suis…surpris. Oui, c'est ça. Surpris. Je cille plusieurs fois, n'y croyant pas trop. Mais je n'ai pas vraiment le temps d'y penser plus avant. Il me pousse, me fait heurter la "table" du dos. Je serre les dents, mais ne laisse échapper aucun gémissement. Je tiendrai…

Il m'attache. Je tente de me dégager… Mais il s'y connaît trop. C'est comme s'il avait trois mains… Ma gorge est emprisonnée, ma main gauche est emprisonnée, ma main droite est emprisonnée. Je tente un coup de latte. Mais c'est peine perdue. Il me tient de trop près.
L'instant d'après, il s'occupe de mes jambes, en passant derrière. J'ignore ce qui m'inquiète le plus. Cet espèce d'attirail sorti d'un fantasme masochiste, ou bien sa maîtrise totale de chaque petite action, de chaque petit détail.
Il a l'habitude.

J'ai un petit geste de la tête, pour dégager une mèche trempée de mes yeux. Je réfléchis. A-t-il vraiment besoin de tout ça ? Cela me semble superflu… Moi, il me suffisait d'une chaise, de câbles, et d'un peu d'inventivité.
Je claque des dents.

Il repasse devant moi. Je lui rend son regard méprisant. Tant que je serai conscient, je le défierai… Il ne m'a pas vaincu, il ne me vaincra pas… Tiens ? Qu'est-ce qu'il branle ? Il s'allume une clope, l'ai paisible… Passé une bonne nuit ? Mais de qui il se fout, je… Je…
Quoi… ?

C'est à moi, connard…

Un sifflement… Pas plus haut qu'un sifflement. Je m'agite, tire sur mes poignets, cambre le dos, me fais mal. Il a pris ma bague. Je montre les crocs, je m'excite. Je veux sa peau… Je pose sur lui un regard flamboyant, lourd de menaces… puis je décroche.
Une absence, une toute petite perte de conscience. Je secoue la tête, tente de me remettre d'aplomb. Je hais cette position. Mes bras sont grand ouverts… Une horrible sensation de vulnérabilité. Et je gèle. Vraiment, je gèle. Je suis trempé d'eau glacée. Elle me coule dans le dos, plaque mes cheveux sur mon visage, colle mes vêtements à ma peau. Je peux presque discerner mes tatouages, à travers l'étoffe trempée.
Mais je brûle, à l'intérieur, je brûle.
Je pose à nouveau mon regard sur ma bague, à son doigt. Et subitement, le voile d'un calme le plus étrange qui puisse être tombe sur moi. Je serre les dents, ma respiration ralentis, mon regard se durcit. Je maîtrise à nouveau ma voix.

Tu crois que c'est le genre de chose qui peut me faire flancher ? Non. Non. Tu as perdu, déjà. Tu as perdu la première partie. Je ne t'ai pas supplié. Je ne t'ai pas appelé.
Tu as perdu patience.

Mon ton est sans appel. Je le méprise. Et mon expression s'en ressent. Il s'éloigne, je le suis du regard. Quelle idée a-t-il en tête… Oh… Je vois. Je vois… Pour le moment, je vois. Et c'est bien ça, le problème. Un simple foulard.
Merde.

Je tire encore un peu sur mes bras. Il est malin. Ainsi entravé, je ne peux rien me faire. Le froid engourdit mon raisonnement, et mon corps. Arriverai-je à fermer mes lèvres assez fort pour empêcher les mots de sortir ? Je ferme les yeux, les rouvre.
Les choses sérieuses ?

On fait un pari ? Tu n'auras rien. Je parie aussi que quand tu es venu me chercher, tu étais horriblement frustré. Trop faible. Nous perdons notre temps. Tous les deux. Dégage. Va te faire foutre, VA TE FAIRE FOUTRE ! Tu crois vraiment que…

Stop. Elle est là. Je la sens. La bête, elle est là… De retour, en moi. Un grand sourire s'étend sur mon visage. Je lui jette un peu calculateur, un peu gourmand. Je veux qu'il souffre… Et il en sera ainsi.

Je n'ai pas peur de toi. Mais ce que tu possèdes… Ce que tu as marqué comme tien… devrait avoir peur. Je le détruirai.
Je t'aurai, comme les autres. Je t'aurai.
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MessageSujet: Re: Devant les portes (Sebastian A. Owlson)   Devant les portes (Sebastian A. Owlson) Icon_minitimeMer 12 Nov - 9:51

Ca marche pas trop mal, je trouve. Il tilte assez rapidement pour la bague, s'excite puis, brusquement, se calme. Je le regarde sans un mot, souriant et tirant sur ma clope pendant qu'il parle. Je ne dis pas un mot, jouant avec le foulard noir qui recouvrira bientôt ses yeux. Certes j'ai perdu, mais ce n'était pas drôle. Mon jeu ne me plaisait plus, je m'ennuyai. On va jouer comme j'aime, ça sera mieux… Il s'énerve à nouveau, cri, parle, s'emporte, puis se calme. Je rit. Il me menace et je lui ris à la gueule. Ce à quoi je tiens ? Ce que j'ai marqué comme mien ? Encore faut-il qu'il ose encore s'en prendre à moi quand j'en aurai fini avec lui… Je vais lui faire mal, le détruire. Je ne le lâcherai pas avant de l'avoir fait. Je n'ai pas envie de le tuer, il n'est pas comme Carl, non, il est un défi, un jeu… J'aime ça. Je me décide enfin à parler. Je me moque qu'il "écoute" ce que je dis, qu'il lise sur mes lèvres… Je pense qu'il le fait, il est fasse à moi dans l'incapacité de bouger, il peut difficilement en faire autrement de toutes façons.

"J'ai perdu contre toi ? Perdu patience ? J'étais frustré ? On peut dire ça… Mais je ne suis pas tout à fait d'accord. Oui, j'étais frustré. Tu t'es fait du mal tout seul sans que je puisse en profiter. J'ai tranquillement dormis dans mon lit bien au chaud pendant que tu traînais dans cette cage noire. Quel intérêt ? Ce n'est pas ma patience qui a flanché, je m'emmerdais. Tu es d'un ennui profond, Seb. Cette bague, je l'ai ramassée par terre. Mais même tes réactions minables ne m'amusent pas. Il va falloir pimenter les choses. Et, vois tu, là ou tu te trompes, c'est que tu m'as donné des choses, plein de choses… Malheureusement, je ne comprends pas la langue que tu utilises, mais je pense avoir saisi l'essentiel. J'ai de quoi m'amuser avec toi."

Très calmement, j'écrase ma clope sur le panneau de bois contre lequel j'étais appuyé, pose le foulard et m'approche de lui. Je dégage une mèche de cheveu de son visage, passe mes doigts dans ses cheveux humides puis descends sur son torse. Et avec une maîtrise parfaite et une lenteur étudiée, j'ouvre sa chemise pour mettre à nu sa peau horriblement tatouée. Un sourire carnassier se fait sur mon visage alors que mes doigts effleurent mon nouveau terrain de jeu. Il criait pour qu'on le lâche. Ce sont ses souvenirs qui lui font du mal, je vais les rendre encore plus vivants. Le toucher quand il sera dans le noir, quand il craindra ces choses, ces chimères… Je repense à ce que j'ai fait à Moxie ici… Je pourrai le reproduire mais… Mais sans envisager de lui procurer du plaisir. Mon petit prisonnier, j'ai voulu qu'il aime ça, je ne voulais pas lui faire mal… Lui, je le veux…

Moxie…

Je repense à sa menace.

"Détruire ce que j'ai fait mien… Ce à quoi je tiens…"

Je parle pour moi, pensif. Je lui tourne délibérément le dos et retourne à la table où j'ai posé le foulard. Détruire ceux que j'aime ? Il ne pourrait pas. Il ne peut pas atteindre ma vie à l'extérieur. Mais Moxie… Jude… Anastasiah… Edward… Je fronce les sourcils. Il ne voit toujours pas mon visage alors que lentement je retire l'élastique que j'ai mis dans mes cheveux. Il doit comprendre que certaines choses sont intouchable et que j'en fait parti. J'ai envie de lui montrer ma force, ce qui fait ce que je suis, il saura, il tremblera… Il le faut. J'enlève ma chemise trempée de cette eau froide et la pose sur la table. Je suis le feu, je suis inattaquable.

Je lui fais face.

"Je suis un Phénix, Sebastian, tu peux essayer de me tuer autant que tu veux, je me relèverai toujours, plus fort, plus brillant… Immortel. Tu ne peux pas m'atteindre. Tu ne peux pas atteindre ce qui m'est important. Je suis bien trop grand pour toi et tu n'es qu'une vermine, un prisonnier attaché à une table de torture. Tu ne peux pas me toucher. Ce à quoi je tiens, c'est mon pays, le Luxembourg, mon Oncle, son Grand Duc… Je suis le futur dirigeant d'un pays, comment peux-tu seulement espérer m'arriver à la cheville ? Quant à ce sur quoi j'ai apposé ma marque ici, ce ne sont que des jouets, rien de plus. Si tu veux tuer mes amants, il te faudra éliminer la moitié de la population masculine de la prison. Je suis trop grand pour toi… Mais dis, moi, Sebastian… Y a-t-il quelque chose auquel tu tiennes, toi ? Quelque chose, dans cette prison qui soit "à toi" comme l'était cette bague et que je pourrai ramasser par terre ?"

Je lui souris, moqueur, supérieur puis j'explose de rire. Et brusquement mon poing s'enfonce violemment dans son ventre le forçant à se pencher en avant en tirant sur les liens. J'attrape son visage, enserrant sa mâchoire avec force et le fait redresse la tête. Mon regard est une menace brûlante :

"Mais il vaut mieux pour toi qu'il n'arrive rien à mes jouets si tu ne veux pas que ton cauchemar devienne réalité…"

Je le plaque contre la croix et me détourne pour attraper le foulard noir. Une nouvelle clope éteinte vient se glisser entre mes lèvres alors que je lisse le tissu, me préparant à l'attacher…
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